Primature : le premier faux pas de Bah Oury

Si une partie de l’opinion avait salué la nomination de Bah Oury comme Premier ministre, aujourd’hui force est de reconnaître que cet espoir s’estompe au fur et à mesure.

Nommé le 27 février 2024 dans un contexte de crise suite à la dissolution du gouvernement Bernard Goumou, le nouveau locataire du Palais de la colombe a déçu dès ses premières actions.

Au lendemain du renvoi de tout un gouvernement, le ministre secrétaire général de la présidence, le général Amara Camara, avait souligné que l’idée c’est de “donner un nouveau souffle à l’exercice des fonctions de ministre” en Guinée.

Sauf que le Premier ministre, connu pour son attachement à la démocratie et pour son combat pour une gestion basée sur la transparence, devrait traduire cette volonté de “changement” exprimée par un haut dirigeant du CNRD, dans ses premiers actes.

Hélas ! La montagne a accouché d’une souris. Alors que l’opinion espérait voir le chef du gouvernement déclarer ses biens, Bah Oury n’a pas obéi à ce principe rigoureux pour une gouvernance vertueuse.
De l’avis des observateurs, avant de prendre fonction, le Premier ministre qui cherche des solutions à tous les problèmes hérités de Bernard Goumou, aurait pu déclarer ses biens.

Mais ce manque de courage, observé aussi bien dans les actions du CNRD que celles de Bah Oury suscitent des interrogations sur le bien-fondé de faire partir l’équipe de Bernard Goumou.

La question a persisté après la composition du gouvernement. Quatorze ministres sur 29 ont été reconduits en changeant de poste en dehors des ministères de la Défense, de la Sécurité, des Affaires étrangères et les secrétaires généraux Affaires religieuses et du Gouvernement.

Ce qui a fait disparaître les traits de changement qui aurait pu être observé faisant une différence entre un gouvernement, en manque d’efficacité, qui a détourné le CNRD de ses objectifs de départ et celui qui est annoncé.

Rappelons tout de même qu’une ancienne ministre sous CNRD s’est vu débarquer du gouvernement pour avoir exigé aux différents ministres de se livrer à l’exercice de déclaration des biens.

Ce que l’on sait désormais, à travers les premiers actes, il n y aura pas une grande différence entre la nouvelle équipe gouvernementale et la précédente.

Bah Oury réussira t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? Rien n’est moins sûr.

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