Conakry accueille la 42e session du CAMES : enjeux, réformes et coopération scientifique au cœur de l’enseignement supérieur africain

La capitale guinéenne accueille pour la première fois la session ordinaire du Conseil des ministres du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). À cette occasion, ministres et experts de l’espace CAMES examinent des réformes stratégiques, l’Académie virtuelle, ainsi que les grandes orientations en matière de coopération scientifique et d’innovation éducative.

Quelques jours après l’ouverture officielle de la 42e session ordinaire du Conseil des ministres du CAMES, la Guinée a accueilli, ce jeudi 22 mai à Conakry, la réunion de haut niveau réunissant les ministres de l’Enseignement supérieur des États membres. Une première dans l’histoire du pays, marquant son engagement croissant en faveur de l’excellence académique en Afrique.

Les travaux, présidés par le Premier ministre guinéen Bah Oury, s’inscrivent dans la continuité des réflexions menées par le comité des experts. Ces derniers ont analysé les rapports d’activités 2024, proposé des réformes budgétaires pour 2026 et évalué des projets tels que l’Académie virtuelle du CAMES et l’amélioration des standards éthiques.

La Guinée, acteur central de la réforme académique en Afrique

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Alpha Bacar Barry, a salué la présence des délégations africaines, soulignant que cette session symbolise la volonté de la Guinée de jouer un rôle moteur dans l’évolution de l’enseignement supérieur sur le continent.

« Cette initiative dynamique illustre l’engagement continu des hautes autorités de la République de Guinée à promouvoir l’excellence académique et à renforcer la coopération régionale », a-t-il déclaré.

Des avancées notables sous le nouveau plan stratégique

Le secrétaire général du CAMES, Pr Souleymane Konaté, a dressé un bilan positif des avancées réalisées depuis deux ans. Il a notamment mis en avant l’organisation en mode bimodal des concours d’agrégation, le retour du PRED en présentiel, ainsi que la relance des CCI.

Il a également rappelé le succès du Forum scientifique international organisé en 2024, avec la participation de plus de 1 000 chercheurs issus de 17 pays et 3 continents. Ce forum a abouti à un plaidoyer majeur pour la revitalisation de la recherche en Afrique, baptisé L’Appel de Yamoussoukro.

« Ce plaidoyer a été porté sur la scène internationale et a conduit à un accord historique avec l’Union africaine, positionnant le CAMES comme organe de référence pour l’évaluation scientifique et l’harmonisation des politiques éducatives en Afrique », a précisé Pr Konaté.

Vers une Académie virtuelle et l’intégration de l’IA

Dans le cadre du Plan stratégique de développement 2024-2028, le CAMES prévoit la création d’une Académie virtuelle, une mobilisation accrue de la diaspora scientifique, ainsi que le lancement d’initiatives autour de la promotion des langues officielles et de l’enseignement des mathématiques à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.

Un engagement réaffirmé en faveur de la coopération régionale

La présidente en exercice du Conseil des ministres du CAMES, Édith Delphine Emmanuel, a assuré que les travaux de Conakry permettront d’examiner les rapports des experts, les projets de résolution, ainsi que les propositions du Conseil de l’Ordre international des Palmes académiques.

« Nous poursuivrons nos efforts pour renforcer la solidarité, la coopération culturelle et scientifique entre nos États », a-t-elle affirmé.

Prenant la parole à son tour, le Premier ministre Bah Oury a exprimé la fierté de la Guinée d’accueillir cette session et a souligné l’importance stratégique de l’éducation dans le développement du continent.

« Le développement du capital humain est la source de toute richesse. Sans une matière grise collective bien préparée, nos ressources naturelles risquent de rester des chimères », a-t-il averti, tout en réaffirmant la volonté du gouvernement de s’aligner sur les standards de l’espace CAMES.

Sâa Robert Koundouno

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