Soutien à Doumbouya : Mamou verrouillée, l’économie étranglée

il y a 6 heures 23
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Pendant trois jours, les 25, 26 et 27 avril 2025, la Guinée s’apprête à vivre un paradoxe frappant : au nom du soutien aux idéaux du chef de la junte au pouvoir, le pays bloque sa propre circulation nationale. Par un communiqué officiel relayé par le ministère des Transports, l’Agence Guinéenne de la Sécurité Routière (AGUISER) “déconseille fortement” la circulation sur plusieurs axes routiers majeurs, notamment Coyah-Mamou, Mamou-Faranah, Mamou-Dabola et Mamou-Labé.

Autrement dit, le cœur névralgique du pays sera isolé, et ce, pour des activités politiques déguisées en manifestations de soutien. Mamou n’est pas une ville comme les autres. Elle est le carrefour logistique de la Guinée, reliant Conakry à la Haute et Moyenne Guinée. Y bloquer les routes, c’est étrangler la circulation des biens et des personnes entre la capitale et l’intérieur du pays.

Les transporteurs sont paralysés, les commerçants désorganisés, les livraisons suspendues, les produits vivriers risquent de pourrir sur place ou d’arriver trop tard dans les marchés urbains. Ce n’est pas une précaution, c’est une absurdité économique.

Dans un pays où l’inflation pèse déjà lourdement sur les ménages, où l’accès aux denrées dépend d’un flux constant entre régions, interrompre volontairement ce flux pour des raisons politiques serait une décision “irresponsable”.

Ce communiqué, sous couvert de “sécurité” et de “fluidité du trafic”, est en réalité une démonstration de force politique. On ne bloque pas une partie du pays pour soutenir un président.

Ce type de décision reflète un mal plus profond : l’instrumentalisation des institutions de l’État à des fins politiques. L’AGUISER n’est pas censée être un outil de régulation politique. Elle devrait garantir la sécurité routière, non pas organiser l’immobilisation nationale.

À qui profite ce blocage ? Certainement pas aux agriculteurs, ni aux commerçants, ni aux familles devant voyager pour raisons de santé, ni aux transporteurs qui perdront plusieurs jours de chiffre d’affaires. Cette décision va coûter cher, en essence, en heures perdues, en pertes de revenus, et en tensions sociales.

Mais qui s’en soucie, quand il s’agit de plaire au chef ?

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