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Ce jeudi 05 septembre 2024 marque 3 ans jour pour jour depuis que les militaires se sont emparés du pouvoir en république de Guinée. Trois ans après ce coup de force qui a mis fin au troisième mandat du professeur Alpha Condé, la rédaction régionale de Guinéenews basée à Labé a voulu sonder l’avis des acteurs sociaux et politiques. Si certains voient du noir partout avec un pessimisme terrifiant, d’autres gardent espoir et saluent les œuvres de ladite refondation.
« D’abord c’est regrettable de fêter trois ans d’une transition qui ne devrait pas aller au-delà de 6 mois voire un an. Donc, je pense qu’il n’y a rien à célébrer aujourd’hui par rapport aux trois ans du CNRD. Il y a juste une chose à regretter parce que la tendance nous fait croire qu’on n’est plus dans une transition. Alors je répète qu’il n’y a rien à fêter et tout ce qu’on peut souhaiter aujourd’hui c’est qu’il y ait une rectification de cette transition pour qu’on revienne à des meilleurs sentiments et qu’on reprennent les choses sérieuses. Sinon aujourd’hui, trois ans les journalistes ne parlent plus. En trois ans, la société civile n’agit plus. En trois ans, les politiques ne résident plus en Guinée, … Donc je me demande qui est-ce qui trouve un bonheur dans cette ‘’trahison’’ en dehors de ceux qui sont en train de profiter du régime », fustige Alhassane Saoudatou Baldé, membre du bureau fédéral UFDG Labé.
’Un bilan globalement négatif’’ selon Boubacar Koubia Diallo juriste de formation et membre de la société civile Labé. « L’optique c’était de mettre en place un pouvoir de transition et de restituer le pouvoir conformément aux principes démocratiques. Je pense de ce point de vue le bilan est négatif d’autant plus que ça fait trois ans on ne parle presque pas de retour à l’ordre constitutionnel alors que l’essentiel d’un pouvoir de transition c’est organiser les élections, mettre les institutions en place et partir », rappelle ce juriste.
D’un avis contraire, Alpha Saliou Diallo, le coordinateur régional de la MAOG (maison des associations et ONG de Guinée) a trouvé un équilibre dans la gestion du pays. « En tant que coordinateur régional de la maison des associations et ONG de Guinée, je voudrais aborder trois axes c’est-à-dire les forces, les faiblesses et faire quelques recommandations. D’abord les faiblesses, on peut commencer par la fermeture des médias à grande écoute en république de Guinée. Le panier de la ménagère aussi devient de plus en plus cher, le manque aussi d’action favorisant le retour à l’ordre constitutionnel, l’interdiction des manifestations pacifiques, … Par contre, il y a des points positifs qu’on peut s’en féliciter et c’est d’abord le procès du 28 septembre, le recrutement à la fonction publique, des chantiers partout dans le pays. On a l’aéroport de Labé, la grande mosquée, la villa Syli, … », déclare-t-il.
A la représentation locale de l’UFR, Mamadou Dian Mairie Diallo joue à la prudence en parlant de bilan mitigé. « Je voudrais juste partager mon opinion et non celle de l’UFR. Donc, je trouve que le bilan est plus ou moins positif. Il y a un côté positif et un coté négatif. Le positif, à mon avis aujourd’hui nous avons déjà un projet de constitution qui à mon entendement dans son constituant n’est pas mauvais. Donc, il faut aller en profondeur pour voir. Et j’invite d’ailleurs les forces vives à voir ce qui est bon et de proposer des améliorations au besoin. En plus, aujourd’hui il y a plusieurs réformes qui sont entreprises au niveau des départements ministériels. Il ne faut pas occulter cela. Positif également, aujourd’hui le RAVEC commence à être réalisé. Le RGPH est également en exécution et Conakry est en chantier. Maintenant, le point négatif le plus important est que le CNRD refuse de dialoguer avec les acteurs sociopolitiques et c’est vraiment regrettable », soutient-il.