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Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne, en détention provisoire depuis le 27 avril 2022 à la Maison centrale de Conakry, a sollicité une liberté provisoire ce lundi 25 mars 2024 devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il a formulé cette demande en raison de sa santé déclinante. Après des débats contradictoires sur la question, l’audience a été renvoyée pour décision être rendue.
L’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne détenu depuis deux (2) pour des faits présumés de détournement des deniers publics, a sollicité une mise en liberté sous contrôle judiciaire. Cette demande fait suite, selon ses explications, à la dégradation de sa santé ces deux dernières semaines. C’est pourquoi il a “sollicité humblement” que la cour lui accorde la liberté. En insistant sur le fait qu’il ne représente aucune “menace” une fois dehors.
“Depuis 15 mois je suis malade et hospitalisé. Cet appareil que vous voyez avec moi. Je suis obligé de le mettre sur mon pied au moins 5 minutes toutes les 3 heures pour ne pas prendre le risque de me blesser parce que je ne sens plus rien. J’avoue que ça allait mieux en décembre 2023. Mais depuis deux semaines, ça a repris de manière inquiétante et les médecins me disent : si je continue à me stresser, je risque de perdre mes orteils au mieux. Ils (les médecins) appellent cela la neuropathie périphérique.
J’ai fait 7 demandes de liberté provisoire et on m’a accordé 5 fois [mais qui n’ont jamais été exécutées]. Je crois que je me suis soumis à cette justice de bonne foi. J’ai été interrogé sur mon lit d’hôpital par la cour qui vous a précédée. J’ai cru qu’ils étaient pressés. Et depuis juillet 2023, nous sommes sur ce procès me concernant.
Je voudrais solliciter très humblement, qu’il vous plaise de m’accorder une liberté provisoire, sous contrôle judiciaire pour que ce changement de milieu puisse me mettre hors risques de perdre mon pied, sachant qu’aucun de vous ne voudrait me voir mutilé car apparemment on est loin encore de la fin du procès. Je suis convaincu que je ne représente pas une menace ni pour la société ni pour l’État”, a plaidé Amadou Damaro Camara.
En plus de la demande qu’il a lui-même formulée à l’endroit du juge, il a supplié également le procureur spécial Aly de ne pas s’opposer à cette énième demande. “Je supplie le parquet, vraiment que cette fois-ci, humainement de ne pas s’opposer à ma demande”.
Malgré, le ministère public indique qu’il faut un avis médical pour permettre au juge d’asseoir sa conviction. Pour le procureur spécial Aly Touré, les pathologies dont souffrent monsieur Camara ne sont dues à son état d’incarcéré. “Les dispositions sur lesquelles ils s’appuient, vous pouvez les analyser du début à la fin pour voir si la maladie est une cause de liberté. Ce que la justice peut faire dans son image humaine, lorsqu’un individu souffre d’une pathologie, c’est de l’envoyer chez un spécialiste. De notre pouvoir c’est ce que nous avons suggéré et depuis un bon moment, il est au niveau d’un centre hospitalier… Donc ce que je suggère Monsieur le président, c’est de prescrire un examen médical pour son état actuel, en fonction du résultat, vous pourrez en toute indépendance prendre une décision. Je suis au regret de vous dire que pour la liberté ce n’est pas cela. La maladie n’est pas une cause de liberté”, s’est opposé le procureur.
Me Amadou Babein Camara représentant la partie civile qui est l’État guinéen s’est rangé derrière les mots du parquet spécial. Il souhaite cependant que toute décision qui sera prise, puisse sauvegarder les intérêts de la partie civile.
Au terme des débats, le juge Yacouba Conté a mis la question en délibéré le 22 avril 2024 et a renvoyé l’audience pour la poursuite de la procédure.
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