Tout savoir sur l’ulcère : une plaie interne souvent négligée (Dr Mamoudou Doumbouya)

il y a 3 heures 16
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L’ulcère est une maladie digestive encore méconnue par beaucoup, mais qui touche de nombreuses personnes en Guinée. Il se manifeste par une plaie sur la paroi interne de l’estomac ou du duodénum, la première partie de l’intestin grêle, et empêche souvent les malades de consommer certains aliments. Selon les spécialistes, les principales causes sont l’infection par la bactérie Helicobacter pylori et la consommation excessive d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Pour comprendre cette pathologie, ses causes, ses signes et sa prise en charge, un reporter de Guineematin.com a donné la parole au Dr Mamoudou Doumbouya, médecin généraliste.

« L’ulcère, c’est une lésion d’une partie de l’organisme. C’est-à-dire la complication d’une maladie qu’on appelle ulcère. Par exemple, on peut parler de l’ulcère de l’estomac qui est l’ulcère gastrique. C’est un processus, une pathologie d’origine inflammatoire. Les formes les plus courantes que nous rencontrons, c’est au niveau de l’estomac, l’ulcère de l’estomac. Ensuite, suit l’ulcère duodénal, c’est-à-dire de l’intestin », explique-t-il d’entrée.

D’après le médecin, plusieurs comportements peuvent favoriser l’apparition de la maladie. « Les facteurs favorisant le plus souvent, nous pouvons prendre le tabagisme, l’alcoolisme. Le stress aussi peut causer l’ulcère, surtout au niveau de l’estomac. Mais les facteurs les plus favorisants, ce sont les excitants. On peut citer la cigarette, la fumée, l’alcool, même les drogues dures, c’est-à-dire les drogues qui ont des effets néfastes sur tout l’organisme », précise-t-il.

Pour le Dr Mamoudou Doumbouya, les symptômes de l’ulcère sont souvent clairs, mais malheureusement négligés par beaucoup de patients. « Le premier signe, c’est la douleur localisée, et il y a l’irritation aussi, c’est-à-dire le processus inflammatoire. Il y a non seulement la douleur, mais aussi la sensation de brûlure. Voilà, c’est ce qui amène beaucoup le déplacement des patients vers l’hôpital. Quand on a une douleur localisée, suivie d’irritation, d’inflammation, de vomissements et un peu de fièvre, associés à l’asthénie, c’est-à-dire la fatigue généralisée, cela doit alerter », affirme-t-il.

Par ailleurs, le médecin ajoute que le diagnostic repose sur un bon interrogatoire. « Le plus souvent, l’interrogatoire oriente beaucoup le médecin. Parce que si le patient réclame une douleur localisée et si la douleur est un peu avancée, chronique, prenons l’exemple sur l’estomac, elle est localisée au niveau de l’épigastre, la région épigastrique, et là, c’est accompagné non seulement de vomissements, mais quand ça augmente un peu en phase critique, ça peut irradier jusqu’au niveau du dos. C’est ce qu’on appelle douleur sous forme de ceinture ».

Dr Mamoudou Doumbouya, médecin généraliste

Selon Dr Mamoudou Doumbouya, pour confirmer la présence de la maladie, plusieurs examens sont nécessaires. « Les examens qu’il faut réellement, en examen biologique, on peut recommander du H. pylori, au niveau de l’estomac par exemple. Parce que les germes responsables de l’ulcère, surtout gastrique, c’est l’Helicobacter pylori. Donc, on recommande au niveau du sang le HP. Après des examens radiologiques, on peut demander la fibroscopie », enseigne le médecin.

En outre, Dr Doumbouya alerte. Une prise en charge tardive peut être fatale. « Si l’ulcère est vu tardivement, ça dépend des prises en charge. On peut avoir la chance de récupérer ou de perdre le patient. Parce que les complications sont très graves. Ça peut aller jusqu’à la perforation de l’organisme. Par exemple, la perforation de l’estomac ou de l’intestin. L’intéressé ne peut pas aller au sel, les gaz sont là, les selles sont là, ça va donner ce qu’on appelle une péritonite », avertit-il.

En ce qui concerne le traitement, il dépend du germe en cause et de la gravité du cas. « La prise en charge pour le traitement des ulcères, prenons toujours l’exemple sur l’estomac, dépend des germes responsables. Au niveau de l’estomac, comme les germes responsables, c’est l’Helicobacter pylori, il faut trouver des produits qui peuvent anéantir ces germes à ce niveau. Il faut tenir compte de l’antibiothérapie, des imidazolés, c’est-à-dire il faut prendre de l’amoxyde, de la clarithromycine et du métronidazole, mais aussi et surtout, les inhibiteurs de pompes à protons, c’est-à-dire les IPP, tels que les oméprazoles, les pantoprazoles. Le plus souvent, vous allez rencontrer certains produits combinés les trois en un, tel que GastroKits par exemple… Ça peut dépendre aussi de son évolution, mais il faut tenir compte de 45 jours au moins pour un traitement d’attaque. C’est-à-dire, quand c’est en phase critique, tu peux donner une cure d’une semaine en traitement d’attaque. Maintenant en entretien, vous continuez jusqu’à 45 jours, un mois ou 15 jours », a-t-il fait savoir.

Outre le traitement médical, le Dr Doumbouya insiste sur le rôle de l’alimentation et de l’hygiène de vie. « Il y a des aliments qui peuvent être des facteurs d’exacerbation, c’est-à-dire des facteurs qui aggravent la pathologie, tels que les aliments les plus acides, les épicés, par exemple trop de piment, trop de citron. Vous savez, la muqueuse au niveau de l’intestin et de l’estomac, le pH, c’est un pH acide. Donc, quand on a faim, les cellules principales vont essayer de libérer l’acidité et c’est ce qui va passer au niveau du canal de l’estomac jusqu’au niveau de l’intestin. Donc, on ressent certaines sensations de brûlure, c’est pourquoi on dit qu’il ne faut pas accepter que les patients aient beaucoup faim quand on a l’ulcère », a-t-il martelé.

Docteur Mamoudou Doumbouya conseille de consulter rapidement un médecin, dès les premiers signes. « Là, il faut d’abord aller se faire consulter tôt. Si le diagnostic est précis et posé très tôt, les prises en charge peuvent beaucoup aider. Ensuite, le conseil diététique, c’est-à-dire les aliments qu’il faut consommer et ceux qu’il ne faut pas consommer, tels que le tabac, l’alcool, les épices. Maintenant, le traitement médical associé aux mesures diététiques… Il y a des gens, le plus souvent, il faut tenir compte aussi du groupage sanguin et de l’alimentation des gens. Mais le riz comme déjà c’est un peu lourd, c’est pourquoi on dit de ne pas en consommer vers le soir, parce que tous les aliments très lourds fatiguent l’estomac. Il serait préférable de consommer des aliments légers le soir, comme les tubercules par exemple, le manioc et l’igname », conseille Dr Doumbouya.

Mariama Barry pour Guineematin.com

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