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Le procès en appel du leader politique Aliou Bah a connu sa 3è audience hier mardi 22 avril 2025 à la cour d’appel de Kaloum, à Conakry.
Après une heure de débats, le ministère public a reproché à Aliou Bah des faits de diffamation et offense au chef d’Etat. En tout, 8 vidéos ont été diffusées dont 4 émanant du parquet et 4 autres à la demande de la défense.
Le procureur général près la cour d’appel de Conakry, Fallou Doumbouya, a requis la peine maximale de 5 ans d’emprisonnement contre le président du MoDel, Mamadou Aliou Bah, « sans circonstances atténuantes ».
Dès l’entame du procès à 11h53mn, le ministère public a demandé la présentation d’une pièce comportant 4 éléments audiovisuels. « En attendant, nous avons des pièces à communiquer à la défense. Nous voulons écouter M.Bah dans ses propos tenus », a demandé le ministère public.
Une demande à laquelle le pool d’avocats ne s’est pas imposé avant de demander à son tour d’ajouter à son tour la visualisation de leurs vidéos.
Vidéo1: « les religieux ne doivent pas se taire sur les agissements du chef de l’Etat sur le kidnapping de Bilo Bah, Foniké Menguè, Marouane…. Rendez à leurs familles ce que vous leur avez pris…. Demandez à l’Etat de libérer les pères de famille… Parlez aux autorités.. »
Vidéo 2, parlant des élections et la 3è vidéo : « la dictature est la chose la plus enracinée en Guinée »
4è vidéo : « eux, ils se croient éternels à la tête de la Guinée…Le chef de la junte a dit que ni lui , ni le CNRD, ni le CNT ne sera candidat.. ».
A la fin de cette visualisation, le ministère public a questionné :
Selon vous qui est le kidnappeur?
Aliou Bah: J’attends de le savoir.
Ministère public : à qui vous attribuez corruption en interpellant les religieux ?
Aliou Bah : J’ai estimé que les religieux sont restés silencieux et ils ont été interpellés pour faire comme nous, c’est-à-dire interpeller, parler et agir pour que ces gens regagnent leurs familles. L’Etat a sa part de responsabilité en tant qu’autorité suprême.
Ministère public: Avez-vous des preuves de ces kidnappings?
Aliou Bah: Non.
Sur ces mots, Me Almamy Samory Traoré a demandé à son tour une diffusion de ses supports :
La première a fait voir la belle-sœur de Foniké Menguè qui a mentionné les » violences et la brutalité des gendarmes lors de l’arrestation de son beau-frère »
La 2è a mis en témoin Mohamed Cissé, un « rescapé » qui a mentionné : » avoir vu Foniké, Billo Bah . Ou un homme en uniforme a ferme 3 fois la porte sur la main de Billo. Je ne sais pas si c’était pour casser sa main ou pas. Il disait au téléphone que c’est sous l’ordre du général. C’était à la présidence »
3ème et 4ème : la femme du journaliste Marouane Camara parle d’une arrestation musclée et un confrère témoigne de la présence des hommes en uniforme : « Les hommes en uniforme ont cassé les vitres de sa voiture et l’ont fait sortir par la fenêtre. Ils l’ont emmené inconscient selon des agents de sécurité civile se trouvant sur les lieux ».
A la demande de la défense sur les propos tenus par Aliou Bah, le prévenu a soutenu :
« Ces propos ne sont pas inventés, ils concordent avec les témoignages que vous voyez. Des gendarmes et forces spéciales relevant de l’Etat que j’ai dit cela ».
Défense : qui devait chercher et poursuivre ces forces de sécurité et de défense ?
Aliou Bah: Le procureur général et ses services. A chaque fois que je l’ai cité (président), ce sont les conseils que j’ai donnés, les conseils que je pourrais donner en face. Aucunement je ne l’ai cité étant celui qui a posé ces actes (kidnapping).
.. C’est pour interpeller les autorités afin de prendre leur responsabilité. D’où mon appel à leur endroit. Je crois que mon appel a été entendu des religieux. J’étais même content d’apprendre qu’après cela Monseigneur Vincent Koulibaly a fait un appel à la paix et à la quiétude sociale peu après »
Pour lui, le mot « autorité » fait allusion a un sens plus large.
« Je suis responsable de mes propos, pas de l’orientation que les gens vont donner à ces propos ».
Les propos d’Aliou Bah tenus devant des journalistes, le procureur rejette tout moyen ayant recours à la loi relative à la presse :
« Quand on parle de conférence, s’il veut faire passer la loi relative à la liberté de la presse, nous sommes fermes, c’est celle sur la cyber-sécurité qui doit être appliquée », a affirmé Fallou Doumbouya avant de demander : « Le retour de M. Bah dans les liens de la prévention. 5 ans d’emprisonnement sans circonstances atténuantes ».
Il estime qu’il devrait être retenu contre lui la peine maximale, vu ses agissements et qu’il ne montre aucun signe de regret concernant les propos tenus contre le chef de l’Etat.
A rappeler que le leader politique Aliou Bah a été condamné en première instance le 7 janvier dernier a 2 ans ferme.
Mayi Cissé
623625365
L’article Procès en appel d’Aliou Bah : les détails, comme si vous y étiez ! est apparu en premier sur Mediaguinee.com.