Enseignement supérieur : la Guinée accueille pour la première fois la session ordinaire du Conseil des Ministres du CAMES

C’est une grande première. Un moment chargé de symbole et porteur d’une ambition nouvelle. Ce jeudi 22 mai 2025, la République de Guinée est entrée dans l’histoire académique africaine en accueillant, pour la toute première fois, la session ordinaire du Conseil des Ministres du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES).

Dans une atmosphère solennelle mêlée d’optimisme, cette 42e session s’est ouverte à Conakry, réunissant les représentants de 15 pays membres. Elle consacre la place grandissante de la Guinée dans le concert des nations engagées pour un enseignement supérieur africain intégré, exigeant, et résolument tourné vers l’avenir.

Cette marque de confiance du CAMES envers la Guinée n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’un engagement politique fort, nourri par une vision présidentielle claire : faire de l’éducation, de la recherche scientifique et de l’innovation les leviers du développement durable.

Alpha Bacar Barry, ministre guinéen de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, ne cache pas sa satisfaction.

Alpha Bacar Barry, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation

« Ces quatre dernières années, nous avons travaillé sans relâche pour que la Guinée retrouve sa place dans les grandes instances académiques du continent. Cette session est l’aboutissement d’une dynamique engagée depuis 2022. »

Depuis cette date, la Guinée a abrité deux réunions statutaires du Comité consultatif général du CAMES, avant d’organiser en novembre 2024 le 22e concours d’agrégation dans les disciplines médicales, un événement majeur du calendrier académique francophone.

Pour le professeur Souleymane Konaté, secrétaire général du CAMES, cette session revêt un caractère stratégique.

Pr Souleymane Konaté, secrétaire général du CAMES

« Notre ambition est de faire du CAMES un outil d’intégration académique et un acteur clé du développement durable africain. Cette 42e session nous permet d’évaluer notre chemin parcouru et de projeter notre avenir à l’horizon 2033. »

Cette rencontre permettra notamment d’examiner le rapport d’activités du Secrétariat général pour l’année 2024, de faire le point sur la mise en œuvre du Plan stratégique 2024-2028, et d’adopter des résolutions structurantes pour l’avenir de l’institution. Parmi les récentes initiatives, on note la 14e réunion extraordinaire du CCG à Niamey, les travaux préparatoires à Ouagadougou pour la 47e session des comités interafricains, ou encore les formations sur l’assurance qualité.

Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre Amadou Oury Bah a salué un moment historique pour la Guinée, qui signe un retour en force dans le système académique africain après des décennies d’absence.

Amadou Oury Bah, premier ministre

« La Guinée revient avec détermination et ambition. Nous voulons rattraper le retard accumulé et participer activement à la transformation du paysage de l’enseignement supérieur africain. »

Ce retour est impulsé au plus haut sommet de l’État. Le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a fait de la formation du capital humain une priorité stratégique. « Sans des cerveaux bien formés, les ressources naturelles ne seront que mirages », rappelle le Premier ministre.

La présidente en exercice du Conseil des Ministres du CAMES, la professeure Édith Delphine Emmanuel-Adouki, ministre de l’Enseignement supérieur de la République du Congo, a insisté sur les avancées collectives rendues possibles par l’engagement des États membres.

Professeure Édith Delphine EMMANUEL-ADOUKI, Ministre de l’Enseignement supérieur de la République du Congo, Présidente en exercice du Conseil des Ministres du CAMES

« Malgré les défis, nous avons pu maintenir la régularité de nos réunions et renforcer notre programme commun. La dynamique actuelle doit se poursuivre pour répondre efficacement aux besoins des sociétés africaines. »

Alors que le CAMES célèbre cette année ses 57 ans d’existence, cette 42e session ordinaire marque une étape charnière dans la construction d’un espace harmonisé de l’enseignement supérieur en Afrique francophone. À Conakry, le sentiment est unanime : l’histoire s’écrit ici, et la Guinée entend bien y prendre toute sa part.

Cette rencontre restera, sans doute, comme un moment fondateur dans la réaffirmation de la Guinée comme acteur académique incontournable du continent. Un symbole fort. Et une promesse d’avenir.

Lamine Kaba pour Guinéematin.com

Tél : 620995917

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