Retrait des agréments de certains médias : « C’est terrible ! De telles situations doivent nous amener à faire un examen de conscience » (Alsény Sall)

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Alsény Sall, chargé de communication de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), a fait part de sa préoccupation, suite au retrait des agréments des groupes Hadafo médias, Djoma Médias et Fréquence médias.

Selon lui, cette mesure des autorités vient doucher les derniers espoirs de tous ses pères et mères de famille dont la majorité était déjà au chômage depuis plusieurs mois dans ces médias.

Lisez !

Au sein de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) c’est avec beaucoup de peine et de préoccupation que nous avons lu cette mesure qui pour nous est une mesure liberticide dangereuse contraire aux valeurs et principes démocratiques.

Vous n’êtes pas sans savoir tout d’abord que les groupes HADAFO MEDIAS, DJOMA MEDIA et Fréquence médias sont les plus grandes entreprises de presse en Guinée qui emploient plus d’une centaine de pères et de mères de famille. En outre, nous n’avons pas besoin de rappeler le rôle que joue ces médias en matière d’accès à l’information et d’éducation civique de nos populations.

Je pense que gérer les affaires de l’État est une responsabilité. Je dirai même une énorme responsabilité. À ce titre, ceux ou celles qui sont chargés d’œuvrer dans l’intérêt général doivent mesurer les impacts de leurs décisions dans la vie de la Nation avant de les prendre, au risque de passer à côté de la plaque je pense !

Certes, les incompréhensions sont inhérentes à la vie des hommes vivant en groupe. Cela est une évidence ! Justement, n’est pas homme d’Etat qui le veut. C’est pendant les moments difficiles qu’on reconnaît les caractéristiques des hommes d’État.

Pour moi, lorsqu’on est en position de force, on ne devrait pas créer les conditions pour écraser ceux qu’on est censé protéger. Puisque c’est de cela qu’il s’agit apparemment dans cette affaire. C’est quand même curieux qu’on demande à la presse d’instituer un mécanisme d’autorégulation dans un tel contexte.

Pour moi, la presse ne devrait pas s’engager au-delà des textes qui régissent le fonctionnement des médias et du métier du journalisme en Guinée. Persister dans une telle entreprise consiste à dénier à la presse son rôle dans un système démocratique.

Ce que je trouve encore plus préoccupant c’est le fait que la plupart des gens qui sont associés à ses mesures liberticides ou encore qui les cautionnent aujourd’hui sont des gens qui ont à un moment donné de l’histoire de notre pays également été en position de faiblesses pendant lesquelles ces médias ont contribué à promouvoir leurs droits et libertés ! Mais dans ce pays, j’ai l’impression que les gens oublient vite ! C’est terrible ! J’ai vraiment mal pour ce pays !

Imaginez, je n’ai pas besoin de vous rappeler les conditions de vie dans lesquelles baignent la majorité des guinéens aujourd’hui ! Cette mesure des autorités vient doucher les derniers espoirs de tous ses pères et mères de famille dont la majorité était déjà au chômage depuis plusieurs mois dans ces médias. Alors que nous sommes dans un pays où c’est l’État qui est censé garantir le droit à l’emploi et la liberté de la presse ! Si l’Etat est incapable de créer de l’emploi, il doit quand même œuvrer pour la sauvegarde des emplois créés par les entreprises. Sincèrement, cette mesure est un frein à la liberté d’entreprise dans notre pays. Vous savez les droits de l’homme sont caractérisés par les principes d’interdépendance.

Ainsi donc, cette mesure vient remettre en cause plusieurs droits de l’homme qui vont affecter plusieurs familles déjà ébranlées par d’autres situations dans notre pays.

Malheureusement, de telles attitudes viennent nous rappeler que le combat pour la liberté d’expression est loin d’être gagné dans ce pays en dépit des efforts consentis par nous guinéens depuis toujours. Que des espoirs déçus ! À quand cela va-t-il changer ? Je m’interroge vraiment ! Je pense que de telles situations doivent amener tous et toutes à faire un examen de conscience sur notre rôle et responsabilité sur l’avenir de notre pays.

Nous osons croire que le Général Mamadi DOUMBOUYA va prendre ses dispositions pour rétablir rapidement ces entreprises de presse afin de sauver toutes les familles qui vivent au comptes ces médias.

Mosaiqueguinee.com

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