Tentative d’évasion de Dadis et Cie : HRW demande une « sécurité adéquate des 11 accusés et une protection suffisante des victimes »

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Suite aux nouvelles extraordinaires que l’ancien président guinéen Dadis Camara et plusieurs autres accusés dans le procès du massacre du stade de septembre 2009 en Guinée sont devenus des fugitifs de la justice aujourd’hui après avoir quitté la prison principale de la capitale avec les forces armées, après quoi au moins trois des quatre – y compris Dadis Camara – ont été remis en détention, Human Rights Watch a voulu partager le commentaire suivant qui peut être attribué à Elise Keppler, directrice adjointe de la justice internationale :

« Les victimes attendent depuis plus de dix ans que les auteurs présumés de l’un des pires incidents de l’histoire de la Guinée – le massacre du stade de 2009 au cours duquel plus de 150 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres violées – soient amenés à rendre des comptes. Les développements d’aujourd’hui soulignent l’importance d’une sécurité adéquate pour la détention des 11 accusés, y compris l’ancien président autoproclamé Dadis Camara, et d’une protection suffisante pour les victimes. Selon les informations disponibles, Dadis Camara et deux autres fugitifs sont à nouveau en detention, mais l’ancien ministre Claudi Pivi est toujours en fuite. Les autorités doivent veiller à ce qu’il soit remis en détention en toute sécurité pour être amenés devant la justice. Le procès historique du massacre du Stade de Guinée et les progrès réalisés à ce jour pour rendre justice aux victimes et mettre un terme à l’impunité de longue date suite aux exactions commises en Guinée sont trop importants pour être ignorés.”

Voici quelques informations supplémentaires tiréesdu document questions et réponses de HRW publiées en septembre 2023sur le procès dans l’affaire qui pourraient être utlies:

  • Ce procès est le premier du genre en Guinée. Jamais auparavant des abus de cette ampleur n’avaient été poursuivis en Guinée.
  • Le 28 septembre 2009 au matin, les forces de sécurité guinéennes ont ouvert le feu sur des dizaines de milliers de partisans de l’opposition qui manifestaient pacifiquement dans un stade de la capitale du pays, Conakry. En fin d’après-midi, au moins 150 Guinéens étaient morts ou mourants dans le complexe du stade et aux alentours. Des dizaines de femmes présentes au rassemblement ont subi des violences sexuelles brutales de la part des forces de sécurité, notamment des viols individuels et collectifs et des agressions sexuelles à l’aide d’objets tels que des bâtons, des matraques, des crosses de fusil et des baïonnettes. À la suite de ces violences, les forces de sécurité ont organisé une opération de camouflage au cours de laquelle des corps ont été enterrés dans des fosses communes.
  • Dans le procès, onze accusés sont jugés devant un panel de trois juges guinéens, dont l’ancien président autoproclamé Dadis Camara, des ministres et d’autres personnes.
  • Chaque accusé a été entendu par les juges lors de la première phase du procès.
  • Ensuite, des dizaines de victimes du massacre ont été entendues par les juges. Celles-ci font partie des plus de 700 victimes reconnues comme parties civiles dans l’affaire. Il s’agit notamment de victimes de violences sexuelles commises dans le stade.
  • Le procès a captivé l’attention du pays. Il est retransmis quotidiennement à la télévision, résumé à la radio, et le grand public en parle constamment.
  • Ce procès est un rare exemple contemporain de responsabilité au niveau national impliquant des suspects de haut niveau et devrait servir d’inspiration pour des efforts similaires en matière de justice.
  • Les autorités guinéennes devraient continuer à soutenir ce procès.
  • Les partenaires internationaux peuvent contribuer à garantir l’équité et l’efficacité du procès, notamment au travers de ressources adéquates, un examen minutieux et un soutien aux procédures en cours.

HRW

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