Délestages à Kaloum : scandaleuse déconnexion entre le discours officiel d’un ministre et la réalité

Depuis ce matin du 8 octobre 2024, une bonne partie de la commune de Kaloum, le centre administratif et des affaires par excellence de Conakry, a été plongée dans le noir. Un black-out géant prive plusieurs quartiers de la capitale de courant depuis 8 heures, contraignant de nombreux résidents et entreprises à recourir aux groupes électrogènes.

Cette situation survient de manière ironique au lendemain des déclarations optimistes du ministre de l’Énergie. Lors d’une visite aux sites de Kaléta et Souapiti, le ministre Aboubacar Camara avait proclamé avec fierté que la Guinée se positionne désormais comme un modèle de transformation réussie dans le secteur de l’énergie. Il avait alors souligné les progrès accomplis : « Il y a peu encore, la Guinée affrontait d’importants défis énergétiques. Aujourd’hui, elle se positionne comme un modèle de transformation réussie. Non seulement nous avons su surmonter la crise électrique, mais nous sommes devenus un exportateur d’énergie, contribuant ainsi au développement de nos voisins et renforçant notre position stratégique au sein de la sous-région. »

Selon certaines sources, la Guinée fournit actuellement 120 mégawatts d’électricité au Sénégal et prévoit d’en fournir 50 mégawatts à la Guinée-Bissau, ainsi que 30 mégawatts à la Gambie. Cependant, la coupure d’électricité à Kaloum met en lumière le décalage entre les annonces officielles et la réalité sur le terrain. Les habitants et travailleurs de Kaloum se retrouvent dans une situation paradoxale où, malgré les exportations d’énergie, le centre administratif vital du pays est privé de courant.

Si un certains secteurs de Kaloum ont enregistré le retour du courant au moment où nous mettions en ligne cette dépêche, faut-il souligner que d’autres continuent encore à broyer le noir.  Et c’est une panne signalée sur la moyenne tension qui en serait la cause de ces délestages pour ces quartiers non éclairés, rapporte à Guinéenews un agent d’EDG joint par téléphone.