Université de Labé (Hafia) : quand le marché s’enrichit au rythme des pécules étudiants

il y a 3 heures 16
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A Hafia, petite localité devenue le cœur battant de l’Université de Labé, la vie tourne au rythme des cours, des examens… et du marché. Mais, depuis quelque temps, un phénomène particulier indigne les étudiants : chaque fois qu’ils perçoivent leurs pécules, les prix des denrées de base flambent comme par enchantement.

« On dirait que les commerçants savent exactement quand nous recevons notre argent », s’indigne un étudiant en licence 2. Il raconte qu’un produit vendu à 10 000 francs guinéens la veille peut passer à 15 000, voire 20 000 francs, dès que les bourses tombent. « Même le riz, l’huile, le pain, tout augmente subitement », ajoute-t-il, visiblement excédé.

Pour de nombreux étudiants, cette situation est devenue une forme d’arnaque tolérée. Les vendeurs profiteraient de la courte période où les jeunes disposent d’un peu d’argent pour gonfler leurs marges. « C’est comme une règle non écrite du marché de Hafia », confie un autre étudiant. « Le jour où les pécules sont payés, tout devient plus cher. Après une ou deux semaines, les prix redescendent. »

Une injustice de plus pour ces jeunes qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Car si l’Université de Labé est publique et donc gratuite, le coût réel de la vie étudiante, lui, reste élevé. Logement, nourriture, documents de cours, transport… tout repose sur les familles. Le pécule mensuel, censé soulager un tant soit peu les étudiants, devient vite dérisoire face à la flambée des prix.

Dans un contexte économique déjà difficile, cette spéculation pèse lourd sur le moral et le budget des étudiants. Certains préfèrent se priver de repas ou renoncer à certaines dépenses pour tenir jusqu’à la fin du mois. D’autres s’endettent auprès de camarades, en attendant la prochaine allocation.

Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer un encadrement du marché local, au moins pendant les périodes de versement des pécules. « L’université et les autorités communales devraient dialoguer avec les commerçants, car ce qui se passe est profondément injuste », estime un autre étudiant.

A Hafia, le marché et l’université sont intimement liés : lorsque les uns gagnent, les autres perdent. Et tant que ce déséquilibre persistera, la vie étudiante continuera de ressembler à une équation sans solution durable.

 

Chérif Sampiring Diallo pour Guineematin.com 

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