N’zérékoré (Soulouta), district de Kolapkata : un bouvier tué, un autre grièvement blessé

Le conflit opposant éleveurs et agriculteurs est loin de connaître son épilogue en Guinée forestière.

Dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 décembre 2025, un drame s’est produit dans un parc à bétail situé à Kolapkata, dans la sous-préfecture de Gouécké.

Un bouvier y a perdu la vie et un autre a été grièvement blessé par balles.

La victime, Aly Sidibé, âgé de 34 ans, a été mortellement atteinte aux environs de 2 heures du matin, selon son frère Issa Sidibé. Abattu alors qu’il assurait la surveillance du troupeau, il n’a pas survécu à ses blessures.

Un second bouvier, Aboubacar Sow, a été touché à l’épaule et se trouve actuellement hospitalisé à l’hôpital régional de N’Zérékoré.

Profondément affecté, Issa Sidibé réclame justice et appelle les autorités à renforcer la sécurité autour des parcs à bétail encore occupés dans la zone.

« Je suis vraiment triste de la mort de mon frère. On m’a appelé vers 2 heures du matin pour m’informer qu’il y avait eu des tueries dans notre parc, dans la sous-préfecture de Soulouta, district de Kolapkata. Les parents se sont immédiatement rendus sur les lieux et ont trouvé mon frère Aly Sidibé mort. Il a reçu des balles à la tête. Celui qui est grièvement blessé, c’est Aboubacar Sow : ils lui ont tiré à l’épaule. Il est actuellement couché à l’hôpital régional de N’Zérékoré. Chaque nuit, ils passaient la nuit au parc pour surveiller les bœufs. Ils étaient couchés quand ils ont vu trois personnes s’approcher d’eux et tirer sans dire un mot, avec des fusils calibre 12. Les animaux sont maintenant abandonnés en brousse. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide, car ils tuent les animaux et les bouviers n’importe comment. Je veux vraiment que justice soit faite pour mes frères. »

Interrogé sur cette situation préoccupante, Mamadi Bamba, chargé des conflits entre éleveurs et agriculteurs, se dit surpris et indigné par la persistance de ces attaques ciblant les troupeaux et leurs gardiens.

« Ce matin, vers 2 heures, nous avons appris qu’un groupe de bandits est allé s’attaquer aux bouviers dans le parc d’un de nos éleveurs et a tiré sur eux. Ce n’est pas la première fois. Un jour, ils ont attaqué une partie d’un troupeau dans la sous-préfecture de Lènai et tiré sur les bouviers. Heureusement, le bouvier avait son fusil et a tiré en l’air, ce qui les a fait fuir. Mais cette fois, on ne sait pas d’où viennent ces personnes. Les autorités enquêtent pour retrouver les auteurs. L’insécurité règne dans le secteur de l’élevage en Guinée forestière. Hier, on parlait de Lola ; aujourd’hui, cela commence à toucher la préfecture de N’Zérékoré. Nous demandons aux autorités de nous aider à sécuriser le reste de nos troupeaux. Hier, c’étaient les bœufs qu’ils tuaient ; aujourd’hui, ce sont les bouviers qui deviennent leurs principales cibles. On se demande s’ils ne veulent pas faire disparaître l’élevage bovin en Guinée forestière. Celui qui a été tué est d’origine malienne, mais il a la nationalité guinéenne. Sa famille vit ici depuis plus de 40 ans. À Gbinita, où ils se sont installés, ils ont acheté des domaines et créé un village. »

Face à la recrudescence de ces violences, les éleveurs de la région lancent un cri d’alarme et appellent les autorités administratives et sécuritaires à agir urgemment afin de restaurer la sécurité et prévenir de nouveaux drames.

Amara Souza Soumaoro
Correspondant régional à N’Zérékoré
621 94 17 77

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