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La relation entre carburant et circulation routière est un sujet des plus passionnants à débattre. Ce qu’on peut en dire est tellement vaste à lister ! Il est si essentiel à notre vie, qu’il peut, à première vue, paraître oiseux à aborder. Aux yeux de maints citoyens, il s’agit d’une question très commune, sur laquelle on ne s’attarde guère, vu que s’approvisionner en carburant est un geste machinal que tout conducteur peut faire, à la première station-service qu’il rencontre sur son chemin. Et l’expérience nous montre que dès lors qu’une chose est jugée simple ou facile, les mots justes et appropriés n’arrivent pas toujours, aisément, quand il faut bien la cerner ou l’expliquer. Il en est ainsi du carburant, notamment de l’essence. C’est une évidence d’admettre, qu’aujourd’hui, ce produit est devenu autant que l’eau, un élément vital, pour le monde entier. C’est peut-être bien pour cela qu’on le désigne sous le nom évocateur d’ « or noir. » Il s’impose à tous en tant que nerf vital qui fait tourner l’essentiel des activités humaines. Il nous arrive quelque fois, dans des ateliers de formation en ‘’manipulation des produits pétroliers et conduite défensive’’, à destination de chauffeurs, transporteurs de produits pétroliers de dire, sous forme de boutade, que : « si, par extraordinaire, le riz manque chez nous, nous n’allons pas mourir de faim, pour autant. Ceux d’entre nous qui y sont très attachés, vont éprouver quelques soucis à s’en priver. Ils vont peut-être maigrir, mais ils ne vont pas mourir de faim. Parce qu’il y a d’autres substituts alimentaires, tout autant ou sinon, plus riches que le riz, qu’ils peuvent s’offrir. Entre autres, le fonio, le ma–s, le haricot, la viande, le poisson, les légumes, la banane ‘’loko’’, (comme on l’appelle chez nous), les tubercules, les fruits, etc. La liste des variantes qui nous font vivre est très longue. »
En général, ces arguments suffisent à convaincre nos interlocuteurs que la famine ne peut pas nous envahir, à cause du manque de riz, aussi grave, soit-il. Et nos apprenants en conviennent avec nous, par leurs sourires et hochements de tête. Mais, dès après, la même question leur est posée, mais cette fois, avec l’essence comme manque. Qu’adviendra-t-il alors de nous, en pareil cas ? La salle se métamorphose aussitôt et l’auditoire devient silencieux et interrogatif. Et les réponses sont variées et très pessimistes : « s’il en manque, c’est comme l’apocalypse ou la fin du monde qui s’annonce » disent les uns. Les autres, en grande majorité, questionnent, pour exprimer l’inquiétude qu’ils ressentent : « Qu’allons nous faire ? Qu’allons nous devenir ? Comment se déplacer, se fréquenter, rendre visite aux parents, aller travailler, etc. En somme, comment allons nous vivre, tout simplement !
Sur la forte dépendance du transport routier, par rapport au carburant, nous avons recueilli l’avis du président de l’UNTRG (union nationale des transporteurs routiers de Guinée). Elhadj Férébory Donzo est un bon connaisseur du sujet. A son statut de premier responsable de l’UNTRG, il allie ceux de transporteur d’hydrocarbures, de la première génération et de membre du bureau national en charge de la même corporation. Pour lui, « aucune circulation, qu’elle soit, routière, aérienne, maritime, fluviale ou ferroviaire…), n’est possible sans le carburant. C’est la circulation qui dépend du carburant et non le contraire. » « A ce jour, dira-t-il, « et jusqu’au moment où d’autres moyens de substitution seront trouvés, on continuera de dépendre de l’essence, qui reste la source d’énergie essentielle à notre vie au quotidien.»
« Y a-t-il donc, un espoir qu’on trouve un jour, en quantité et en qualité, un substitut à ces carburants, dont nous sommes absolument tributaires, aujourd’hui ? «L’espérer, oui, mais le certifier, non ! » répond, Elhadj Férébory Donzo. « Nous apprenons tous que des recherches sont entreprises dans ce sens : les biocarburants, l’énergie solaire, les véhicules électriques, sont parmi les exemples les plus cités. Bien d’autres innovations et tentatives sont annoncées ou mises en route. Mais, jusqu’à date, rien encore de bien probant ne s’annonce concrètement. Voilà pourquoi, en attendant, nous dirons qu’il vaut mieux gérer, du mieux possible, ce que nous avons à notre disposition ! »
Justement, sur la question, il est difficile de prédire l’avenir de ce précieux liquide qui reste, pour le moment, déterminant pour la vie, dans le monde entier. Ce qui lui confère le caractère hautement stratégique, qu’on lui reconnaît. A l’heure actuelle, les enjeux qui s’attachent au pétrole sont si énormes, que toutes les fluctuations qu’il subit, ont un effet immédiat et direct sur le monde entier. Pour peu qu’il connaisse une variation, en termes de coût ou de débit, c’est toute la planète qui est directement impactée. Surtout, les pays qui ne disposent pas du précieux produit.
Cela indique clairement, que nous allons continuer à dépendre de cette matière, à nulle autre comparable. Sans rien pouvoir y changer ! Du moins, pour l’instant.
Il faut dire que le manque d’essence de ces derniers temps, à la suite de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Coronthie, le 18 décembre dernier, nous a permis de comprendre la haute importance de ce produit. Les effets de son manque se sont vite répercutés dans tous les domaines de la vie de notre pays. Et nous en avons durement ressenti les conséquences. Imaginons un seul instant, que cette crise perdure. Qu’elle ne soit pas rapidement contenue. C’est à un scénario catastrophe que cette éventualité nous aurait conduits. Et en vérité, on n’en était pas loin. Avant que les autorités n’enrayent la crise, du mieux possible. Il était temps. C’est le cas de le dire !