Retrait des concessions et permis miniers: « d’une manière générale, nous sommes tous en faveur d’un cadre minier assaini » (Ismaël Diakité)

il y a 8 heures 73
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le bureau exécutif du Conseil d’Administration de la Chambre des Mines de Guinée a rencontré dans l’après-midi de ce jeudi 22 mai à Conakry, les directeurs généraux des sociétés minières et les membres du CA, notamment ceux qui sont versés exclusivement dans l’exploitation minière. La rencontre a eu lieu dans les locaux de l’institution à Donka. Il s’agissait pour le bureau exécutif du Conseil d’Administration de la CMG de prendre leur opinion, leur perception et leur perspective par rapport au retrait des concessions et permis d’exploitation minière mis en zone de réserve stratégique de l’État.

26 directeurs généraux dont 6 nationalités ont répondu à l’invitation. Tous ont été écoutés par le bureau exécutif du CA de la Chambre des Mines de Guinée. Chacun, suivant ses activités, suivant sa perception des choses, a donné son opinion. Tous sont sur la même longueur d’onde par rapport à la nécessité de mener des réformes.

« D’une manière générale, la perception est bonne. Nous sommes tous en faveur d’un cadre minier assaini, d’un cadre minier ouvert, d’un cadastre minier aussi qui est dynamique et qui permet d’accueillir d’autres investisseurs en plus de ce qui existe dans le pays. Également, tout doit s’inscrire dans la dynamique de développement de la Guinée, dans la mesure où nous sommes engagés dans un programme national qui est le programme Simandou 40, qui tient compte de la nécessité d’accueillir d’autres investisseurs, de développer le contenu local pour qu’on puisse aller vers les objectifs qui sont assignés à ce programme Simandou 40 », a déclaré Ismaël Diakité, président de la Chambre des Mines de Guinée au sortir de la rencontre.

Pendant que les acteurs miniers poursuivaient leur réunion, ils ont été agréablement surpris de la visite du ministre des Mines et de la Géologie. Bouna Sylla a profité de cette occasion pour leur expliquer le rationnel derrière la décision du gouvernement. Il a surtout donné un certain nombre de détails utiles concernant les critères incriminés qui ont prévalu au retrait des titres miniers et leur mise en zone de réserve stratégique de l’État. Au-delà, le ministre Sylla a bien voulu répondre à un certain nombre de préoccupations soulevées par les miniers.

« Il a commencé par la question de l’application des décisions avec la présence sur certains sites miniers ou dans les bureaux, des forces de défense et de sécurité avec également l’implication de certains préfets, sans l’implication directe de l’inspection générale ou l’inspection régionale des mines. Il y a également des questions relatives à la perception selon laquelle des membres ont été touchés, directement ou indirectement. Mais est-ce qu’il y a un recours gracieux possible ? Monsieur le ministre, a pu répondre à ça en disant qu’il y a des droits qui sont prévus dans le code minier et que l’exercice de ces droits-là était normal », a rapporté le président du Conseil d’Administration de la Chambre des Mines de Guinée.

Dans son intervention, le ministre des mines n’a pas manqué d’aborder la question de la perception et l’image de la Guinée pour les investisseurs.

« Un des éléments rationnels qui a été noté par M. le ministre, c’est justement comment faire en sorte que les investisseurs qui sont là soient sécurisés, mais également qu’on ait suffisamment de ressources et un cadre institutionnel réglementaire sécurisant pour les investisseurs qui veulent venir en Guinée. Et ça, c’est extrêmement important. Donc l’assainissement va permettre de libérer certaines ressources
en faveur d’autres investisseurs qui doivent venir en Guinée », a rappelé M. Diakité.

Des directeurs généraux des entreprises minières impactées par les mesures prises par le gouvernement ont également exprimé leurs préoccupations par rapport au contrôle dont font l’objet leurs comptes bancaires à travers une décision de la BCRG. Le ministre des mines a précisé qu’il ne s’agit pas d’un gel à proprement parler, mais de mesures conservatoires pouvant permettre de garder sur les comptes des montants qui pourraient servir à faire face aux dettes fiscales, aux dettes sociales et également aux dettes liées à la restauration des sites qui pourraient être abandonnées par certains investisseurs indélicats.

Pour conclure son propos, Bouna Sylla a invité les miniers à la conformité, au respect des obligations et à la responsabilité. Le président du conseil d’administration de la chambre des mines reconnaît que comme partout ailleurs, la conformité devient un élément essentiel de l’activité minière.

La réunion s’est achevée dans la convivialité. A la suite de cette rencontre, la chambre des mines de Guinée compte continuer à s’impliquer aux côtés du ministre des mines pour comprendre le rationnel davantage, voir comment les choses peuvent évoluer et envoyer les recours gracieux pour pouvoir faire prévaloir les droits des acteurs qui sont directement impactés.

Sékou Diatéya

Lire l'article en entier