Bilan 2024 : une année agitée dans la cité minière de Siguiri

il y a 7 heures 22
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L’année 2024 a été particulièrement mouvementée dans la cité aurifère de Siguiri, avec des agitations enregistrées dans le secteur minier, dues à la suspension des activités d’orpaillage dans les mines artisanales. A cela s’ajoutent les inondations survenues dans la localité et qui ont impacté négativement la campagne agricole. Le comeback du préfet « coiffeur » aux affaires, après avoir été limogé, mérite aussi qu’on s’y attarde, tant cet homme défraie la chronique dans cette cité minière. Guineenews, à travers sa rédaction locale, revient sur tous ces aspects qui ont marqué l’actualité durant l’année 2024 à Siguiri.

Ebullition dans les mines à Siguiri

Du 23 au 25 avril 2024, des violences ont éclaté autour de la société minière de Dinguiraye (SMD), précisément dans le district de Léro, situé à plus de 120 kilomètres du centre ville de Siguiri. Ces manifestations violentes avaient fait un mort et 11 blessés, selon les chiffres officiels avancés par le procureur.  Plus d’une centaine de personnes ont été interpellées, et 74 personnes ont été jugées.  Dans ce dossier, 57 personnes ont été relaxées pour délits non constitués ; 17 autres personnes condamnées à deux mois de prison ferme et au paiement d’un million d’amende. Alors que, l’avocat de SMD a déclaré que les pertes directes subies par son client sont évaluées à 557.000 dollars US et le manque à gagner dû à la perte de la production est de 5 millions de dollars US.

 Ensuite, le 25 août 2024, le ministre des Mines, Bouna Sylla, a ordonné l’arrêt immédiat des travaux de la société minière Guinean Gold Exploration à Siguiri, pour non-respect du code minier. Dans la note, il a été indiqué qu’une des violations graves porte sur des travaux d’exploitation, de traitement et de récupération de l’or en dehors des limites du permis d’exploitation de ladite société.

Le couperet sur la tête des orpailleurs à Siguiri a été le communiqué conjoint des ministres de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation ; de l’Environnement et celui des Mines et de la Géologie. Cette décision a suspendu l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sur toute l’étendue du territoire national.

Cette mesure, qui est entrée en vigueur le 1er juin 2024, a impacté la vie socioéconomique de Siguiri. Même si elle s’inscrivait dans le cadre de la satisfaction des besoins de la campagne agricole, de la restauration écologique et de la limitation des risques d’éboulement des terres, pendant la saison des pluies.

Recrudescence de la criminalité

Reconnue comme une zone criminogène, en 2024 plusieurs crimes odieux ont été commis à Siguiri.

Le parquet du tribunal de première instance de Siguiri a reçu durant les derniers douze mois, 780 dossiers et traité plus de 363 dossiers correctionnels. Les audiences criminelles ont permis de rendre 30 décisions avec des peines, allant de 5 à 30 ans de réclusion criminelle.

Inondation et fiasco de la campagne agricole

Les calamités naturelles, notamment les inondations, ont fait d’énormes dégâts matériels et plus de 2.000 sinistrés à Siguiri.

Les statistiques de la direction préfectorale de l’agriculture de Siguiri indiquent que 10953,5 hectares de plaines ont été cultivés en 2024 à Siguiri. A côté de la forte pluviométrie, la non disponibilité des moissonneuses batteuses a aussi mis en péril les récoltes dans toute l’étendue du territoire de Siguiri. Le point focal du centre de prestation agricole a déclaré qu’il ne disposait que de 15 machines.

« Parfois des travaux d’une journée pouvaient prendre 10 jours, à cause des pannes liées à la boue. Plusieurs machines sont immobilisées dans la boue. C’est pourquoi les opérations ont été interrompues dans plusieurs villages », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que cet état de fait a fortement impacté la campagne agricole.

Le comeback du colonel Douramoudou Kéita, le préfet « coiffeur »

Le colonel Ibrahima Douramoudou Keita, est de retour comme préfet à Siguiri, à travers un décret pris le 30 novembre 2024. Alors qu’il a été limogé en 2022 pour « faute lourde » après avoir coiffé un candidat au baccalauréat de la même année.

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