Suppression de l’examen d’entrée 7e année : l’ancien ministre Bano Barry s’exprime

il y a 9 heures 40
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Ancien ministre de l’Éducation nationale entre juin 2020 et le 5 septembre 2021, Alpha Amadou Bano Barry s’est exprimé sur l’éventualité de la suppression de l’examen d’entrée en 7e année, actuellement en discussion au sein du ministère.

Invité de l’émission de la Web TV GTV1, l’ex-ministre a confirmé qu’il avait bel et bien porté cette proposition lorsqu’il était aux commandes. « Oui, je l’ai bien proposée. Mais attention, ce n’est pas une suppression à la va-vite. J’avais conçu une stratégie sur trois ans avant sa mise en œuvre. C’était un projet pensé, structuré, avec des étapes précises à franchir avant de retirer cet examen », a-t-il affirmé.

Selon lui, l’une des principales raisons qui justifient cette réforme tient à une incohérence avec la loi d’orientation de l’éducation. « Depuis l’époque du président Lansana Conté, la loi d’orientation de l’éducation stipule que la Guinée s’engage à offrir dix ans d’éducation à tous les enfants. Or, si on bloque l’enfant à l’examen d’entrée en 7e, on viole cette loi. Ce n’est pas moi qui l’ai écrite, c’est la loi guinéenne », a-t-il souligné.

Bano Barry estime par ailleurs que cet examen est un héritage colonial désormais inadapté. « L’entrée en 7e est un examen hérité de l’époque coloniale. À l’époque, il permettait l’accès à des écoles professionnelles, à des formations sanitaires ou à l’enseignement. Aujourd’hui, il ne mène qu’à une seule chose : le collège. Rien d’autre. »

Autre argument évoqué : le coût jugé disproportionné de l’organisation de cet examen. « Sur un budget de 60 milliards de francs guinéens consacré aux examens, 65 % vont à l’examen d’entrée en 7e. C’est énorme, surtout pour un test qui n’a plus de véritable utilité », a-t-il dénoncé.

Si Bano Barry soutient la suppression de cet examen, il affirme toutefois avoir proposé une véritable réforme pédagogique en amont. « J’ai commencé à travailler avec le niveau de l’enseignement élémentaire. Je leur ai demandé : “Quelles sont les compétences fondamentales que l’on attend du primaire ?” Ils m’ont répondu : lire, écrire, parler et compter. Alors j’ai dit : revoyez tout le programme du primaire, et éliminez tout ce qui n’est pas lié à ces quatre compétences. »

Il a également évoqué le recours au PASEC (Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN) comme outil d’évaluation. « Le PASEC classe la Guinée parmi les derniers pays africains. J’ai proposé d’utiliser ses outils d’évaluation comme référence nationale. Désormais, les évaluations en Guinée devaient reposer sur les items du PASEC. »

Sur le plan organisationnel, l’ancien ministre explique avoir voulu revoir l’architecture du primaire, actuellement structuré en trois cycles : CP1-CP2, CE1-CE2, et CM1-CM2. Au lieu d’un changement d’enseignant chaque année, il avait suggéré que l’instituteur suive ses élèves sur les deux années du même cycle. Objectif : mieux corriger les lacunes.

Concernant l’évaluation, il propose un mécanisme collégial pour valider les acquis. « Par exemple, pour passer du CP au CE, c’est un comité composé de l’enseignant, du directeur et d’un autre enseignant qui valide les compétences. (…) Le passage au collège est validé par un comité composé du directeur de l’école primaire, du principal du collège et de deux enseignants du secondaire. Le directeur signe une note stipulant que les élèves ont acquis les compétences nécessaires et peuvent s’inscrire en 7e année. Il en assume la pleine responsabilité. »

Enfin, chaque élève disposerait d’un cahier d’évaluation individuel retraçant l’ensemble de son parcours de CP au CM. « Ce cahier est scanné, archivé, et peut être consulté à tout moment par les inspecteurs. S’il y a fraude ou carence, le directeur perd son poste », a averti l’ancien ministre.

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