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Une nouvelle tension plane sur le secteur éducatif guinéen. Réunis ce jeudi 27 à la Bourse du Travail de Conakry, les syndicats de l’éducation ont présenté à leur base le compte rendu des négociations engagées avec le gouvernement. Cette assemblée générale, très attendue, devait permettre de définir la conduite à tenir, alors que plusieurs revendications restent en suspens.

Dès l’ouverture de la rencontre, la colère des enseignants s’est exprimée sans détour. En chœur, la salle a scandé à plusieurs reprises : « Vive la grève ! Vive la grève ! », signe d’une impatience grandissante face au rythme des discussions.
Prenant la parole après plusieurs secrétaires généraux ayant présenté les trois jours de négociations, Aboubacar Soumah, président du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), a rappelé les engagements obtenus au cours des derniers échanges avec le gouvernement.
Dans son intervention, le leader syndical a détaillé les concessions obtenues : « Compte tenu de ce qui se passe, le premier point : tous ceux dont les salaires sont bloqués seront débloqués à la fin du mois de décembre. Ceux qui ont également été bloqués au mois de juillet, pendant les vacances, et qui ont perdu leurs primes, parce qu’il y en a qui n’ont pas eu leurs primes, eux aussi seront rétablis à la fin novembre, ce mois-ci. Contrôlez vos bulletins. Si ce n’est pas fait, remontez immédiatement l’information. »
Il a également évoqué la situation des enseignants contractuels : « S’agissant des contractuels, nous avons commencé, mais nous ne sommes pas entrés en profondeur, parce que nous avons dit qu’il faut d’abord le statut qui concerne à la fois ceux qui sont en activité et les contractuels qui vont être recrutés. Le statut est plus important. C’est pourquoi nous avons seulement effleuré la partie contractuelle et nous sommes revenus sur le statut particulier de l’éducation, qui concerne tout le monde, y compris les contractuels. »
Face à une base déterminée à déclencher la grève dès ce soir, Aboubacar Soumah a exhorté les enseignants à rester mobilisés, tout en assurant : « Donc, chers camarades, chères enseignantes, chers enseignants, soyez prêts ! Soyez prêts ! Nous allons poursuivre les négociations demain vendredi. Nous vous avons entendus concernant la grève. Nous aussi, nous allons analyser à notre niveau. Vous savez qu’on ne peut pas vous tromper, oui ou non ? On n’a pas besoin, n’est-ce pas, de foré sac noir [caoutchouc noir servant d’emballage, NDLR]. Nous nous sommes sacrifiés pour vous défendre et nous continuerons de nous sacrifier pour vous défendre. Nous sommes là par conviction. Personne ne peut nous intimider et nous n’avons peur de personne. Quand il s’agira de déclencher la grève, nous la déclencherons. Je vous le dis en toute connaissance de cause, je suis un expérimenté des grèves : j’ai commencé à faire grève depuis 1991. Je suis dans la grève. Je n’ai jamais peur de faire grève devant qui que ce soit. Mais je suis un procédurier. Quand je commence, je vais jusqu’au bout. »
Le président du SLECG a rappelé que toute action syndicale doit respecter les procédures légales : « La grève obéit à une procédure. Vous le savez bien. Pour tous ceux qui connaissent, on déclenche la grève lorsque toutes les voies de recours sont épuisées. C’est la dernière arme, l’arme fatale. Certains ne connaissent pas les principes qui régissent le fonctionnement du syndicat, surtout le déclenchement d’une grève. Je vous le dis : nous ne reculerons devant personne. »
Il a ajouté que le déclenchement pourrait intervenir immédiatement en cas de nouveau blocage : « Dès qu’on sera bloqués, dès le lendemain, nous déposerons l’avis de grève. Nous respectons nos textes qui régissent le fonctionnement du syndicat. Qui respecte la loi est protégé par la loi. Nous n’avons pas peur des fusils, nous n’avons pas peur de l’enlèvement, nous n’avons pas peur de la prison. Pour le moment, le dialogue est là. Nous avons un premier acquis : l’article 6 a été obtenu. Nous continuons demain. Si demain nous sommes bloqués, samedi encore nous nous retrouverons au siège du SLECG, et nous déposerons lundi l’avis de grève. En partant, nous irons avec l’avis de grève caché derrière, prêts à le brandir. »
Le statut particulier de l’éducation reste l’un des points centraux des négociations. Selon Aboubacar Soumah : « Nous avons consigné là-bas que d’ici la fin de l’année, le statut particulier de l’éducation doit être signé. C’est dans le pacte de stabilité sociale. Donc, le gouvernement est tenu de respecter son engagement. Le premier statut, souvenez-vous, plus de sept vies humaines ont été perdues : des élèves ont été tués par balles avant sa signature. »
Il a également comparé l’attitude de l’actuel gouvernement à celle de l’ancien régime : « Je ne suis pas certain qu’ils feront comme les autres. Très souvent, eux, ils nous appellent pour qu’on discute. Chaque année, on convoque le bureau syndical guinéen et on procède à une augmentation. Eux, ils ne sont pas comme l’ancien gouvernement qui disait “pas d’augmentation en 2018, 2019, 2020”. Kassory avait dit cela. C’est pourquoi, nous aussi, nous avions été radicaux et avions déclenché la grève. »
Mayi Cissé
L’article Crise dans le secteur éducatif : « Nous irons avec l’avis de grève caché derrière, prêts à brandir » (Aboubacar Soumah) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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