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L’audience criminelle dans l’affaire du massacre survenu le 28 septembre 2009 a repris ce 28 février 2024, avec la lecture des vidéos et des enregistrements audios présentés par les parties civiles et la défense. Car des difficultés ont émergé la veille quant à l’audibilité de certains enregistrements lors de leur projection devant le tribunal.
Face à cette problématique, le tribunal a pris la décision de mettre ces enregistrements sur des clés USB, disponibles pour chaque avocat souhaitant les obtenir à partir du greffe du tribunal de première instance de Dixinn. Cette démarche vise à garantir que tous les éléments de preuve soient accessibles et examinés de manière adéquate par les parties impliquées dans cette affaire.
La première partie des éléments audiovisuels projetés a mis en lumière la réunion organisée par le forum des forces vives de Guinée le 27 septembre 2009, visant à justifier la tenue du meeting au stade et à encourager la mobilisation des sympathisants. Il y a eu ensuite des images d’interactions entre le Colonel Moussa Tiégboro Camara, commandant au moment des faits, et les leaders politiques, illustrant ses efforts pour reporter la manifestation à une date ultérieure, même au lendemain, dans un contexte tendu. Durant son apparition dans la vidéo, on le Colonel Tiégboro avec deux éléments coiffés de bérets rouges. Une chose qu’il avait niée lors de son passage à la barre.
Parmi les séquences présentées figuraient également des moments de prière des manifestants, ainsi que des interventions des leaders politiques tels qu’Abdoulaye Yéro Baldé, Dr Mohamed Diané, Mouctar Diallo, Cellou Dalein, Sidya, entre autres. D’autres images et audios de témoignages des victimes ont été également projetés.
Me Alpha Amadou DS BAH, un des conseils des parties civiles, a souligné l’importance de cette phase de production des preuves, qualifiant ces éléments audiovisuels de cruciaux pour le déroulement du procès. Il a mis en avant l’impact émotionnel des images, notamment en évoquant la répression violente qui a suivi la manifestation, ainsi que les témoignages poignants des victimes, en particulier les femmes violées.
De son côté, Me Pépé Antoine Lamah, un des avocats du Capitaine Moussa Dadis, a mis en avant le caractère public et connu de ces vidéos, soulignant qu’elles décrivent de manière authentique les événements du 28 septembre 2009. Il a insisté sur le fait que ces éléments doivent être analysés à la lumière des accusations portées contre son client, notamment pour complicité et non-assistance à personne en danger.
L’avocat de la défense a également souligné l’importance des preuves tangibles dans un contexte d’audiences criminelles, insistant sur le fait que les accusations doivent reposer sur des éléments concrets et vérifiables. Il a souligné l’absence d’éléments prouvant directement l’implication du capitaine Dadis dans les événements tragiques de cette journée, mettant en garde contre les jugements hâtifs basés sur des présomptions plutôt que sur des faits avérés.
L’audience reprend le lundi 4 mars 2024 pour les observations des différentes parties sur les enregistrements audiovisuels projetés devant le tribunal, avant de passer à des nouvelles étapes.