Échouage de la baleine à Makatan- « C’est le 3è cas après Koba et Kassa en seulement 2 ans » (directeur général CNSHB)

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Une baleine à bosse d’environ 11,20 mètres de longueur, qui pesait pratiquement 1,200 tonnes s’est échouée le dimanche dernier dans l’île de Matakan, située dans sous-préfecture de Kaback, préfecture de Forécariah. Cet incident intervenu au large des côtes guinéennes, s’ajoute au cas de Kassa où une autre espèce de baleine a pu être sauvée et celle de Koba trouvée déjà morte dont l’enfouissement a eu lieu il y a près de cinq (5) mois. Quelles sont à date les dernières informations relatives à la mort de cette baleine ? Pourquoi interdire aux riverains, la consommation de sa viande ? Quelles mesures prises pour éviter d’éventuels cas au large des côtes guinéennes ?  Le Directeur général du Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura (CNSHB), dans un entretien accordé à un de nos reporters est revenu sur les points saillants. Lisez…

Mediaguinee.com : Beaucoup de spéculations autour de la baleine échouée dans l’île de Matakan à Forécariah. Aussi, assez de rumeurs sur une possible consommation de sa viande par les riverains. Qu’en est-il réellement ?

 

Dr Ousmane Tagbè Camara : Les dernières informations, il faut juste réitérer que l’animal a été enfoui. Ensuite il y a eu des sensibilisations au niveau du site de Kaback. Les mesures ont été prises pour la sécurisation du lieu. Nous avons donc laissé les agents de sécurité, le chef de port, la délégation spéciale, le chef de district et tout le monde à veiller sur l’endroit.

 

Mediaguinee.com : Que retenir quant aux principales raisons qui ont conduit à la mort de cette espèce ?

Dr Ousmane Tagbè Camara : Il faut tout d’abord confirmer que l’animal a échoué parce qu’il y avait des traces de blessures. Certains disent que ce sont des traces de balles, mais ce n’est pas exactement ça la vérité. Les forces de défense et de sécurité avec lesquelles on a travaillé savent. Certainement, l’animal a eu des chocs, soit avec les bateaux ou avec les bateaux de pêche. Parce qu’au niveau de la queue aussi, il des traces des câbles qu’on met au niveau des filets de la pêche industrielle. On peut certainement dire qu’il a été piégé quelque part et qu’il s’est battu pour s’en sortir. Et quand on est parti, les premiers constats aussi nous ont fait comprendre que la mâchoire cachée. Tout ça là peut l’affaiblir et l’eau l’entraîne jusque-là. Il peut aussi venir jusque-là suivre les petits poissons pour sa nourriture et que l’eau se retire. Sa mort peut s’expliquer quand même par plusieurs causes. Et lorsqu’on est arrivé à 23 heures sur les lieux, dans l’intention de sauver l’animal, on a trouvé que l’eau était déjà partie et cette baleine est restée toute la journée. Le lendemain, il était encore en vie mais très fatiguée. Déjà il était dans cette situation, les gens aussi sont venus le stresser. Parce que vous avez vu les premières images, par manque de sensibilisation, les gens montaient sur lui mais l’animal continuait à se battre. Malheureusement par insuffisance d’eau, il ne pouvait pas plonger ni bien respirer.

Mediaguinee.com : Pourquoi les baleines font partie des espèces aquatiques protégées ?

 

Dr Ousmane Tagbè Camara : Les baleines sont un groupe d’espèces emblématiques. D’abord vous savez que leur période de reproduction prend beaucoup de temps et au fur et à mesure, leur biomasse est en train de diminuer de temps en temps. C’est un animal qui fait partie des mammifères marins. Il vit dans l’eau, respire comme nous et il a des poumons et autres appareils comme nous. Alors ce ne sont pas que les baleines, mais que ce soit les dauphins, les lamantins, ils sont protégés. C’est pourquoi  il y a deux (2) listes, annexe 1 et 2, du plan de pêche et de l’économie maritime, qui parlent de cette protection.

Mediaguinee.com : Qu’en est-il des cas précédents intervenus en Guinée ?

Dr Ousmane Tagbè Camara : Il est important de souligner que les échouages des animaux aquatiques protégés arrivent souvent dans les autres pays aussi. Ici par exemple cette année c’est le deuxième cas. L’année dernière on a eu un cas qu’on a pu sauver à Kassa, une autre espèce de baleine qui a été trimbalée aussi après que l’eau ne soit partie. Mais le deuxième jour quand il y a la haute marée, le sauvetage a été possible parce que ces types d’espèces ont besoin de la profondeur d’eau pour pouvoir bouger avec poids. Aussi au mois d’avril, nous avons une baleine morte que l’eau a traînée au large de Boffa. Quand on a été informé, on a pris les dispositions en envoyant les agents de la Côte, mais on nous a finalement dit qu’elle était morte. Et comme on n’avait pas la cause réelle, on s’est occupé, en l’envoyant sur une autre île pour son enfouissement pour pouvoir récupérer ses ossements à des fins d’études ou pour éviter les cas de pollution.

Mediaguinee.com : Quelles sont à date les mesures prises pour éviter d’éventuels cas en Guiné ?

 

Dr Ousmane Tagbè Camara : Nous, on continue toujours avec la sensibilisation. Les accidents en mer, c’est comme les accidents routiers. On sensibilise donc les gens pour chercher à réduire le maximum possible, mais c’est quand même très difficile d’éviter. Sur le cas de la baleine morte à Kaback, lorsque les gens ont été sensibilisés, ils ont ouvert la bouche de l’animal et ils ont vu les noircissements. À la suite de ça, eux-mêmes nous aidaient maintenant à sensibiliser d’autres. Au-delà, informer aussi les acteurs de la pêche, que ça soit artisanale ou industrielle, pour que désormais quand ils voient ces types d’espèces, qu’ils puissent les éviter.

Mediaguinee.com : Un mot de la fin?

Dr Ousmane Tagbè Camara : Nous sommes à la disposition de tout le monde. Il faudrait que la sensibilisation s’élargisse, pas seulement au niveau du Centre de recherche ou encore au ministère de la pêche. Autant de fois que chacun peut sensibiliser la population, il faut le faire. Par exemple, il y avait une autre espèce de poissons qui existaient beaucoup ici, mais actuellement c’est très rare de les trouver parce que ça a disparu. Alors si on ne sensibilise pas et qu’on ne gère pas durablement nos ressources, nous nous pouvons les voir, mais nos enfants et petits enfants auront peu de chance de les voir.

Entretien réalisé par Sâa Robert Koundouno 

 

(+224) 620-546-653 

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