Foumbadou (Lola) : les travaux de la zone de pâturage de Kabayandou lancés

Le ministère de l’Elevage, Félix Lamah, a procédé à la pose officielle de la première pierre de la future zone de pâturage, située dans le district de Kabayandou, relevant de la sous-préfecture de Foumbadou, dans la préfecture de Lola. La cérémonie, organisée ce vendredi 19 décembre 2025, marque le début d’un projet structurant pour le secteur de l’élevage en Guinée forestière. La démarche vise à offrir un espace aménagé pour l’élevage, afin de limiter les conflits entre éleveurs et agriculteurs, améliorer la productivité animale et moderniser les activités de l’élevage. C’est le ministre secrétaire à la Présidence, le Général Amara Camara, qui a présidé la rencontre en présence des autorités administratives et locales, de nombreux éleveurs et de citoyens venus saluer l’initiative, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la capitale de la région forestière.

Dans son discours, le président de la délégation spéciale de Foumbadou, Baba Bérété, s’est réjoui de la mise en œuvre de ce projet longtemps attendu. « Depuis plus de vingt ans, nos populations vivaient dans une instabilité sociale marquée par des conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs. Aujourd’hui, grâce à l’initiative du Président Mamadi Doumbouya, ces années de souffrance deviendront un mauvais souvenir. Cette date restera gravée dans l’histoire de Lola et Beyla », a-t-il déclaré.

Présent sur les lieux, Ibrahima Baldé, président des éleveurs de la région administrative de N’Zérékoré, au nom de ses pairs, a pris l’engagement de faire bon usage des infrastructures pastorales.

Ibrahim Baldé, président des éleveurs de la région administrative de N’Zérékoré

« Nous saluons cette initiative visionnaire et prenons l’engagement solennel de jouer pleinement notre rôle dans la réussite de ce projet. Nous nous engageons à sensibiliser les éleveurs à la bonne utilisation des infrastructures pastorales et au respect des règles de gestion durable des ressources naturelles », a-t-il assuré.

Pour sa part, le ministre de l’élevage, Félix Lamah, a souligné l’importance de ce projet pour la sécurisation et la promotion de l’élevage moderne, avec à la clé une solution durable dans la gestion du conflit entre éleveurs et agriculteurs.

Félix Lamah, ministre de l’élevage

« Les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs constituent aujourd’hui l’un des défis majeurs à la stabilité sociale, à la sécurité alimentaire et à la cohésion nationale dans notre pays. Ces conflits sont souvent violents, entraînant des pertes en vies humaines, des blessés graves, la destruction de moyens de subsistance, la dégradation du tissu social et le climat d’insécurité permanent dans plusieurs zones rurales, notamment en Guinée forestière. Ces tensions trouvent principalement leurs origines dans la pression croissante sur les ressources naturelles, la disparition progressive des parcours de transhumance, l’occupation anarchique des espaces traditionnels de pâturage, ainsi que l’absence d’infrastructures pastorales adaptées. A cela s’ajoutent les effets du changement climatique qui accentuent la rareté de l’eau et des pâturages, exacerbant ainsi la compétition entre usagers. Face à cette situation, il apparaît clairement que les solutions ponctuelles et répressives ont montré leurs limites. La réponse durable, structurante et pacifique réside dans l’aménagement et la sécurisation des espaces pastoraux conformément aux dispositions du code pastoral guinéen et la vision de transformation structurelle portée par le Président Mamadi Doumbouya », a expliqué M. Lamah.

En outre, Félix Lamah a laissé entendre que ce projet va contribuer à la professionnalisation du secteur et à la création d’emplois ruraux. « L’aménagement d’espaces pastoraux n’est pas une faveur accordée aux éleveurs. Il s’agit d’un investissement stratégique de l’État au service de la paix sociale, de la modernisation de l’élevage et de la souveraineté alimentaire nationale. En organisant l’activité pastorale dans des zones délimitées, fonctionnelles et reconnues par tous, l’État réduit significativement les risques d’empiétement sur les terres agricoles ; prévient les conflits, et renforce la coexistence pacifique entre les communautés. Un espace pastoral aménagé est un espace multifonctionnel, pensé pour répondre aux besoins des éleveurs, en préservant l’environnement et l’intérêt des autres usagers (…) Au-delà de la prévention des conflits, l’aménagement des espaces pastoraux contribue directement à l’amélioration de la productivité animale, à la sécurisation des investissements privés dans l’élevage, à la protection des ressources naturelles, à la professionnalisation du secteur de l’élevage, à la création d’emplois ruraux, et à la réduction de la pauvreté. En investissant dans les espaces pastoraux aménagés, l’Etat guinéen pose les bases d’un élevage moderne, compétitif et durable. C’est pourquoi, nous appelons l’ensemble des partenaires institutionnels, techniques et financiers, à soutenir résolument cette approche qui constitue l’un des leviers efficaces pour instaurer une paix durable entre éleveurs et agriculteurs. »

De son côté, Ben Salah Sema, directeur général de l’entreprise MC GROUPE, en charge des travaux, a rassuré les autorités et la population quant à la bonne exécution des travaux et la réussite de ce chantier.

Benn Salah Sema, directeur général de l’entreprise MC GROUPE, en charge de l’exécution des travaux

« Ce projet couvre, dans sa phase initiale, 1950 hectares qui se trouvent à cheval entre les sous-préfectures de Foumbadou et Boola. Il comprend notamment :

– des pâturages améliorés et balisés ;

– des points d’eau pastoraux moderne ;

– des parcours de transhumance clairement délimités ;

– des airs de repos et de regroupement du bétail ;

– des infrastructures sanitaires modernes pour le bétail ;

– des mesures de protection environnementale.

Je tiens à rassurer les autorités que l’entreprise MC Groupe engagera des équipes techniques, ingénieurs, techniciens et ouvriers qualifiés pour la réalisation de ce chantier en respectant les normes environnementales, sociales et sécuritaires ; promouvoir la main d’œuvre locale, et assurer une exécution transparente et rigoureuse », a-t-il promis.

Prenant la parole pour clôturer la cérémonie, le ministre secrétaire de la Présidence, le Général Amara Camara, a porté un message phare au nom du chef de l’Etat, à la population locale dans le sens de la prise en compte de leurs préoccupations.

Général Amara Camara, ministre secrétaire à la Présidence de la République

« Le chef de l’État nous charge de dire aujourd’hui à nos pères, à nos mères, que leur cri de cœur a été entendu. Il y a quelque temps, les populations souffraient ici. Et, ça ne date pas du 5 septembre, mais bien des années et des années avant. Des cultures ont été dévastées, des bétails ont été perdus et des pertes en vies humaines. Mais ce message, quand ça a été porté au Président Mamadi Doumbouya, il l’a entendu. Et il a décidé, à cette date mémorable, d’apporter une réponse pratique en étant plus près de ses populations, écouter leurs préoccupations et apporter des solutions. On est là pour marquer la pose de la première pierre de 1950 hectares, qui est une étape extensible à 3000 hectares très bientôt. C’est vous dire, population de cette localité, que vous n’êtes ni en marge ni les oubliés de la République. Le chef de l’État se préoccupe également des problèmes de nos populations à la base. Dieu nous a donné une terre généreuse. C’est à ce titre que nous pouvons cultiver ici. Et puisque cette même terre est généreuse, c’est ce qui fait que les animaux s’y trouvent. Si on ne trouve pas la solution à la cohabitation des deux (agriculture et élevage), il y aura des pertes. Et, ces pertes-là, c’est ce que le chef de l’État a décidé, dès à présent, de minimiser. L’édifice qui va être matérialisé sur le terrain sera votre édifice. Nous voulons compter sur vous pour sa bonne utilisation. Et cette bonne utilisation permettra, dans un futur très proche, à tous les éleveurs d’avoir des sujets plus contrôlés dans une zone, assurer la bonne santé et assurer la multiplication très facile de vos sujets, mais permettre également à nos mères et à nos pères qui font l’agriculture d’augmenter leur production », a déclaré le Général Amara Camara.

De retour de Kabayandou, Jean David Loua pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 620 58 60 02

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