La Guinée célèbre le 1er mai dans l’ombre du chômage et de la précarité

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La Guinée à l’instar des autres pays, a célébré ce 1er mai 2024, la fête internationale du travail. Cette année, la journée dédiée aux travailleurs est célébrée dans un contexte ou la plupart des travailleurs tirent le diable par la queue. Pire, d’autres sont au chômage. C’est le cas des travailleurs dans les ateliers de soudure, de broderie, les prestations de services et même les hommes de médias. Si pour les uns, la perte d’emploi ou le ralenti des activités est liée à une décision politique, les autres doivent leur précarité à l’électricité de Guinée (EDG). Dans les deux cas, ces travailleurs saisissent la journée internationale des travailleurs pour interpeller l’Etat.
« Je travaille sans contrepartie (salaire), juste pour ne pas rester à la maison à mon âge. Les journées on vient s’asseoir sans courant et sans clients. Le peu de travail qu’on arrive à faire, c’est avec des groupes électrogènes qui coûtent à la prestation pour peu de revenus. Et nous sommes obligés de travailler toute la nuit pour honorer le peu de commande. Par conséquent, de travailleurs, nous sommes passés à des chômeurs par la faute de notre propre gouvernement. Non seulement il ne peut pas employer tout le monde, et maintenant il ne fait pas aussi en sorte de rendre les conditions de créations d’emplois favorables aux jeunes employeurs », a déploré Sâa Alexis, calligraphe dans une prestation de la place.
Alseny Aye Soumah, journaliste, et plusieurs de ses pairs célèbrent ce 1er mai avec un sentiment de tristesse et de désolation: « Je travaille depuis 3 mois sans salaire. Cette précarité est due à la situation que traverse notre média muselé par la volonté manifeste des autorités. Mais je continue à travailler espérant que les choses vont changer un jour. Nous célébrons cette fête avec un sentiment de tristesse et désolation, puisque nos emplois sont menacés. Donc, mon message à l’endroit des autorités est de libérer notre média Djoma et l’ensemble de la presse », a-t-il plaidé.
Amadou Béla Barry ,journaliste à Cismedias, ne se réclame pas chômeurs (puisque nous avons des contrats avec une entreprise), mais, pas non plus travailleur puisque pas actif et ne jouissant pas des droits de travailleurs. « Ce qu’on sait, c’est qu’on a travaillé pendant plus d’une année sans rémunération. Les gens se sont sacrifiés pendant longtemps pour assurer la continuité du travail mais à un moment, ils étaient obligés d’arrêter parce qu’ils n’avaient même plus de transport. Nous avons réclamé nos droits et face au mépris et à l’indifférence de l’employeur, nous sommes dans une procédure qui continue son cours », a-t-il dit. 
Pour Mamadou Alpha Barry soudeur,  » le mot chômeur nous irait mieux avec cette situation de délestage. Nos moyens ne nous permettent même pas de travailler avec des groupes électrogènes. Donc, au lieu de mettre des millions dans des cérémonies inutiles pour célébrer les travailleurs, c’est mieux de les soutenir avec cet argent pour garder les emplois. On est obligé de scier des barres la journée et de souder la nuit quand le courant vient », a-t-il expliqué.
Au moment où, certains travailleurs célèbrent cette journée déclarée chromée et payée par l’Etat, d’autres travailleurs chôment depuis un moment sans être payés.
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