Procès 28 septembre 2009/détention de J.L. Kpoghomou et Cie sans jugement: la colère de Me Daniel Haba

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Alors que le procès portant sur le massacre du 28 septembre 2009 et des jours qui ont suivi est entré dans la phase des plaidoiries et réquisitions le lundi 13 mai 2024, les prévenus Colonel Bienvenue Lamah, Jean Louis Kpoghomou, Georges Olémou, Thomas Touaro et Jacques Sagno ne sont toujours pas entendus. Le conseil des quatre derniers décide de briser le silence.

Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, Me Daniel Haba dénonce une indifférence et exprime ses inquiétudes.

« On ne peut pas comprendre qu’ils sont en train de plaider d’un côté et de l’autre côté, d’autres parties sont encore en prison. Quel est le sort de ceux-ci ? Seraient-ils condamnés par cette décision de justice alors qu’ils n’ont pas eu le droit de se défendre devant le juge de fond ? Voilà tant d’inquiétudes et d’interrogation qu’il faut résoudre pour une bonne administration de la justice. On a dit lors de la prise du pouvoir le 05 septembre que la justice sera la boussole qui va orienter la transition désormais et notre Guinée. Selon la réalité, tel n’est pas le cas, je suis aujourd’hui dépassé par ces événements, il faut le dire, nous faisons pratiquement le bénévolat dans ce dossier, parce que l’État n’a pas pu constituer des avocats pour ceux -ci, qui réellement n’ont pas les moyens, alors que l’État avait la charge d’en trouver. En matière criminelle, nul ne peut être jugé sans avocats. Nous les autres avocats qui ne sont pas devant le juge de fond, n’avons rien bénéficier en soi c’est déjà une discrimination », a dénoncé l’avocat Haba.

Évoquant les conditions de détention de ses clients, Daniel Haba les juge désastreuses. Il invite la justice à dire le droit dans cette affaire.

« C’est une discrimination lorsque je vois qu’en cours de cette procédure, il y a beaucoup de textes de lois qui ont été violés, parce que vous ne pouvez pas dénoncer quelqu’un en cours d’une procédure que cette personne soit interpellée et qu’on vous demande de faire une confrontation vous, vous abstenez de venir. Le juge devrait être logique et en tirer toutes les conséquences de droit, pour dire que les déclarations faites sont infondées. On ne peut pas sur la base d’un procès-verbal anonyme, qui n’est pas signé par le dépositaire, qui se fait signer par un substitut du procureur, qu’on se serve de cela comme pièce, pour déclencher une action publique contre des personnes; ce n’est pas une mauvaise jurisprudence, mais c’est une très mauvaise jurisprudence, parce que ça n’a pas d’utilité en droit. Est-ce que de ce procès nous pourrons sortir une justice saine ? Nos clients sont détenus dans des conditions désastreuses, ce sont des officiers supérieurs qui ont servi la Nation, et d’ailleurs qui bénéficient de la présomption d’innocence, mais aller les voir à la maison centrale, ils ne sont pas traités au même titre que ceux qui sont renvoyés devant l’audience de fond. Quand ces situations-là se présentent, dans un milieu carcéral, il faut vous dire que la justice guinéenne a sérieusement besoin d’indépendance. Et tant que ces gens n’accepteront pas d’appliquer les textes de lois, nous continuerons toujours de sombrer jours et nuits » a flétri Me Haba à la faveur d’un entretien qu’il a accordé à Mosaiqueguinee.com le mardi 14 mai 2024.

Hadjiratou Bah

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