N’zérékoré : la cherté du poisson au marché central inquiète vendeuses et acheteuses

il y a 4 heures 19
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À N’zérékoré, la hausse continue du prix du poisson inquiète aussi bien les vendeuses que les consommatrices. Face à cette situation, elles dénoncent de nombreux problèmes qui entourent le processus d’alimentation du marché. Dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com basé dans la capitale de la région forestière, elles appellent les autorités à une régulation urgente du secteur.

Sény Kolié, vendeuse de poissons

Dans le marché central de N’zérékoré, l’inquiétude est palpable. Sény Kolié, vendeuse de poisson depuis plusieurs années, tire la sonnette d’alarme : « Le prix du poisson augmente chaque jour et nous en souffrons énormément. Il n’y a aucune régulation, chaque frigoriste fixe ses prix comme il veut ».

Elle illustre la situation par des exemples concrets : « Le poisson Bobo qu’on achetait à 250 000 francs guinéens est aujourd’hui vendu entre 280 000 et 290 000 francs. Le Kôtômani de 25 kg, qu’on prenait à 310 000 francs, est désormais à 330 000 voire 340 000 francs dans certaines frigories. Quant au poisson Sacasse, il est parfois affiché à plus de 500 000 francs, alors qu’un prix raisonnable tournerait autour de 400 000 francs. »

Les vendeuses dénoncent également la variabilité des poids réels. « On nous vend des cartons annoncés à 20 kg, mais une fois pesés ici, ils ne font souvent que 18 kg », déplore Sény.

Au cœur de ces difficultés, beaucoup pointent du doigt l’absence d’encadrement par les syndicats. « On ne nous a jamais réunies pour fixer un prix consensuel. Les syndicats, on en parle, mais on ne les voit jamais agir concrètement », accuse-t-elle. Selon elle, les décisions prises à Conakry ou dans d’autres villes n’ont aucun impact local.

Marie Kolié, cliente

Pour les clientes, la situation est tout aussi pesante. Marie Kolié, venue acheter du poisson avec un budget modeste, s’indigne : « avec 5 000 francs, tu ne peux plus rien acheter. Même les poissons comme le Boni ou le Tourmani sont devenus inaccessibles. J’ai dû renoncer aujourd’hui. Le gouvernement doit intervenir pour baisser les prix à la source, faciliter le transport depuis Conakry, sinon bientôt on ne pourra plus mettre ni viande ni poisson dans la sauce », a-t-elle lancé.

Marguerite Lamah, vendeuse de poissons

Marguerite Lamah, également vendeuse de poisson, dénonce une injustice flagrante. « Ce sont les poissons en mauvais état qu’on peut acheter à moindre coût. Mais même là, on ne gagne presque rien. On vend, mais on accumule des dettes. C’est comme si personne ne pensait à nous, les femmes. »

Elle évoque une altercation récente entre un responsable de vendeuses et une frigorie, qui s’est soldée par la fermeture de cette dernière – sans que cela n’impacte la hausse des prix. « Le vrai problème commence dès le port à Conakry. Ils trompent sur les poids, mettent les petits poissons en bas, les gros en haut, juste pour leurrer les acheteurs. »

Les vendeuses appellent à une action concrète de la part des autorités locales et nationales. Elles réclament une réglementation stricte des prix, plus de contrôle sur les frigories, et une baisse du coût du transport entre Conakry et N’zérékoré. « Si on veut que les femmes sortent de la souffrance, il faut agir maintenant », conclut Marguerite Lamah.

De N’Zérékoré, Alain Lamah pour Guineematin.com

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