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Le Conseil National de la Transition (CNT) a adopté, ce lundi 17 novembre 2025 au Palais du Peuple, le volet Dépenses du Projet de Loi de Finances Rectificative (PLFR) 2025.
Les travaux en commissions, marqués par des échanges approfondis avec les départements sectoriels, ont mis en lumière plusieurs insuffisances dans l’exécution du budget et dans l’application des politiques publiques.
À l’issue de ces analyses, le CNT a formulé une série de recommandations visant à renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale, la qualité de la dépense publique et les services rendus aux citoyens.
L’une des préoccupations majeures concerne la non-application de la gratuité de la carte nationale d’identité biométrique, pourtant prévue par le décret du 2 février 2025. Le CNT déplore les longues files d’attente, les retards de délivrance – parfois de plusieurs mois – ainsi que les pratiques illicites de surfacturation. Il invite le ministère de la Sécurité à faire appliquer strictement le décret sur l’ensemble du territoire.
Sur le plan culturel, le CNT souligne le sous-financement chronique des industries culturelles et créatives, malgré leur potentiel économique et social. Il recommande la mise en place d’un mécanisme de financement efficace pour soutenir la création artistique et dynamiser le secteur.
Concernant l’énergie, le Conseil attire l’attention sur le poids budgétaire d’EDG, la faiblesse des recouvrements et les perturbations répétées dans la distribution. Il appelle à accélérer la pose des compteurs prépayés, à envisager la privatisation de la commercialisation de l’électricité et à électrifier en priorité, dès 2026, les localités riveraines des barrages de Kaléta, Souapiti et Amaria.
Le volet sanitaire a également été largement débattu. Le CNT dénonce la dégradation avancée des infrastructures hospitalières, notamment à l’hôpital Ignace-Deen, où plusieurs services fonctionnent sans équipements essentiels tels que scanners, abris pour radios numériques ou matériels de réanimation. En attendant la mise en œuvre du projet global de rénovation, il recommande un plan d’urgence de réhabilitation et d’équipement.
Dans le secteur de l’éducation, l’état des infrastructures reste très préoccupant. Le CNT appelle à accélérer la construction et la rénovation des salles de classe, notamment dans les zones où les élèves étudient encore sous des abris précaires. Il préconise aussi le recrutement progressif d’enseignants pour combler un déficit estimé à plus de 18 000 agents.
La récente crise de liquidité dans le système bancaire a également été examinée. Pour prévenir sa récurrence, le CNT suggère la modernisation des outils de gestion de trésorerie, l’élargissement des moyens de paiement électroniques, l’interopérabilité totale du mobile money, l’augmentation des plafonds de transactions et un renforcement de la communication de la Banque centrale afin d’éviter les phénomènes de panique.
Le Conseil invite par ailleurs à accélérer la construction des aéroports régionaux, considérés comme prioritaires pour le désenclavement économique. Il recommande aussi de clarifier la gestion du fonds revolving destiné aux intrants agricoles et d’assurer le paiement des montants validés pour garantir la réussite des prochaines campagnes.
La question de l’apurement de la dette intérieure a également été longuement discutée. Le CNT regrette la lenteur du traitement du stock audité 2014-2020, estimé à 5 000 milliards GNF, ainsi que la persistance de dettes impayées. Il propose une implication accrue de l’Ordre des experts-comptables et l’arrêt des audits multiples, jugés coûteux et inefficaces.
Le CNT réitère par ailleurs la nécessité de relancer les unités industrielles, confrontées à des difficultés d’approvisionnement, d’énergie et de financement, en préconisant une action coordonnée entre les ministères concernés.
L’absence d’un Centre de conférences international constitue également une source de dépenses récurrentes pour l’État. Le CNT demande son inscription prioritaire dans la Loi de Finances Initiale 2026, tout en explorant des partenariats public-privé pour en réduire les coûts.
La rétrocession des ressources aux collectivités locales reste insuffisante. Sur les 741 milliards GNF mobilisés pour l’ANAFIC, seuls 16 % ont été reversés. Le Conseil exige l’application stricte de la loi pour renforcer le développement local.
Autre dossier préoccupant : le Centre national de surveillance des pêches, dépourvu de patrouilleurs et de vedettes, ce qui limite sa capacité à lutter contre la pêche illicite. Le CNT recommande une rallonge budgétaire pour 2026.
La décharge de la Minière demeure un risque sanitaire et environnemental majeur. Malgré plus de 100 milliards GNF mobilisés, les travaux restent inachevés. Le CNT demande l’implication directe du Premier ministre pour achever le projet avant fin 2025.
Le Conseil appelle également à accélérer l’équipement de l’abattoir moderne de Kagbélén, financé dans la LFR 2024, ainsi que la construction de 1 600 forages par le SNAPE afin de répondre à l’urgence d’accès à l’eau potable dans les écoles, prisons et centres de santé.
Enfin, le CNT insiste sur la nécessité d’une meilleure synergie entre les ministères afin de réduire les retards liés aux interférences des réseaux électriques, hydrauliques ou télécoms lors des travaux routiers et de garantir une exécution budgétaire plus fluide.
À travers ces recommandations, le CNT réaffirme son engagement pour une gestion rigoureuse des finances publiques, une action gouvernementale plus efficace et un service public performant au bénéfice des populations.
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il y a 2 heures
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