Éducation: Michel Pépé (SNE) recadre la FSPE et dénonce une guerre d’égo

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L’intersyndicale de l’éducation est en pleine ébullition. La récente déclaration de la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Éducation (FSPE), rejetant la note de l’USTG appelant à surseoir aux grèves jusqu’en 2026, a provoqué l’ire de Michel Pépé Balamou. Le porte-parole de l’Intersyndicale, est monté au créneau pour recadrer les cadres de la FSPE, qualifiant leur sortie de tentative ratée de se refaire une santé.

Le porte-parole de l’Intersyndicale de l’éducation a reconnu le droit de la FSPE à se repositionner face à la montée en puissance du SLECG, du SNE et du SNAESURS, mais a jugé sa déclaration comme manquant d’élégance intellectuelle. Le secrétaire général du SNE, s’insurge notamment contre le passage où la FSPE se désolidarise du courrier de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), estimant que cette sortie met en jeu la moralité de ses structures affiliées, notamment le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) et le Syndicat National de l’Éducation (SNE).

« Mettre en jeu la moralité du SLECG et du SNE du fait d’une note circulaire rédigée par l’USTG cache des intentions machiavéliques : rendre ces deux structures syndicales impopulaires aux yeux des enseignants et profiter de l’occasion pour se faire une place au soleil. Mais c’est un pari risqué et perdu d’avance. Les enseignantes et enseignants de Guinée sont très lucides », a alerté Michel Pépé Balamou.

Une lutte d’influence à la veille des élections sociales

Pour le porte-parole, la déclaration de la FSPE repose sur deux raisons profondes qu’il qualifie de guerres d’égo et de « non-événement pour la base enseignante.

Selon Michel Pépé Balamou, l’éducation, qui représente la moitié de l’effectif de la fonction publique, est devenue un champ de bataille entre les deux centrales syndicales les plus influentes, la CNTG dont la FSPE et le SNAESURS sont affiliés et l’USTG dont le  SLECG et le SNE à la affiliés, à la veille des élections sociales.

L’enjeu majeur est la représentativité, qui détermine la part de la subvention annuelle de 3 milliards que l’État accorde au mouvement syndical.

« L’Intersyndicale de l’Éducation refuse d’être prise en otage dans cette guerre de repositionnement », a-t-il affirmé, précisant que leurs revendications sont sectorielles et doivent être menées par l’Intersyndicale de l’Éducation, et non par les centrales.

Une autre source de discorde proviendrait de la lutte pour la présidence de la commission de négociations avec le Gouvernement.

Après avoir accédé à la demande de la FSPE de ne pas reconduire le président du SLECG, Aboubacar Soumah, le présidium de l’Intersyndicale avait proposé Kadiatou Bah, secrétaire générale du SLECG, pour mettre en avant la question du genre et son expérience.

Cependant, poursuit Michel Pépé, le Secrétaire Général par intérim de la FSPE, Alpha Gassim Barry, a réclamé la présidence au motif que la FSPE est la structure syndicale de l’éducation la plus ancienne.

 Ayant échoué à obtenir la présidence et le poste de porte-parole, la FSPE a menacé de quitter la table de négociations, refusant même la vice-présidence.

« Ayant perdu ces deux batailles, la FSPE a menacé de quitter la table de négociations (…); donc nous ne sommes pas surpris de cette déclaration qui n’est que la suite logique de leurs agissements », a expliqué M. Balamou.

Pour le syndicaliste, il s’agit d’un faux procès qui est intenté par la FSPE contre le SLECG et le SNE. Il estime que cette démarche est un couteau à double tranchant pour le Secrétaire général par intérim de la FSPE.

« Au lieu de chercher à se confirmer à ce poste dans un contexte marqué par des velléités de bicéphalisme, continue de souffler sur des braises ardentes qui finiront par le calciner. À l’Intersyndicale de l’Éducation, cette déclaration est un non-événement. Les enseignants de Guinée ne veulent plus entendre parler de ces guerres d’égo », a-t-il prévenu.

Michel Pépé Balamou invite les enseignantes et enseignants à ne pas se laisser distraire par ces conflits internes. « L’heure est à la mobilisation et à l’action », a-t-il insisté.

L’Intersyndicale attend les contre-propositions du gouvernement lors du rendez-vous du mardi 24 novembre 2025 concernant le Statut particulier de l’Éducation.

« Si toutefois des propositions concrètes ne sont pas faites, une assemblée générale extraordinaire sera convoquée pour demander l’avis de la base. C’est lorsque cette base décidera d’aller en grève et que les Généraux s’opposent à cela qu’on pourrait douter de la moralité du SNE et du SLECG », a-t-il conclu.

Alhassane Fofana

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