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La Belgique se prépare à rapatrier plusieurs citoyens guinéens en situation irrégulière, malgré la position ferme de Conakry sur les expulsions forcées, a-t-on appris ce mercredi 16 octobre 2024.
Selon des informations recueillies par Guineenews, cinq Guinéens détenus dans les centres fermés de Merksplas et de Vottem, pourraient être expulsés vers Conakry lors d’un vol prévu le 29 octobre 2024.
Ces rapatriements forcés suscitent de nombreuses interrogations, notamment sur l’utilisation de documents guinéens non authentifiés.
L’un des détenus, qui se trouve actuellement dans le centre de Merksplas, a confirmé à notre rédaction que lui et quatre autres compatriotes ont été informés de leur expulsion imminente. « Ils veulent nous renvoyer, mais nous n’avons même pas de passeports guinéens. Comment ont-ils obtenu des documents pour nous rapatrier ? », s’interroge l’un des détenus dont nous gardons l’anonymat.
Les autorités belges semblent avoir utilisé des laissez-passer pour organiser ces rapatriements, un document de voyage temporaire qui permet d’expulser les personnes ne disposant pas de passeports.
Toutefois, l’ambassade de la Guinée en Belgique affirme qu’elle ne délivre pas de laissez-passer pour rapatrier ces citoyens. Cette situation soulève une question préoccupante : comment les autorités belges ont-elles pu se procurer ces documents ?
En Guinée, au niveau de la direction des Guinéens de l’étranger, notre interlocuteur a dit ceci : « c’est notre première nouvelle, nous n’avons pas cette information d’abord.»
La possibilité que des documents officiels guinéens soient utilisés à des fins de rapatriement forcé sans la connaissance ou l’approbation de l’ambassade de Guinée pourrait constituer une grave violation de la souveraineté nationale.
Ces tentatives de rapatriement interviennent dans un contexte où la Guinée a récemment réaffirmé sa position de fermeté face aux expulsions forcées. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’étranger, Dr Morissanda Kouyaté, avait annoncé son refus d’accepter de telles pratiques. Lors d’une récente déclaration, il avait même menacé de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre des pays qui tenteraient de rapatrier de force des citoyens guinéens.
« Pour chaque Guinéen expulsé, un citoyen de ce pays sera expulsé de Conakry », avait-il averti.
L’affaire de laissez-passer utilisés pour ces rapatriements forcés met en lumière des tensions diplomatiques croissantes entre la Belgique et la Guinée sur la gestion des migrations. Alors que la Belgique renforce ses politiques migratoires, cette nouvelle opération risque de détériorer davantage les relations entre les deux pays, si des documents guinéens sont effectivement utilisés de manière irrégulière.
Pour l’heure, les Guinéens concernés restent dans l’attente, incertains de leur avenir. Une situation à laquelle s’ajoute une crainte croissante au sein de la diaspora guinéenne en Europe.