Conakry : reprise timide de l’approvisionnement en viande après la grève des éleveurs

il y a 2 heures 15
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Au début de ce mois de décembre 2025, un mouvement de grève inédit des éleveurs, marchands de bétail et bouchers a secoué le secteur de l’élevage et a même impacté le marché. Un mouvement provoqué par les violences et abus enregistrés contre les éleveurs dans certaines préfectures du pays.

Très vite, le débarquement des camions-remorques chargés de bœufs a été bloqué à Conakry et dans ses environs, et du coup, la viande de bœuf est devenue rare sur les différents marchés de la capitale.

Très rapidement, les autorités et les acteurs de l’élevage se sont retrouvés pour plancher sur la question et faire suspendre la grève. C’était le 17 décembre 2025.

Depuis, les activités ont repris peu à peu dans le Grand Conakry, a constaté un journaliste de Guineematin.com parti à la rencontre des concernés.

L’approvisionnement en viande de bœuf dans les épiceries, boucheries et abattoirs de Conakry reprend son droit de cité au marché de Taouyah, où le kilogramme de viande, initialement fixé à 60 mille francs guinéens, reste inchangé officiellement.

Pour Abdoulaye Diallo, boucher dans ce marché, tout reste suspendu à cause de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025.

Abdoulaye Diallo, boucher

« Nous, on nous a dit de reprendre le travail, puisqu’il y a la période de campagne électorale. Après les élections, ils vont nous dire clairement ce qui a été pris comme engagement. En attendant, l’approvisionnement a repris, même si le mouvement est encore timide. Le prix du kilogramme de viande reste le même, c’est-à-dire à 60 000 francs guinéens. Nous, les bouchers, nous nous approvisionnons à partir des abattoirs. Mais à cause de la rupture enregistrée, la viande est un peu rare quand même », a laissé entendre ce responsable local des bouchers de la commune de Ratoma.

Plus loin, à l’abattoir de Kakimbo, l’un des sites opérationnels à Conakry, habituellement rempli de bœufs et de camions de bœufs, l’ambiance est morose. Certains acteurs, quoique prêts à reprendre le travail, continuent de déplorer le comportement de certaines personnes ayant conduit à cette situation. C’est l’avis d’Ibrahima Diallo, 67 ans.

Ibrahima Diallo, acteur de l’élevage

« Vous savez, ce qui a causé tout cela, c’est le comportement regrettable de certaines personnes et l’impunité dont elles ont bénéficié. C’est étonnant que l’on rentre dans un parc ou dans ton enclos, qu’on s’attaque à toi, qu’on te blesse, parfois même qu’il y ait mort d’homme, sans arrestations. Tes bœufs sont abattus comme des gibiers, on dirait que c’est la jungle. Si tu n’as nulle part où te plaindre, c’est pourquoi les éleveurs ont décidé de garder leur bétail jusqu’à ce qu’ils soient situés. S’ils n’ont pas de résultats tangibles, ils verront ce qu’ils feront. Comme ce pays nous appartient à tous, on attend ce que diront les autorités. Nous savons tous que la loi protège les personnes et leurs biens. Mais si des agents peuvent prendre des camions, aller les remplir et partir comme si le cheptel leur appartenait, c’est comme une rébellion. Rien que cette année, les éleveurs ont perdu plus de 3 600 bœufs, notamment à Siguiri, Beyla, Lola et N’Zérékoré. C’est très inquiétant. Nous attendons tous la décision des autorités pour libérer les détenus, rembourser les pertes et garantir notre sécurité », a fait savoir cet acteur de l’élevage.

L’élevage, l’un des secteurs de croissance, occupe plus de 300 000 personnes à travers le pays, selon les statistiques. Mais face aux nombreux problèmes liés à l’alimentation, à l’abreuvage, au manque de pâturages pour les animaux et à l’accès aux soins de santé animale, l’État peine à moderniser ce secteur et à consolider la sécurité alimentaire.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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