TPI de Kaloum : la partie civile relève des contrevérités dans les déclarations de l’ancien ministre Ahmed Kanté

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L’ancien ministre des Mines et de géologie, Ahmed Kanté a de nouveau, comparu à l’audience correctionnel du Tribunal de Première Instance Kaloum ce lundi 28 octobre 2024.

Lui et ses deux coaccusés Claude Lorcy et Philippe Roger, sont poursuivis pour abus de confiance et concurrence déloyale au préjudice de la société African Bauxite Corporation (ABC) représentée par le Russe Alexandre Zotov. Cette société leur reproche d’avoir perçu 10 millions de dollars en violation manifeste de la loi et au détriment de M. Alexandre Zotov.

À la reprise de l’audience ce lundi, après près de trois mois de suspension, Ahmed Kanté était face aux questions à décharge de ses conseils. À l’instar de sa première comparution, le prévenu a rejeté les accusations.

Interrogé sur ses relations avec la société ABC, le prévenu a déclaré n’avoir aucun contact avec celle-ci. Par conséquent, il ajoute qu’il n y a aucun document qui atteste l’abus de confiance.

« La société ABC n’a aucun titre pour exploiter en Guinée, elle ne figure même pas dans le cadastre minier guinéen (…) ABC n’existe nulle part au niveau du ministère des Mines », a-t-il indiqué.

 S’agissant du second chef d’accusation relatif à la concurrence déloyale. Le prévenu souligne qu’il n’y en pas, arguant que la ABC s’est estompé dès le 2 février 2019, soit quelques mois après sa création.

Plus loin, Ahmed Kanté est allé jusqu’à contester ses actions au sein de la société AGB2A en tant personne physique.

« En tant que personne physique je ne suis pas actionnaires de la société AGB2A, je n’ai pas signé d’acte… Je ne suis responsable des actes qu’on pourrait reprocher à AGB2A en tant que personne physique », a-t-il lâché.

Au terme de ces déclarations, Me Sékou Fofana un des conseils du prévenu a sollicité un transport judiciaire sur le site de Boffa, au sens des dispositions de l’article 577 du code de procédure pénale. Mais avant, il dira que la partie civile est dépourvue de toute preuve contre Ahmed Kanté.

« Il n’y a pas de preuve écrite, il n’y a pas de personne comme témoin, absolument rien. Tout ça là c’est du verbiage qu’on peut enrober dans des termes juridiques. Mais au fond, il n y a absolument rien. Ahmed Kanté n’a jamais agi dans le dos de ces gens-là », a-t-il déclaré.

Le conseil de la partie civile n’entend pas ses arguments de cette oreille. Me Alkaky Mohamed Touré a tenté de mettre à nu les contrevérités du prévenu. D’après lui, les propos tenus par Ahmed Kanté lors de sa première comparution contrastent avec ceux qu’il a tenus ce lundi. Pour lui, l’ancien ministre des mines a tout simplement souscrit à la dénégation systématique pour tromper l’apparence du tribunal.

« Ces déclarations sont de nature à noyer le poisson tout simplement. Il s’accroche à quelque chose qui n’a rien à voir avec ce procès. Quand il dit aujourd’hui que la société ABC est une société morte née, et que c’est une création récente. On veut bien savoir, à quelle date a été créée sa société. En réalité, c’est quelqu’un qui a été préparé pour cette audience, et qui a cherché à faire évoluer ses déclarations. C’est à dire, ses déclarations d’aujourd’hui contredisent, celles qu’il a tenu lors de la dernière audience. Il disait lors de la dernière audience que c’est les contrats d’amodiation qu’on a accordé. Je lui ai demandé, s’il avait la preuve, il a dit oui. Puisqu’il sait qu’il n’a pas de preuve là; aujourd’hui il change de version en disant que c’est un autre société encore », a-t-il indiqué.

Ce n’est pas tout, selon lui, Ahmed Kanté avait également reconnu à la barre que AGB2A et les sociétés qui la composent ont été créée dans la précipitation pour pouvoir récupérer ce projet.

« L’argumentaire de la défense dans ce dossier comporte les germes de sa propre destruction. Parce la défense ne saurait jamais apporter des éléments justificatifs dans ce sens », a ajouté Me Touré.

À l’en croire, le prévenu est en manque d’arguments au regard de la gravité des accusations.

L’audience a été renvoyée au 04 novembre prochain pour la suite des débats.

La partie civile aura également la chance de se prononcer sur la demande de la défense relative au transport judiciaire sur le site.

À suivre !

Alhassane Fofana

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