Saison pluvieuse à Conakry : de nombreux taxi motards tirent le diable par la queue

En ce mois d’août, période très pluvieuse, les motards traversent des périodes difficiles. Que ce soit la rareté des clients, l’état piteux de la route ou certaines restrictions gouvernementales, le travail au quotidien est pénible durant ce mois d’août. Des motards évoluant sur la corniche Sonfonia T7-Kipé, dans la commune de Ratoma, interrogés ce lundi 28 août 2023, ont exprimé leur désarroi au micro de Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La pluie bat son plein en ce moment à Conakry, paralysant certains secteurs d’activité. Parmi ces secteurs d’activités, il y a le métier de taximotard. Confrontés à des difficultés dues à la pluie, certains s’expriment.

Fayoro Mansaré, jeune motard diplômé : « avec la pluie, ce n’est pas du tout facile… S’il pleut, beaucoup ne prennent pas les taxis motos. Donc, c’est difficile pour nous de travailler actuellement. Moi, pour convaincre les clients à monter sur ma moto quand il pleut, je leur donnais un manteau (imperméable) pour ne pas qu’ils se mouillent. Mais certains, quand ils arrivent à destination, ils ne me rendent pas le manteau, ils partent avec. C’est pourquoi j’ai arrêté cela aujourd’hui », a expliqué Fayoro Mansaré.

Poursuivant, notre interlocuteur affirme que sur son terrain de travail à Kipé Centre émetteur depuis les débuts des vacances, la situation est compliquée. « Même quand il pleut, on déserte même nos motos. Même si être sous la pluie risque de nous mouiller, de nous causer des maladies. Ce n’est pas vraiment facile. Mais bon, on fait avec puisqu’on n’a rien de mieux à faire. On accepte le danger qui va avec ce mois d’août », lance-t-il.

Boubacar Diallo, présentement taximotard à Lambanyi, se plaint plutôt de l’irruption des tricycles. « Actuellement, il n’y pas de clients dans le travail de taxi moto, et ce n’est pas que la pluie seulement qui est la cause de cette situation. Mais depuis 2022, notre travail est perturbé. Les tricycles communément appelés les Bombonas ont tout pris. Ils ont fait que même les taxis ont quitté le coin là. Actuellement, la corniche T7-Taouyah, c’est pour les Bombonas, ils ont piqué tous nos clients. D’ailleurs, nous, on avait salué même l’interdiction des Bombonas, mais à la longue, on a compris que la décision n’est même pas appliquée ».

La fermeture des classes aussi a contribué à la rareté des clients. « Le fait que l’école est fermée a aussi contribué à la rareté des clients, mais on essaie de se débrouiller comme on peut. Moi, je dis simplement à l’État de se tourner vers nous. Aujourd’hui, la plupart des jeunes qui partent vers la mer, c’est parce qu’ils ont déjà essayé le métier de motards, et ont vu que cela ne marchait pas. Donc, que l’Etat crée l’emploi et il y aura peu de motards », a conclu Boubacar Diallo.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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