Grave pénurie d’eau à Boffa : entre robinets à sec et tarifs abusifs, les habitants craquent

il y a 2 heures 11
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La ville de Boffa, située à environ 150 kilomètres de Conakry, fait face à une crise d’eau potable sans précédent. Dans plusieurs quartiers du centre-ville, les robinets sont totalement à sec depuis des semaines, plongeant les habitants dans une détresse quotidienne sans fin.

Le constat est préoccupant. À Boffa-centre, les familles doivent désormais payer entre 3 500 et 4 000 francs guinéens pour un bidon de 20 litres d’eau. Une dépense quotidienne insoutenable pour la plupart des ménages à faible revenu.

« Nous payons cher pour avoir de l’eau, entre 3 500 et 4 000 francs guinéens, alors que c’est une nécessité vitale. Dès 6 heures du matin, mes enfants et moi devons parcourir une longue distance pour faire la queue autour d’un puits. Chaque jour, je dois choisir entre acheter de l’eau ou de la nourriture. Nous voulons simplement boire une eau propre sans nous ruiner. Ce n’est pas trop demander », déplore Mariama, mère de famille de quatre enfants.

Ironie du sort, la source d’eau utilisée par la Société des Eaux de Guinée (SEG) pour approvisionner la ville n’est même pas sécurisée. Plusieurs témoignages rapportent qu’elle est exposée aux déchets et aux animaux, suscitant de vives inquiétudes sanitaires.

« Nous voyons souvent des bœufs et des chèvres s’approcher de la rivière d’où la SEG tire l’eau. Il n’y a ni clôture ni dispositif de protection », affirme un habitant du quartier Thia. Face à cette crise, les appels à l’aide se multiplient.

« Nous payons nos factures, mais nous n’avons pas d’eau. Nous demandons aux autorités de trouver une solution durable », lance un jeune du quartier Bolondé 1.

Le manque d’eau potable bouleverse le quotidien : des enfants manquent l’école pour aller chercher de l’eau, les maladies hydriques (diarrhées, typhoïde) se multiplient, et les femmes, principales chargées de la corvée d’eau, sont épuisées.

Les citoyens appellent l’État et ses partenaires à sécuriser la source d’eau, réhabiliter les installations vétustes et rendre l’accès à l’eau à la fois régulier et abordable.

À noter que nous avons tenté à plusieurs reprises de joindre le directeur de l’agence SEG de Boffa. En vain ! Selon plusieurs sources, celui-ci serait malade depuis plusieurs mois.

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