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L’atmosphère était lourde ce lundi 17 novembre devant la concession de l’artiste et politique Élie Kamano, située derrière le marché de Matoto, dans la banlieue de Conakry.

Notre rédaction, en quête de témoignages, s’est heurtée à un silence palpable : voisins inquiets, regards fuyants, portes entrouvertes. « Ici, tout le monde a peur de parler », glisse un habitant. Mais un témoin a finalement accepté de dévoiler, en bref, ce qu’il sait de la disparition spectaculaire de quatre proches du chanteur engagé, devenu figure critique du pouvoir.
Selon ce témoin, Robert Kamano, Sâa Faoulan Kamano, Antoine Sandouno et Sâa Foumba Kamano, gendarme de profession, ont été enlevés au cœur de la nuit. Seul un enfant de 6 ans, également embarqué, aurait été relâché quelques instants plus tard.
« Le petit nous a dit qu’il dormait quand on l’a pris. Ils lui ont mis un bandeau noir sur le visage, comme aux autres. Après, ils l’ont ramené. Il était totalement traumatisé », raconte le témoin.
Devant la maison, la scène parle d’elle-même. Des rangées de chaussures abandonnées, alignées juste à l’entrée, que les riverains attribuent aux personnes enlevées. « Ils sont partis pieds nus. Le gendarme avait encore ses habits dans la chambre. Il venait à peine de rentrer du travail », affirme notre interlocuteur.
À l’intérieur, les traces du passage des assaillants demeurent visibles. Une porte de chambre fracturée, des affaires renversées, des vêtements éparpillés. Les ravisseurs auraient également emporté l’arme de service du gendarme. « Peut-être qu’ils cherchaient autre chose, d’autres armes. Tout était retourné, ici », commente le témoin.
D’après les premiers éléments recueillis, les assaillants auraient arpenté le quartier tout au long de la journée, mais auraient attendu la fin d’une fête familiale, organisée jusque tard dans la nuit, pour passer à l’action. Leur entrée aurait été facilitée par l’arrivée tardive d’un des jeunes qui a été enlevé. « Ils l’ont intercepté dans la rue, l’ont forcé à frapper à la porte. Quand Antoine a ouvert, ils sont rentrés directement. »
La maison ne dispose d’aucun système de surveillance fonctionnel : « Il y a des caméras ici, mais elles ne marchent pas », regrette-t-on sur place. Au moment des faits, seuls des enfants se trouvaient dans la concession. La femme d’Élie Kamano n’est pas là, elle est en France.
Face à cette opération menée avec une précision inquiétante, l’identité des ravisseurs demeure inconnue. « On ne peut pas dire si c’était des policiers, des gendarmes ou d’autres personnes. Personne n’a vu clairement. Le petit était trop choqué mais aussi très jeune, pour nous donner plus de détails », confie le témoin.
Dans le voisinage, la psychose s’installe. « Depuis cette nuit, on ne dort plus. S’ils sont venus prendre les autres, qu’est-ce qui nous dit qu’ils ne reviendront pas ? », murmure un habitant. « On vit avec la peur au ventre. »
Alors que les recherches continuent, la famille Kamano et les habitants de Matoto attendent toujours des informations sur le sort des quatre hommes disparus. Une attente lourde, faite d’angoisse et de silence.
Christine Finda Kamano
L’article Conakry : après ‘’l’enlèvement’’ de quatre membres de la famille d’Élie Kamano, la peur s’installe chez les voisins est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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