En avant pour le recensement biométrique ! (Par Sayon Mara)

il y a 16 heures 19
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Le mardi 15 avril 2025, les opérations du Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC) ont été officiellement lancées par les autorités guinéennes. Ces opérations d’enrôlement concernent les personnes âgées de dix (10) ans ou plus. Les enfants de moins de dix (10) ans n’en font pas partie, du moins pour cette première phase qui dure 45 jours, dans la mesure où aux termes de l’alinéa 1 de l’article 17 de la Loi portant identification des personnes physiques en République de Guinée « Les données biométriques ne peuvent être collectées qu’à partir de l’âge de dix ans au moins ».

La finalité de ces opérations de recensement biométrique, c’est la mise en place d’un système efficace et fiable d’état civil et d’identification des personnes physiques, par la création, conformément à la Loi susvisée, de deux (2) registres distincts, à savoir :

  1. le Registre National de l’Etat Civil (RNEC), dans lequel sont enregistrés, de façon unique et permanente, chaque personne physique et les évènements qui surviennent dans sa vie notamment les naissances, mariages, décès, divorces, reconnaissances et adoption.
  2. le Registre National des Personnes Physiques (RNPP), base de données qui conserve les données biographiques et biométriques servant à l’identification des personnes physiques et à l’authentification desdites données.

Les deux (2) registres visés ci-dessus sont interopérables avec les autres systèmes d’identification connexes.

Opérations visant à enregistrer des informations personnelles et biométriques (empreinte digitale, reconnaissance faciale, l’iris, et autres) d’un citoyen pour des fins d’identification et d’authentification de son identité, suivant les dispositions de l’article 4 de la loi citée plus avant, dans le but de lutter efficacement contre la fraude de l’identité, cette première phase du PN-RAVEC consiste essentiellement à la mise en place d’un registre national des personnes physiques, à l’effet d’extraire le fichier électoral pour le scrutin référendaire, les élections nationales et locales.

Outre l’extraction du fichier électoral pour le scrutin référendaire, les élections nationales et locales, ce recensement biométrique, même s’il ne concerne qu’une frange de la population, permettra aux autorités d’avoir une idée claire de l’évolution de la population guinéenne pour mieux penser et orienter les politiques publiques.

En plus de l’adaptation des décisions gouvernementales aux besoins réels de la population, ce recensement biométrique fournira des statistiques clés sur la composition de la population, telles que l’âge, le sexe et autres. Il servira également de base aux entreprises du secteur privé dans le cadre des études de marché et pour cibler les investissements ou orienter leurs stratégies. Autrement, les données biométriques obtenues lors de ce recensement serviront de base solide pour :

  1. aider à planifier les services et infrastructures en fonction des besoins des habitants (nombre d’écoles nécessaires, infrastructures de santé ou services) ;
  2. affecter les ressources aux collectivités notamment décentralisées ;
  3. évaluer la répercussion des politiques publiques antérieures sur les populations ;
  4. déterminer, pour les entreprises du secteur privé, des meilleurs marchés pour leurs produits.

Également, ces données biométriques permettront aux universitaires et chercheurs d’étayer leurs argumentations par exemple sur la situation des personnes en situation de handicap dans notre pays, les questions relatives à la paix et autres…. Grâce donc à cette opération de recensement, les projets qui concernent les populations seront bien pensés et réalisés.

Ce recensement est d’une grande importance, car il fournira des données essentielles pour le développement des politiques publiques. Il est donc clair qu’il a un impact direct et tangible sur le quotidien des Guinéens, car il motivera les prises de décision des administrations publiques, des dirigeants dans les collectivités, les communautés et organismes autonomes, les organismes communautaires et agricoles, les entreprises du secteur privé ainsi que bien d’autres organisations concernant notamment l’affectation des ressources aux régions, préfectures, sous-préfectures et collectivités.

Bref, se faire enrôler, c’est aussi contribuer à la définition de l’avenir de notre patrimoine commun.

En avant pour l’enrôlement biométrique !

Sayon MARA, Juriste

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