Manifestation des commerçants contre la hausse du loyer et des taxes à N’zérékoré : les autorités expliquent

il y a 3 heures 22
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Pointées du doigt par les commerçants du grand marché de N’Zérékoré, suite à leur manifestation d’hier mardi, sur ce qu’ils qualifient de « hausse des loyers et de majoration des taxes », les autorités communales ont réagi ce mercredi 29 octobre 2025 en apportant des éclaircissements sur les mesures contestées. Dans un entretien accordé aux médias de la place, ces responsables communaux ont qualifié cette sortie des commerçants de manipulation et de manque de volonté à s’acquitter de leurs obligations citoyennes, au profit d’un groupe d’individus, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans cette ville.

Face à la grogne des commerçants du grand marché de N’Zérékoré, qui ont protesté contre la hausse des loyers des magasins et des taxes communales, les autorités communales ont brisé le silence. Selon elles, ces ajustements visent à améliorer la gestion des infrastructures du marché et à accroître les recettes locales pour mieux répondre aux besoins des citoyens.

N’yankoye Georges Oscar Lamah, le président de la délégation spéciale de N’Zérékoré et principal accusé dans cette affaire, explique :

N’yankoye Georges Oscar Lamah, président de la délégation spéciale de N’Zérékoré

« Hier, c’était une pure manipulation. Le problème se situe au niveau du loyer des magasins du marché. Et selon les codes des collectivités, l’État a mis les marchés à la disposition des mairies. Ces loyers de magasins doivent donc être payés à la commune. À N’Zérékoré, depuis longtemps, c’est devenu presque une habitude : les gens ne paient pas. Par le passé, c’était avec la chambre de commerce que les commerçants faisaient des arrangements, et la commune ne gagnait presque rien. À mon arrivée, j’ai demandé de faire la lumière sur cette gestion. C’est ce qui n’a pas marché depuis le mois de mars, jusqu’à maintenant, parce qu’il y a des gens qui avaient leurs intérêts là-bas.

Pour la situation d’hier, si vous analysez bien, vous comprendrez qu’il y a des mains noires derrière. Finalement, nous nous sommes entendus avec la chambre de commerce pour le paiement de ces loyers. Il y en a trois catégories : les boutiques qui donnent sur la route paient 150 000 francs guinéens par mois, celles situées à l’intérieur du marché paient 100 000 FG, et les conteneurs paient 25 000 francs guinéens. La chambre elle-même nous a fait comprendre que cette année a été une année difficile, et nous avons compris. Nous nous sommes convenus de payer pour toute l’année, les quatre derniers mois (septembre, octobre, novembre et décembre).

Depuis le début du processus, nos agents étaient sur le terrain, en accord avec la chambre de commerce. Hier, à notre grand étonnement, un groupe qui se croit au-dessus de la loi a refusé de payer. Nos agents ont mis des cadenas sur ces boutiques, et c’est ce qui a enflammé la situation. Je leur ai expliqué que c’est un acte citoyen. On s’attend tous au développement, et on ne peut pas y arriver sans que les gens ne s’acquittent de leurs obligations, en payant les taxes et autres. Ce que je déplore, c’est que s’il y avait un problème, il aurait mieux valu que ces commerçants forment une délégation pour venir échanger avec nous. Mais ce n’était pas le cas, car le message véhiculé au marché n’était pas celui convenu avec la chambre de commerce. Ce message a été tronqué par des manipulateurs.

C’est la tête du président de la délégation spéciale qui ne leur plaît pas. Mais il faut qu’ils sachent que même si ce n’est pas moi, celui qui viendra, s’il veut travailler, exigera aussi le paiement des loyers. Il faut que cela soit clair. Nous devons nous débarrasser des mauvaises habitudes. Ailleurs (Macenta, Guéckédou…), les gens paient bien ces loyers. Mais, c’est à N’Zérékoré qu’un groupe se dit intouchable. Il y a une situation très confuse au marché. Certaines boutiques ont été construites par l’État depuis 1964, mais des personnes s’en sont accaparées et prétendent qu’il s’agit de propriétés privées. Ces personnes louent ces boutiques à des commerçants pour des montants allant de 800 000 à 1 000 000 francs guinéens, voire plus, tout en empochant l’argent sans que l’État n’en profite. Nous avons simplement demandé que 150 000 francs guinéens soient reversés à la mairie, mais ils refusent. Ils s’enrichissent sur le dos de l’État et accusent la mairie de ne pas travailler.

Comment voulez-vous que la mairie fonctionne dans ces conditions ? Même les boutiques construites par des particuliers sont soumises à un contrat de dix ans, après quoi elles reviennent à la mairie. Nous ne rentrons pas dans tout cela, mais au moins, les gens doivent s’acquitter du paiement des loyers. Tout le problème vient de là. Pour ceux qui disent ne pas être informés, je réponds que c’est faux : les commerçants constituent une corporation bien organisée, représentée par la chambre de commerce, qui a participé à tout le processus. Nous avons encore le protocole d’accord ».

Par ailleurs, M. Lamah invite les commerçants et les citoyens au calme et au sens du développement. « Je demande aux gens de mettre de l’eau dans leur vin. Tout ce que nous faisons, ce n’est pas pour nous-mêmes, c’est pour le bien-être de la communauté. Les gens doivent avoir l’amour de la patrie. Le paiement des taxes et impôts est un acte citoyen. Un bon citoyen doit comprendre qu’il doit contribuer au développement de sa localité en s’acquittant de ses obligations. », a lancé le président de la délégation spéciale de N’Zérékoré, N’yankoye Georges Oscar Lamah.

Même explication du côté de Karifa Traoré, receveur de la commune urbaine de N’Zérékoré.

Karifa Traoré, receveur de la commune urbaine de N’Zérékoré

« En ce qui concerne la situation d’hier, ce sont des personnes de mauvaise foi qui ont incité les autres. Cette affaire date de longtemps. N’Zérékoré est une ville commerciale, et qui dit commerce dit marché et transport. Nous n’avons pas d’autres ressources que le commerce et le transport. Le développement de N’Zérékoré repose sur ces deux secteurs, qui doivent être gérés rationnellement. Malheureusement, dans notre cas, la situation est déplorable. Dans d’autres préfectures, les infrastructures données par l’État aux communes — comme les marchés et les gares — ont été confisquées par des individus à leur profit.
Depuis mon arrivée, j’ai procédé à un recensement exhaustif des boutiques et magasins : au grand marché, nous avons recensé plus de 800 boutiques et magasins, sans compter les conteneurs.

Certaines personnes paient jusqu’à 1 800 000 francs guinéens par mois pour un local, alors qu’auparavant, la commune ne percevait qu’une redevance annuelle de 300 000 francs guinéens, soit 25 000 francs guinéens par mois. Il faut distinguer la redevance du loyer : la location est mensuelle, pas annuelle. Ceux qui perçoivent ces loyers élevés refusent de reverser la moindre part à la commune. Le cas précis d’hier découle d’une longue négociation commencée en novembre 2024.

À l’arrivée de l’actuel préfet, il a jugé la situation inacceptable et a désigné un médiateur entre les parties. La commune proposait que les boutiques donnant sur la route paient 300 000 francs guinéens, celles situées juste derrière 250 000 francs guinéens, celles à l’intérieur du marché 200 000 francs guinéens, et les conteneurs 50 000 francs guinéens. Ces montants n’ont pas été acceptés. Finalement, sous la médiation de la préfecture, il a été convenu que les boutiques sur la route et celles juste derrière paient 150 000 francs guinéens, celles à l’intérieur 100 000 francs guinéens, et les conteneurs 25 000 francs guinéens. Un protocole d’accord a été signé, confiant à la chambre de commerce le rôle d’informer et de sensibiliser les commerçants. Mais la chambre de commerce, censée gérer les commerçants, met un rideau entre eux et nous. Elle ne veut pas qu’on communique. Pourtant, notre rôle, en tant que commune, c’est d’assurer le recouvrement et la gestion des recettes conformément au budget communal. Nous ne voulons plus de sous-traitance. La chambre doit comprendre que la gestion des infrastructures relève exclusivement de la commune ».

De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
Tél. : (+224) 620 58 60 02

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