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Les travaux de la treizième édition du Forum International des Femmes Entreprenantes et Dynamiques (FIED) ont pris fin ce mercredi 30 octobre 2024, au terme de trois jours de débats, au chapiteau By Issa, à Conakry.
Il s’agit d’une messe continentale qui cherche à élargir les réseaux et promouvoir un cadre d’échanges international et multisectoriel en faveur des femmes. Des délégations venues d’une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique et d’Europe dont l’ancienne présidente de la Centrafrique, Catherine Samba-Panza, Amina Pascille Longoh, Ministre D’Etat Tchadienne, Ministre de la Femme et de la Protection de la petite enfance, Nasseneba Touré, Ministre ivoirienne de la femme, de la famille et de l’enfant étaient mobilisées à cette occasion.
Tout comme les deux premières, la troisième journée était aussi consacrée aux panels de haut niveau dont celui portant sur la recherche scientifique et l’innovation au service de l’émancipation féminine, avec pour enjeux, les solutions innovantes de financement, d’épargne et de paiement pour vendre et exporter à l’ère du numérique. Le présent thème a été longuement débattu par les panélistes qui ont blanchi sous le harnais.
Salematou Camara, directrice générale Orange microfinance, a d’entrée, déploré le faible accès des femmes aux banques. C’est justement dans ce cadre, dit-elle, que Orange microfinance, une plateforme digitale a été créée en Guinée en vue d’aider celles qui n’ont pas accès aux banques. Des session de formation sur le digital ont été également initiée à l’endroit de plusieurs femmes dans ce sens.
« Aujourd’hui, avec un téléphone, vous pouvez ouvrir un compte d’épargne et demander un prêt. Pas besoin de grandes études ou d’un doctorat, vous pouvez devenir une actrice financière à part entière. Nous avons l’intention, si madame la ministre le souhaite, d’atteindre 500 000 femmes », dit-elle.
La deuxième intervenante Mme Aminta Deen Touré, Directrice générale de l’innovation au Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a rappelé les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans leur quête de financement avec un système bancaire et financier qui a souvent tendance à exclure notamment les femmes rurales. Elle a également fustigé le fait que leurs activités ne sont pas valorisées.
C’est pourquoi, elle a proposé la prise en main de tous les outils numériques et digitaux par les femmes afin de leur permettre d’accéder au financement de manière fiable et sécurisée.
Pour sa part, la ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique s’est d’abord félicitée du développement de la recherche scientifique sur le territoire national. En invoquant ses expériences professionnelles, ensuite, Elle a déclaré qu’il lui a fallu cinq années pour se familiariser avec le concept de paiement mobile.
« Mais aujourd’hui, ces femmes, ces mamans, sont très expérimentées et savent comment utiliser ces paiements mobiles traditionnels », a souligné la ministre.
S’agissant de la formation et de l’accessibilité au numérique, elle a martelé que la vision de son département est d’orienter les efforts vers l’inclusion financière des femmes.
« Actuellement, les chiffres montrent que nous avons environ 45% de pénétration en matière d’accès à Internet mobile. En ce qui concerne la bancarisation, nous sommes autour de 35 %. Certains avancent même un chiffre de 10 % pour les banques traditionnelles, mais si l’on considère les modèles de paiement mobile, nous atteignons 35 %. Cela indique qu’il y a encore un besoin d’information et d’accessibilité », a-t-elle expliqué.
À l’en croire, le ministère des postes, des télécommunications et de l’économie numérique attache du prix à la formation de la femme. Dans ce sens, plusieurs centres de formation ont été mis en place en vue de permettre aux jeunes d’apprendre à coder, mais aussi à se former à l’entrepreneuriat.
« D’ici décembre, nous inaugurerons 7 hubs numériques, un dans chaque chef-lieu de la République de Guinée. Ces centres offriront un espace pour se connecter et se former à l’inclusion numérique. Elles pourront apprendre comment vendre leurs produits en ligne et les acheminer », a-t-elle annoncé.
Elle a également exprimé son souhait de voir cette couche s’imposer dans le secteur du numérique pour accélérer leur apprentissage et leur adhésion à la vision numérique.
« Nous comptons exploiter l’intelligence artificielle. Nous voulons que les services aux citoyens soient accessibles dans nos langues, notamment à travers les bureaux de poste qui seront établis sur tout le territoire. Nous avons achevé la réhabilitation et l’extension de plus de 300 bureaux de poste. Actuellement, nous en avons environ 70, mais notre objectif est d’atteindre 300 pour permettre à ces femmes d’accéder à des services de financement et de formation », a-t-elle conclu.
Alhassane Fofana