Vague de mises en retraite dans l’armée rwandaise

Dans un communiqué publié vendredi soir, les Forces de défense du Rwanda (RDF) ont annoncé que le président et commandant en chef des armées Paul Kagame avait « approuvé la retraite » du général Jean Bosco Kazura, des généraux de brigade John Bagabo, John Bosco Rutikanga, Johnson Hodari et Firmin Bayingana, et de 1.162 autres militaires de divers grades.

Aucun détail n’était disponible et le porte-parole de l’armée, le général de brigade Ronald Rwivanga, n’était pas immédiatement joignable.

Ancien conseiller militaire de Paul Kagame (2009-2010), Jean Bosco Kazura, 62 ans, avait servi comme chef d’état-major des armées de 2019 à 2023. Il était sans affectation depuis.

Il avait également dirigé la force de l’ONU au Mali (Minusma) entre 2013 et 2014.

Plus tôt dans la journée de vendredi, l’armée avait annoncé le renvoi de 21 officiers, dont le général de division Martin Nzaramba, 57 ans, « limogé pour corruption et détournement de fonds (…) pendant son mandat de directeur du Centre de formation militaire« , avait expliqué le porte-parole de l’armée au média en ligne Igihe.

Ces départs en retraite et limogeages interviennent au lendemain d’une réunion entre le président Kagame et plusieurs hauts responsables militaires.

Lors de cette réunion destinée, selon l’armée, à « discuter des priorités du Rwanda en matière de paix et de sécurité« , le chef de l’État n’a pas caché sa colère envers certains généraux présents, qu’il a accusés d' »indiscipline« , a indiqué à l’AFP une source militaire.

Les remaniements au sein de l’appareil militaire et sécuritaire sont réguliers au Rwanda.

En juin 2023, le président Kagame avait limogé plusieurs hauts gradés pour « indiscipline« , au lendemain du remplacement sans explication précise du ministre de la Défense, du chef d’état-major des armées et du chef d’état-major de l’armée de terre.

Plus de 200 autres militaires avaient également été renvoyés à cette occasion.

Paul Kagame, qui dirige le Rwanda d’une main de fer depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994, avait décrit ces changements comme « une chose normale ».

AFP