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Après le ministère public, c’est au tour de la défense d’Aliou Bah de présenter ses plaidoiries. En appel, tout comme en première instance, les conseils du prévenu ont plaidé non coupable des faits de « diffamation et d’offense au Chef de l’État » reprochés à leur client. Pendant près d’une heure de plaidoiries, Maître Almamy Samory Traoré a tenté de disculper son client. Pendant et après cette plaidoirie, l’avocat n’a pas manqué d’exprimer sa déception face à ce qu’il qualifie d’injustice infligée à Aliou Bah. « Écoutez, nous sommes très surpris, très déçus et très étonnés des réquisitions du parquet général. Nous avions estimé qu’en faisant lui-même appel et en demandant l’aggravation de la peine de monsieur Aliou Bah, il se serait accroché aux faits et aux dispositions de la loi. Monsieur le procureur, dans tout son argumentaire, a essayé de développer l’idée que monsieur Mamadou Aliou Bah devrait être condamné à cinq ans d’emprisonnement parce que lui, il estime que lorsqu’il y a un conflit, lorsque plusieurs infractions ont été commises (donc il parle de cumul réel d’infractions), la peine qui concerne l’infraction la plus grave devrait s’appliquer et que, pour lui, la loi spéciale devrait déroger à la loi générale. Sauf que cet argumentaire est tiré par les cheveux parce que les dispositions de 2010 du Code pénal sont très claires. Une loi spéciale ne s’applique en présence d’une loi générale que lorsque les dispositions de la loi spéciale sont plus favorables à la personne poursuivie, bien entendu, que la loi générale. Dans ce cas précis, la loi de 2015 dont il demande l’application, qui prévoit une peine d’emprisonnement de cinq ans, ne peut pas s’appliquer devant le Code pénal même si les faits étaient constitués », soutient l’avocat.
Deux ans d’emprisonnement, c’est la peine qui avait été infligée à Aliou Bah en première instance. Une décision désapprouvée par ses avocats. Dans les motifs d’appel, ils ont dénoncé entre autres : l’irrégularité de la procédure, le fond du jugement (absence de qualification claire des faits reprochés à Aliou Bah), la violation des engagements internationaux par la République de Guinée. Des arguments réitérés tout au long des débats, le tout couronné par une demande de relaxe à l’audience de ce mardi 22 avril 2025.
« Comme nous l’avons fait en première instance, nous avons plaidé non coupable et nous avons développé notre argumentaire pour dire que Monsieur Aliou Bah n’a jamais tenu un propos qu’on pourrait qualifier de diffamatoire ou d’outrageant à l’endroit du Chef de l’État. Il ne lui a jamais manqué de respect, il n’a jamais martelé son nom même. Si le procureur aujourd’hui, dans sa tentative de faire admettre à M. Aliou Bah que ce dernier, en relevant le cas de kidnapping et de théorie de répression qui s’adressait au Chef de l’État, il a toujours rappelé : « J’ai utilisé un terme général qui n’implique directement personne », donc il n’a jamais parlé en réalité du Chef de l’État. Donc nous avons plaidé dans ce sens-là et nous pensons que le juge d’appel est plus expérimenté et maîtrise mieux les textes de loi », affirme Maître Traoré, qui n’a pas manqué d’appeler la Cour à infirmer la décision prise en première instance, de constater que les faits reprochés à Aliou Bah ne sont pas constitués et d’ordonner sa relaxe pure et simple.
Saidou Lébêré
+224 621 304 338
L’article Procès en appel d’Aliou Bah : sa défense se dit déçue des réquisitions du parquet et plaide la relaxe de son client est apparu en premier sur Mediaguinee.com.