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Le Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) de Conakry a été le théâtre de la deuxième journée d’un événement essentiel, intitulé Échos de la Francophonie. Le rassemblement de ce vendredi, 04 octobre 2024 s’inscrit dans le cadre du 19ème Sommet de la Francophonie. Il vise à favoriser les échanges culturels et linguistiques au sein des pays francophones. L’événement a réuni des acteurs de divers horizons, incluant des responsables culturels, des éducateurs, des écrivains et des personnalités du monde littéraire.
Au cœur des débats, le thème : « Place du Français au sein de l’espace plurilingue guinéen ». Les intervenants à tour de rôle, ont évoqué la nécessité de redéfinir la place du Français dans un contexte où plusieurs langues coexistent. Prenant la parole, le président de l’Organisation Guinéenne pour la Culture et la Francophonie, a ouvert la discussion en affirmant que la relation entre le Français et les langues guinéennes ne devrait pas être perçue comme un défi, mais comme une forme de complémentarité.
« Le Français est devenu l’une de nos langues, même sans un peuple qui lui soit propre. C’est un paradoxe, car cette langue vit avec nous, les Guinéens, sans être liée à un peuple français », a déclaré Aguibou Sow. Et de poursuivre que cette assertion soulève des questions profondes sur l’identité linguistique et culturelle des Guinéens, qui naviguent entre la langue héritée de la colonisation et leurs langues maternelles.
« Le Français est devenu l’une de nos langues, même sans un peuple qui lui soit propre. Ce qui est paradoxal, c’est que cette langue vit avec nous, les Guinéens, sans être liée à un peuple français », a-t-il affirmé, évoquant la nécessité de reconnaître la richesse des langues locales qui font partie intégrante du patrimoine national.
Vers une coexistence harmonieuse !
Dr. Mohamed Bintou Keïta, Directeur général de l’Institut de recherches sur le patrimoine et la linguistique appliquée (IRPLA), a enrichi cette réflexion en soulignant que l’avenir de la Francophonie repose sur la valorisation des langues locales. « La Francophonie doit intégrer nos spécificités culturelles et linguistiques. Le Français en Guinée doit s’enrichir de ces variétés locales », a-t-il affirmé.
Approfondissant ses analyses, il a mis en exergue l’importance d’adopter un modèle d’apprentissage du Français qui doit s’appuyer sur les langues nationales.
« Nous devons reconnaître qu’il existe plusieurs types de français. Aujourd’hui, nous discutons d’un français guinéen, influencé par nos propres langues. Ce phénomène doit être compris et exploité pour favoriser une meilleure intégration des langues dans notre société », a précisé M. Keïta.
Une langue qui disparaît, c’est une culture qui s’efface !
Les intervenants ont également mis en garde contre les risques de disparition des langues minoritaires en Guinée. C’est dans ce contexte que le Directeur général de l’Institut de Recherches sur le Patrimoine et la Linguistique Appliquée (IRPLA), a averti que si des mesures immédiates ne sont pas prises, certaines langues risquent de ne plus être parlées dans les décennies à venir, en raison de leur absorption par des langues dominantes comme le Soussou, le Maninka ou le Poular.
« Une langue qui disparaît, c’est une culture qui s’efface. Nous devons agir pour préserver notre patrimoine linguistique, car il est intrinsèquement lié à notre identité et à notre souveraineté », a-t-il conclu.
Cette deuxième journée autour des Échos de la Francophonie, a ainsi permis d’ouvrir un dialogue essentiel sur l’avenir de la langue française en Guinée. Les acteurs ont lors des discussions, souligné la nécessité de préserver et d’enrichir le patrimoine linguistique du pays, mentionnant que le chemin vers une véritable francophonie guinéenne, passe par une meilleure reconnaissance et valorisation des langues locales, favorisant une identité plurilingue forte et résiliente.
Sâa Robert Koundouno
(+224) 620-546-653
L’article Échos de la Francophonie : vers une coexistence linguistique à Conakry est apparu en premier sur Mediaguinee.com.