« Aquarelles en dialogue » : au Musée national, l’art russe et guinéen inaugurent la première exposition depuis la rénovation

Le Musée national de Guinée a ouvert ses portes, ce 15 décembre 2025 à Conakry, à l’exposition « Aquarelles en dialogue : Russie–Guinée ».

Issue d’ateliers de création animés en novembre dernier à Conakry et à Dubréka par le professeur russe Alexey Pisarenko, cette exposition réunit des œuvres d’artistes guinéens et russes formés à une technique d’aquarelle encore peu connue en Guinée : l’aquarelle en couches superposées.

L’événement marque également la première exposition accueillie par le Musée national depuis le début de sa rénovation.

Ouvrant la cérémonie, le directeur général du Musée national de Guinée, Mohamed Amirou Conté, a exprimé sa satisfaction d’accueillir cette exposition dans un contexte particulier pour l’institution.

« C’est un honneur pour le Musée national de Guinée de recevoir l’exposition intitulée “Aquarelles en dialogue : Russie–Guinée” », a-t-il déclaré, précisant que « le fruit de cet atelier, c’est ce que l’on voit ce soir ici, exposé au Musée national de Guinée ».

Le directeur a surtout insisté sur la portée historique de l’événement :

« Pour la première fois depuis la rénovation du musée, qui n’est pas encore achevée, c’est la première exposition que ce nouveau bâtiment reçoit. Nous en sommes fiers », a-t-il souligné.

Mohamed Amirou Conté est également revenu sur les démarches ayant conduit à cette coopération culturelle, depuis les premiers échanges avec l’Ambassade de la Fédération de Russie à sa prise de fonction en janvier 2025, jusqu’à la signature de conventions avec le Musée de l’Orient de Moscou et le Musée d’État de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg, à l’issue de sa mission en Russie début décembre.

Représentant l’Institut supérieur des Arts Mory Kanté de Dubréka, le chef du département Beaux-Arts, Thiam Ibrahima, a mis en avant la dimension artistique et symbolique de l’exposition.

« À travers l’eau et la couleur, l’aquarelle nous apprend la maîtrise du geste et l’acceptation du hasard », a-t-il expliqué, estimant que cette technique « réunit la rigueur et la finesse de la tradition russe avec la chaleur, la lumière et la vitalité des paysages guinéens ».

Selon lui, l’exposition « témoigne d’un dialogue créatif où les regards se croisent, s’enrichissent et se répondent ».

Au nom des artistes, Mohamed Aly Diallo, de l’association Guin’art Cont, a salué « un très grand honneur » d’être associés à cette exposition, la première organisée par le Musée national depuis le début de sa rénovation.

« C’est aussi une grande responsabilité », a-t-il confié, soulignant que cette expérience pousse les artistes à « travailler davantage pour mériter la confiance des gens qui nous aiment ». Il a également remercié le professeur Alexey Pisarenko pour l’apport technique transmis lors des ateliers, rappelant que « l’apprentissage est un processus continu pour celui qui veut progresser ».

Prenant la parole à son tour, l’Ambassadeur de la Fédération de Russie en Guinée a souligné la portée universelle de l’art.

« L’art est une langue qui n’a pas besoin de traduction. Il nous aide à comprendre l’âme de l’autre et à ressentir une proximité malgré les différences, les distances et les langues », a-t-il déclaré. Évoquant le contexte international actuel, il a estimé que « certains pays tentent d’annuler la culture russe et de limiter les processus naturels d’apprentissage mutuel et d’enrichissement entre les peuples », avant d’affirmer que « le véritable art ne peut pas être annulé ».

L’ambassadeur est également revenu sur le cadre institutionnel de cette coopération, rappelant la signature, en 2023, d’un mémorandum d’entente entre les ministres de la Culture de la Russie et de la Guinée.

« Avec nos partenaires guinéens, nous travaillons sans relâche pour donner à ce document un contenu concret », a-t-il indiqué, citant les accords récemment signés avec le Musée d’État de l’Hermitage et le Musée d’État des arts des peuples d’Orient.

Concernant l’exposition, il a précisé qu’elle est « le fruit d’une collaboration créative » entre l’Académie d’aquarelle Sergueï Andriaka, l’Institut supérieur des Arts Mory Kanté et les artistes de Guin’art Cont, dirigés par l’artiste russo-guinéenne Irina Condé. Il a enfin souligné que, « pour la première fois en Guinée, la technique originale de l’aquarelle en couches superposées de Sergueï Andriaka est présentée », ouvrant ainsi « de nouveaux horizons aux artistes et aux étudiants guinéens ».

Avec « Aquarelles en dialogue : Russie–Guinée », le Musée national de Guinée inaugure une nouvelle dynamique culturelle à travers une exposition qui fait dialoguer techniques, sensibilités et parcours artistiques, tout en posant les bases d’une coopération appelée à se renforcer.

Christine Finda KAMANO

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