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Dans une réaction à chaud, l’honorable Mohamed Lamine Kamissoko, membre influent du bureau politique du RPG Arc-en-Ciel, a livré une analyse détaillée sur le décret présidentiel qui a gracié l’ex-président Moussa Dadis Camara.
Selon lui, si l’acte peut avoir des connotations humanitaires, il cache un calcul politique profond, orchestré par les autorités actuelles. Une analyse critique qui met en lumière les enjeux sociaux et politiques derrière cette décision, rendue publique hier vendredi par le ministre Secrétaire général à la Présidence de la République, Amara Camara.
Alors que certains saluent la dimension sociale de cette mesure, Kamissoko, lui, y voit surtout un calcul politique avec des ramifications bien plus complexes.
« On lui gratifie, on lui donne une liberté pour dire comme quoi il est malade. Je crois que ça c’est une bonne chose sur le plan social et humanitaire. » a-t-il déclaré, tout en précisant que cet acte, s’il semble être une démarche humanitaire, pourrait entraîner des conséquences imprévues pour la justice du pays. Il ajoute : « Bon, peut-être que finalement c’est la justice qui va avoir des problèmes après. Parce que vous savez, quand quelqu’un a été maintenu dans les entrailles de la justice pour cause de crime contre l’humanité, c’est pas facile de régler cette situation, pas du tout facile. », a-t-il lancé.
Poursuivant, Honorable Kamissoko n’a pas tardé à souligner ce qu’il considère comme un calcul politique derrière cette décision présidentielle. Selon lui, des considérations plus politiques et populistes sous-tendent cette grâce : « Maintenant, derrière ça là, il y a des considérations sociales, il y a des considérations politiques, à caractère populiste, en prévision de ce qui va arriver ».
En outre, ce cadre du RPG, ancien parti au ppuvoir, a fait référence à des rumeurs persistantes selon lesquelles la grâce de Dadis pourrait être un échange stratégique pour gagner le soutien d’une certaine région, notamment la forêt, dont Dadis serait perçu comme un symbole. « Ce décret, on avait entendu il y a déjà des mois, qu’on veut faire un échange c’est-à-dire grâcier Dadis, mais en contrepartie de la forêt, parce qu’on identifie Moussa Dadis à la forêt, dans la mentalité de l’équipe pousiste ».
L’analyse de Kamissoko va plus loin : il dénonce ce qu’il considère comme un double discours des autorités au pouvoir. Pour lui, les mêmes acteurs qui ont poussé à la condamnation de Dadis Camara sont ceux-là même qui, aujourd’hui, tentent de reproduire les mêmes schémas. « Ceux qui sont là aujourd’hui et qui ont provoqué ce procès jusqu’à envoyer Dadis et le condamner à une vingtaine d’années. La cause qui a amené Dadis là-bas, les mêmes gars aussi sont en train de produire les mêmes causes. » Selon lui, ces acteurs sont prêts à tout pour conserver un pouvoir qu’il qualifie de « mal acquis ».
Kamissoko n’hésite pas à dénoncer l’hypocrisie de l’acte, qualifiant l’argument social de « faux débat ». Il met en garde le peuple guinéen contre une manipulation politique qui pourrait à terme causer de nouvelles divisions et remettre en cause les progrès de la justice dans le pays. « En termes clairs, c’est que c’est une nation qui a un caractère surhumain politique. L’aspect social qu’on met à la face, c’est pour mettre même de la poudre dans la figure de Dadis. C’est lui-même, mais Dadis ce n’est pas un gosse, ce n’est pas un enfant. »
Pour Kamissoko, la situation n’est pas encore résolue. Il a donc insisté sur la nécessité pour les Guinéens de rester vigilants face à ce qu’il considère comme un jeu dangereux. « Dadis sait pour quelle raison on l’a gracié. Il revient maintenant au peuple de Guinée d’être très vigilant », a-t-il conclu.
Sâa Robert Koundouno
L’article Mohamed L. Kamissoko critique le décret de grâce à Dadis : « un calcul politique déguisé en geste humanitaire » est apparu en premier sur Mediaguinee.com.