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Un réceptif hôtelier de Conakry a servi de cadre ce lundi 6 mai 2024, au lancement officiel de la première conférence annuelle sur le contrôle financier. Il s’agit d’un espace d’échange, de partage, de débat et de réflexion stratégique qui consiste notamment à identifier les insuffisances et dysfonctionnements liés à l’exercice du contrôle financier. Durant deux jours, les contrôleurs financiers des départements ministériels, des établissements publics à caractère administratif, des collectivités déconcentrées et des experts en la matière échangeront autour de plusieurs thématiques.
Dans son allocution, le Ministre de l’Économie et des Finances s’est réjoui de la tenue de cette conférence. Mourana Soumah est revenu sur le rôle important des contrôleurs financiers dans les finances publiques. « Je me réjouis particulièrement aujourd’hui de vous accueillir pour la tenue de la première conférence annuelle des contrôleurs financiers de notre pays. Permettez-moi, tout d’abord, de remercier Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Corps d’Armée, Mamady Doumbouya, qui a bien voulu inscrire dans le Programme de Référence Intérimaire (PRI) un axe fondamental bâti sur la bonne gouvernance. Il en est de même pour Mornsieur le Premier Ministre, qui a bien voulu rehausser par sa présence le niveau de cette cérémonie d’ouverture. Comme vous le savez, le contrôleur financier est chargé d’assurer le contrôle à priori des dépenses publiques de l’État et certains de ses démembrements. Le contrôleur financier sera donc mis en lumière à l’occasion de cette conférence et à ce titre, son rôle et ses responsabilités dans l’exécution des dépenses publiques seront vulgarisés. Il en sera de même dans l’identification de son périmètre d’intervention tant dans le domaine de la régularité des actes à incidences financières que du respect des procédures d’exécution budgétaire. Je saisis l’occasion pour rappeler aux contrôleurs financiers que leur mission doit s’exercer de façon indépendante, en appliquant les dispositions légales et réglementaires qui entre autres, définissent les piéces requises par nature d’opération de dépenses soumises à leur appréciation pour validation ou rejet motivé. La présente conférence doit être le lieu pour tous les participants d’acquérir de noUvelles connaissances et de renforcer les compétences existantes dans le domaine plus large de la gestion des dépenses publiques et dans l’approfondissement des techniques d’analyse et d’évaluation des risques budgétaires« , a-t-il déclaré avant de poursuivre :
« Pour cette fin, vous devrez vous approprier du cadre légal et réglementaire particulièrement notre Loi organique relative aux lois de finances (LORF) et ses textes d’application. La maitrise de ce cadre légal et réglementaire est la principale garantie de l’exécution correcte de vos missions. Ppur cela, vous profiterez de la conférence pour identifier les faiblesses et proposer les améliorations et les adaptations requises. Votre conférence devra réfléchir sur l’impact de la Direction Nationale du contrôle financier dans la préparation des analyses et des propositions nouvelles susceptibles d’être incorporées dans le rapport d’exécution budgétaire dont la cohérence avec les comptes de gestion garantie une qualité de réédition auprès de l’Assemblée Nationale pour les loi de règlement et la cour des comptes pour les comptes de gestions. Mon cabinet et moi-même attendons de vos travaux des propositions concrètes de mesures liées à la qualification de vos activités en termes rationalisation des dépenses à réaliser et d’adaptation des textes. C’est pourquoi, nous accordons une attention particulière aux conclusions qui en résulteront. Je salue et remercie les modérateurs et les panélistes qui apporteront leur expertise à la réussite de vos travaux. »
La cérémonie de lancement de cette conférence a été présidée par le Ministre Directeur de cabinet de la Primature. Dans son discours, Mohamed Lamine Sy Savané a prodigué quelques conseils aux participants : « Cette première conférence porte sur plusieurs thématiques d’une grande importance, qui seront développées par des experts, et vise à mieux outiller la nouvelle génération des contrôleurs financiers dans l’exercice de leur onction. Je voudrais souligner que le controle financier, quelque que soit sa nature vise un objectif ultime, celui de l’amélioration de la gestion des finances publiques. Il constitue un gage pour le développement socio-économique d’un pays« , a-t-il déclaré avant de poursuivre :
« C’est pourquoi le législateur, à travers la loi organique relative aux lois de finances et ses textes d’appication, a davantage renforcé et rénové le controle à priori pour qualifier les dépenses publiques. Il convient de rappeler que la vision du Président de la République transcende les dysfonctúonnements constatés au niveau de la gouvernance des finances publiques parmi lesquels on peut citer : l’inefficacité du système de Controle financier. En raison du contexte économique international difficile, caractérisé par la rarété des ressources de financement et l’importance du gap de financement de notre politique de développement, la moralisation des deniers publics constitue de nos jours un défi majeur qui interpelle tous les acteurs financiers. C’est dans cette perspective que le Gouvernement, sous la clairvoyance du Président de la République, a fait du principe de redevabilité une obligation pour tous les gestionnaires. En ce qui concerne le contrôle financier faisant l’objet de cette conférence, le renforcement du dispositif du contrôle interne s’inscrit en droite ligne du Programme de Référence Intérimaire (PRI), dans son axe intitulé « cadre macroéconomique et financier ». Votre position dans la chaine d’exécution du budget de I’État fait de vous des garants de la soutenabilité budgétaire, de la crédibilité des finances publiques et de la qualité du service public. Pour réussir cette mission courageuse et noble dans l’intérêt exclusif de toute la population guinéenne, vous devez faire d’énormes sacrifices pour résister à toute tentation de corruption. Aussi, vous devez pleinement assurer votre rôle de conseiller auprès de vos ordonnateurs en les aidant à exécuter leurs budgets respectifs dans le strict respect de la loi. Ce rôle de conseil ne sera utile et profitable que lorsque vous assumez correctement vos fonctions. C’est seul à ce prix que vous pouvez contribuer de manière efficace au progrès et au développement de notre cher pays. Pour terminer, je voudrais vous rassurer de l’accompagnement du Gouvernement de Amadou Oury BAH, Premier Ministre sous le leadership du Président de la République. »
De son côté, le Directeur national du contrôle financier sur les tenants et aboutissants de cette première conférence annuelle sur le contrôle financier. « Les contrôleurs financiers ce sont les agents d’exécution des finances publiques placés au niveau des départements ministériels, des établissements administratifs et des collectivités déconcentrées. Leur mission consiste à porter un contrôle à priori sur l’exécution des dépenses publiques et de veiller à leur exécution. De par cette mission, ils contribuent significativement à la maîtrise des risques budgétaires. Donc tout récemment avec la nouvelle loi organique relative à la loi de finances, les contrôleurs financiers qui intervenaient jusque-là en amont, ils interviennent aussi à posteriori dans l’évaluation de la performance des projets et programmes. Nous sommes plus de 519 contrôleurs financiers placés à Conakry et à l’intérieur du pays. Nous avons estimé, compte tenu des missions assignées par les autorités dans le cadre de la refondation de l’État, de l’assainissement des finances publiques, de la maîtrise des risques budgétaires, qu’il était nécessaire de réunir tous les contrôleurs financiers autour d’une conférence annuelle que nous comptons renouveler tous les ans pour débattre sur certaines thématiques », a-t-il fait savoir avant de faire part de leurs attentes à l’issue de cette conférence : « Pour cela, nous avons fait appel à plusieurs experts. Certains travaillent au sein des administrations publiques, d’autres venant du privé. Ils vont travailler pendant deux jours sur des thématiques liées aux missions du contrôleur financier, aux insuffisances constatées dans l’exécution de leur mission, les difficultés qu’ils rencontrent, à la rénovation que nous comptons apporter à la gestion nationale. Il y a même des thématiques liées à la problématique liée au contrôle des salaires, à la pension, mais aussi à la gestion informatique. Nous attendons la fin de cette conférence pour essayer de répertorier toutes les recommandations qui sont issues de ce panel, en faire certaines des résolutions qui seront inscrites dans le plan d’action de la Direction Nationale du Contrôle Financier pour l’année 2025. A l’issue de cette conférence, que les contrôleurs financiers sachent davantage les responsabilités en tant que contrôleurs financiers dans leur mission de maîtrise des risques budgétaires, de la lutte contre la corruption, de la fraude, mais aussi de leur accompagnement à la transition de manière à ce que les finances publiques puissent constituer un exemple dans la gestion de ce pays. », a-t-il conclu.
Alpha Mamadou Bobo Baldé