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Les enseignants contractuels communaux, qu’ils soient retenus pour la fonction publique ou recalés, ont décidé d’unir leurs forces face à l’État. Ce mardi, 19 août 2025, ils ont animé un point de presse à la Bourse du travail de Conakry pour exprimer leur ras-le-bol et exiger une solution rapide à leur situation. Les 10 000 enseignants recrutés dénoncent 9 mois d’arriérés de salaires, tandis que les 4 000 recalés réclament à la fois leurs primes et leur engagement définitif à la fonction publique, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son intervention, Elhadj Mamadou Diaka Sow, porte-parole national des enseignants contractuels communaux non retenus, représentant les 33 préfectures du pays, a rappelé les raisons de cette mobilisation. « L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui, c’est de mener une action collective, aussi bien pour les retenus depuis 2024 que pour les non-retenus depuis 2024, y compris ceux de Conakry. Il s’agit d’interpeller les autorités du pays, notamment le Ministère de l’Enseignement préuniversitaire dont nous relevons tous, mais aussi le ministère du Travail et de la Fonction publique, signataire du protocole, accompagné de celui du MATD », a-t-il indiqué.
L’orateur a souligné que leur combat interpelle l’opinion nationale et internationale. Selon lui, après avoir enseigné pendant des années dans les zones les plus reculées du pays, sans contrat ni salaire régulier, l’État leur doit près de 48 millions de francs guinéens par personne. Il insiste sur la nécessité de publier une liste consensuelle des enseignants déjà biométrisés afin de garantir transparence et reconnaissance.
Par ailleurs, Elhadj Mamadou Diaka Sow indique que malgré plusieurs démarches auprès des autorités administratives, religieuses et même judiciaires, la situation reste sans issue. Pour lui, « si le gouvernement se réfère à la logique du travail, nous sommes prêts à travailler ; à la logique de la justice, il doit rétablir cette justice. »
Pour sa part, Mohamed Saoud Sylla appelle à la solidarité et à la reconnaissance des sacrifices des enseignants de Conakry. Ce coordinateur des enseignants contractuels de la zone spéciale de Conakry a mis l’accent sur la solidarité entre enseignants de l’intérieur et ceux de la capitale.

« Les contractuels de Guinée, presque tous, se donnent aujourd’hui la main. C’est un acte de solidarité, car pendant plusieurs années, ceux de Conakry étaient abandonnés. Nous avons donc appelé nos collègues de l’intérieur, y compris ceux retenus, à venir unir leurs forces pour mener le combat ensemble.
Il a rappelé que depuis 2018, eux aussi travaillent dans les écoles de Conakry, sans salaire, avec des conséquences dramatiques : maladies, décès, pauvreté. Selon lui, malgré la bonne volonté affichée en 2022 par le président Mamadi Doumbouya, aucune solution concrète n’a été apportée. « Nous demandons donc à l’État de payer nos arriérés, nos primes, et surtout de nous engager à la fonction publique. Nous ne demandons pas des milliards, seulement que justice soit faite » a-t-il martelé, précisant que 1 745 enseignants sont concernés rien que dans la zone spéciale de Conakry.
De son côté, Mohamed Guilavogui a dénoncé une injustice dans le processus de biométrie. « Les revendications sont multiples. La première, c’est de réparer l’injustice qui nous a été faite. En 2022, il y a eu fusion des listes entre Conakry et l’intérieur. Il avait été décidé que l’identification et la biométrie commenceraient à l’intérieur du pays, pour se terminer à Conakry. Mais cela n’a pas été fait pour la zone spéciale de Conakry ».
Pour lui, cette irrégularité a privé de nombreux enseignants de leurs droits, aggravant ainsi leurs souffrances. Il appelle l’État à corriger cette injustice et à prendre en compte, sans délai, la situation des enseignants de Conakry laissés pour compte.
En attendant une réponse concrète des autorités, ces enseignants contractuels promettent de maintenir la pression. Leur front commun, désormais constitué d’enseignants de Conakry et de l’intérieur du pays, semble déterminé à aller jusqu’au bout pour obtenir le paiement de leurs arriérés, de leurs primes et surtout leur intégration à la fonction publique.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Tél. : (+224) 622 919 225
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