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Installée en France mais profondément enracinée dans sa culture guinéenne, la chanteuse Alice Kamano, alias Alice la Patronne, prépare un grand concert à Paris pour le 18 octobre. Ce grand évènement culturel organisé par Kaniasoly, est placé sous le signe de la tradition musicale guinéenne, avec la participation d’artistes venus de tout le pays. Entre passion artistique, devoir de mémoire culturelle et reconnaissance envers les efforts du Gouvernement, la chanteuse, comédienne et productrice Cinéma-Musique, s’impose comme une voix forte de la diaspora. Entretien avec une voix forte de la diaspora guinéenne.
Originaire de la Guinée forestière, et diplômée en comptabilité générale au CFP, Alice Kamano grandit au rythme des chants de quartier et des cantiques d’église. Son premier contact avec la musique s’est fait dans un cadre intime et communautaire. « Je chantais dans les chorales dès mon plus jeune âge. C’est une passion que j’ai cultivée avec le temps. »
En 2013, l’ancienne étudiante de l’universitaire GLC de Sonfonia en comptabilité gestion, prend un nouveau virage et démarre officiellement sa carrière musicale. Elle enchaîne les projets, tout en poursuivant une vie professionnelle bien remplie en France, où elle s’est reconvertie. « Là-bas, je suis aussi esthéticienne; je travaille, mais la musique reste mon cœur de métier. »
Le 18 octobre, célébration de l’identité guinéenne
Le prochain grand projet d’Alice Kamano, c’est ce concert du 18 octobre à Paris. Un événement qu’elle prépare avec ferveur, et qui coïncide avec les festivités de l’indépendance guinéenne. « Ce sera une soirée 100 % guinéenne, avec des artistes venus des quatre régions naturelles du pays. La tradition sera à l’honneur, surtout celle de la Forêt, ma région. »
L’objectif est double : valoriser la richesse culturelle guinéenne, et offrir une plateforme d’expression à des artistes locaux qui n’ont jamais pu se produire en Europe. « Je veux leur donner une chance de montrer leur talent sur une scène internationale. »
Venue en Guinée pour préparer ce concert, Alice Kamano prévoit une rencontre importante avec le ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla. Un acteur qu’elle soutient avec conviction. « C’est un ministre qui écoute, qui agit. Il s’engage pour les artistes et pour tout le secteur culturel », a-t-elle souligné, projetant une autre audience avec le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, Dr Morissanda Kouyaté.
Elle souligne notamment les récentes avancées dans l’accès aux soins pour les artistes, un sujet souvent négligé. « Des artistes peuvent aujourd’hui recevoir des soins gratuits dans des hôpitaux où ils n’auraient jamais mis les pieds avant. C’est énorme », a-t-elle salué.
Une militante de la tradition
Au cœur de l’engagement d’Alice Kamano : la préservation de la musique traditionnelle. Face à la mondialisation des styles, elle milite pour un retour aux sources. « Les instruments traditionnels, c’est mon amour. On a tendance à les mélanger ou les oublier. Moi, je veux les mettre en avant », lance la jeune artiste, annonçant déjà que l’édition suivante de son concert sera entièrement traditionnelle, et que les artistes invités devront venir en tenue traditionnelle et proposer un répertoire fidèle aux racines guinéennes. « C’est un projet phare et ambitieux qui s’inscrit dans une dynamique de valorisation identitaire à l’international ».
Alice Kamano a déjà marqué la scène musicale avec plusieurs œuvres significatives : En 2008, elle compose un single en hommage au Syli national, pendant la CAN à Accra, au Ghana.
En 2013, elle sort son premier album, Tchiambia.
En 2018, elle publie en France son second opus : Onalo Yérabô (« Chez nous est doux »).
« Ce titre est un clin d’œil à mes origines. Il dit que chez nous, malgré les difficultés, la vie est douce quand on reste attaché à ses valeurs », a-t-elle justifié.
Une vision pour l’avenir
Le concert du 18 octobre s’inscrit également dans un projet plus vaste, en lien avec l’ambitieux programme Simandou 2040, censé propulser la Guinée vers un développement culturel et économique durable.
« Nous voulons que cette soirée soit un prolongement des fêtes de l’indépendance, mais aussi un message d’espoir et de modernité enracinée. Au-delà, elle va avec ce grand projet, Simandou 2040 », a-t-elle confié.
« À ce concert traditionnel, tous nos aînés sont invités, parce qu’ils ont toujours leur place à la première rangée. Les Tontons Fodé Baro, les Sékouba Bambino, et beaucoup d’autres aussi. Bref, tout le monde est invité, notamment la nouvelle génération, à qui nous donnons la chance aussi de d’exprimer leur talent à travers le monde entier ».
Pour finir, l’artiste a adressé ses pensées aux populations récemment touchées par les pluies diluviennes en Guinée. « Je suis de cœur avec les personnes qui ont été victimes des pluies. J’espère que des mesures seront prises pour éviter ces incidents vraiment malheureux », a-t-elle conclu.
Sâa Robert Koundouno
L’article Musique et identité : portée par le label Kaniasoly, Alice Kamano fera vibrer Paris au rythme de la culture guinéenne est apparu en premier sur Mediaguinee.com.