Conakry : La « découvrabilité » des contenus culturels francophones au centre d’un panel d’experts

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Ils sont nombreux ces jeunes qui forcent l’admiration dans l’industrie culturelle et créative un peu partout à travers le monde. Si certains arrivent à tirer leur épingle du jeu dans la promotion de leurs productions, d’autres, cependant, traînent encore le pas. Pour changer la donne, l’espace Guinée Créative a initié la saison culturelle qui se déroule chaque année. C’est dans ce cadre qu’un panel d’experts sur la « découvrabilité » des contenus culturels francophones a été organisé vendredi, 12 avril 2024 dans un réceptif hôtelier de Conakry.

Devant la presse, le représentant de la Délégation générale du Québec à Dakar a donné d’amples informations par rapport à cette initiative : « Nous sommes en collaboration avec la cité des arts dans le cadre de la 4ème édition de Québec en scène qui est une initiative de la Délégation générale de Québec à Dakar qui tourne depuis 4 ans. On a été dans quatre capitales culturelles. On a été à Cap-Vert deux fois, à Dakar et on est ici à Conakry pour faire une expression de la culture québécoise en collaboration avec la culture guinéenne plus précisément celle de Conakry avec notre partenaire Moussa NBaye. Cet après-midi, on a regardé un film québécois et on a eu un panel sur la découvrabilité des contenus culturels francophones avec des experts du Québec et ceux d’ici. On est très heureux d’être ici. Les actions que j’ai citées vont se dérouler dans le temps. On a commencé par des équipements déjà avec nos partenaires, des ordinateurs pour la formation parce qu’on est dans un champ de formation surtout que ce qui touche les industries culturelles et créatives. Donc, le Québec veut se positionner dans l’équipement et dans la formation. Donc, les panelistes que vous avez entendus tantôt, le but ultime, serait qu’ils viennent sur place, en Afrique pour donner des formations sur tous les métiers : l’administration de la musique du cinéma et de l’art en général. Donc, la collaboration va très bien et ce n’est que le début, ça fait 2 ans qu’on essaie de poser les actions. On commence concrètement aujourd’hui pour devenir meilleurs », a-t-il laissé entendre avant de lancer des fleurs au fondateur de la Cité des Arts Moussa MBaye pour le travail inlassable qu’il ne cesse de mener sur le terrain.

« Moussa MBaye, on l’a connu à Montréal au Québec où il hissait très haut les deux drapeaux canadien québécois et aussi guinéen. C’est là où la collaboration a commencé jusqu’à ce que j’ai eu un poste à la Délégation générale du Québec à Dakar. Pour moi, c’est un des pionniers de la culture urbaine. Il n’est pas juste artiste, des gens comme Moussa MBaye sont des entrepreneurs culturels qui vont au-delà de la scène. Si quelqu’un est capable aujourd’hui de former des jeunes, il fait moins de scène maintenant, si les gens savaient ce qu’il faisait derrière, on ne l’appellerait plus le musicien, c’est un entrepreneur culturel », a-t-il martelé.

A en croire Moussa MBaye, il était nécessaire d’organiser ce panel sur la découvrabilité des contenus culturels francophones avant de faire des mises au point. « Avant de se former il faut être informé. L’espace Guinée Créative qui lance aujourd’hui la saison culturelle de 2024 où on voudrait voir passer des formations, des prestations d’artistes, mais aussi de vendre le produit culturel guinéen. On veut que cet espace nous serve à valoriser, à formaliser les entrepreneurs, le patrimoine culturel local, mais également à professionnaliser tous les acteurs à tous les niveaux dans ce secteur, à aller vers l’excellence, la création de richesses parce que de très longtemps nos parents, nos amis, les gens avec qui on évolue pensent que le secteur de la culture est un secteur où on vient juste pour perdre son temps. C’est un secteur véritable, porteur d’emplois mais aussi un secteur où on peut faire beaucoup de créations de richesses. C’est pourquoi on exhorte aujourd’hui les artistes à se considérer comme des entreprises, mais aussi tous ceux qui interviennent dans ce secteur. De quitter l’informel et de devenir des entreprises valablement conscientes de leurs missions et de pouvoir vraiment apporter leur pierre angulaire, de la valeur ajoutée au business de la musique, du cinéma, du théâtre, de l’humour, mais également du spectacle », a-t-il martelé avant poursuivre.

« Le panel de tout à l’heure est un panel sur la découvrabilité des contenus culturels francophones. La découvrabilité, c’est la notion que quand tu as créé ta musique, ton lépi et que tu l’as mis sur une plateforme de vente, sur Internet et que tu veux que le Chinois puisse découvrir ton produit et l’acheter, il va falloir que tu trouves des mécanismes, que tu comprennes comment fonctionne le web. Il faut savoir qu’il y a des millions de gens qui essaient de vendre sur internet tous les jours. Comment est-ce que quelqu’un peut tomber sur ton produit et se dire que c’est un produit valable qu’il peut acheter. C’est une notion qui est assez nouvelle ici, mais c’est une notion qui existe depuis très longtemps et que de plus en plus devient la question cruciale parce que la découvrabilité, la difficulté de se faire découvrir sur Internet à part toi et ton effort, il y a un million de personnes qui travaillent sur ces mécanismes pour que ce soit eux qui soient découverts. Donc, il y a une vraie guerre à gagner pour pouvoir arriver à vendre une chanson, une tenue guinéenne. Donc, cette question de découvrabilité était très importante pour nous aujourd’hui. Et le but ultime de la cité des arts c’est d’arriver à ce que ces experts là puissent commencer à venir en Guinée et parler avec les acteurs culturels pour nous aider à comprendre, à être compétitifs sur le marché national et la marché du numérique »

Quant à Julie Gervais, première conseillère à la Délégation générale du Québec à Dakar, elle a fait part du travail que la DGQD est en train de mener sur le terrain. « C’est la culture de la Francophonie qui nous amène ici aujourd’hui en Guinée. La Guinée est vraiment un pays important pour la Délégation générale du Québec. D’ailleurs, le délégué général était ici il y a de cela plus de deux semaines (…) Aujourd’hui, on est avec Québec en scène et on a écouté un très bon panel. La Délégation générale du Québec est très active au niveau de l’entrepreneuriat. Chaque année, on organise un forum international sur l’entrepreneuriat. Jusqu’à maintenant, on a fait trois éditions : une à Dakar, une autre au Bénin et la dernière au Cameroun. Donc, on est très actifs avec les jeunes entrepreneurs et puis en Guinée, on essaie de former des partenariats pour soutenir les jeunes également », a-t-elle fait savoir.

La panel a été suivi de prestations sur scène où Moussa MBaye a émerveillé le public.

Alpha Mamadou Bobo Baldé

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