METFPE : lancement d’un atelier de validation institutionnelle des référentiels métiers et compétences du travail domestique

Le Gouvernement guinéen se mobilise davantage pour la valorisation et la structuration du travail domestique.

Dans le cadre du projet de renforcement de la migration de main-d’œuvre dans les secteurs de l’agriculture et travail domestique (AGRIDOM) mis en œuvre par l’Organisation internationale du travail (OIT), le ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi à travers la Direction nationale de l’apprentissage et des formations professionnelles post-primaire et post-secondaire a lancé ce jeudi 23 octobre 2025, un atelier de validation des modules et référentiels des métiers de travailleurs domestiques.

Cet atelier de deux jours est la suite d’une première étape qui a consisté à l’enquête pour identifier ces métiers jugés prioritaires dans le domaine du travail domestique.

Pour la rédaction de ces référentiels, cinq métiers prioritaires ont été identifiés à savoir : employé de maison, cuisinier domestique, garde d’enfant à domicile, gardien d’immeuble ou de résidence privée et de chauffeur particulier.

L’objectif est d’examiner et valider les référentiels métiers et compétences élaborés pour les cinq métiers, adopter la note synthétique sur la démultiplication et le suivi post-formation et renforcer la reconnaissance institutionnelle et sociale du travail domestique comme un secteur professionnel structuré, créateur de richesse et d’emplois décents. Toute chose qui permettra, selon Hamissiou Souaré, Directeur national de l’apprentissage et des formations professionnelles post-primaire et post-secondaire, « la valorisation des métiers de travailleurs domestiques » souvent négligés dans notre pays.

« Il y a eu une première étape qui a consisté à l’enquête afin d’identifier ces métiers jugés prioritaires. Et l’autre aspect extrêmement important de ce projet, c’est l’inclusivité. C’est-à-dire qu’on ne s’est pas enfermé dans une sorte de tour Babel pour élaborer des textes et référentiels. Mais on a jugé utile et nécessaire d’associer plusieurs acteurs, notamment les professionnels du secteur, mais également d’autres structures, notamment la direction nationale du travail et des lois sociales, mais également le service développement des programmes au niveau du ministère de l’enseignement technique, la formation professionnelle et de l’emploi. Il y a eu cette étape qui a consisté justement à la formation également des formateurs, donc qui seront certifiés pour la démultiplication de toutes ces connaissances-là, pour professionnaliser encore une fois ces métiers de travailleurs domestiques qui sont restés très longtemps ignorés dans notre pays », a-t-il indiqué.

Après cet atelier de pré-validation, une étape de validation institutionnelle pour l’entrée en vigueur des référentiels va suivre. Celle-ci va engager les autorités au plus haut niveau, notamment les ministres en charge du travail de la fonction publique, mais également de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi.

La prochaine étape attendue à terme de la validation institutionnelle, a ajouté le Directeur national, suivra la phase de démultiplication dans le pays et dans les autres.

« Le but recherché est de permettre que désormais, ce monde du travail, ces métiers-là soient une fois encore formalisés en République de Guinée. Je rappelle que c’est une première. Après ce programme en Guinée, il sera démultiplié dans d’autres pays, puisque la Guinée serait considérée comme étant un cas d’école pour tout ce qui concerne encore une fois les travailleurs domestiques », a-t-il ajouté.

Décrivant l’importante place qu’occupe le travail domestique dans les sociétés africaine, le Secrétaire général du ministère du travail et de la fonction publique Aboubacar Kourouma a affirmé que ce sont les travailleurs domestiques qui permettent de maintenir l’équilibre dans les familles. Dans ce sens, a-t-il dit, l’urgence de professionnliser ce domaine s’impose.

« La professionnalisation part de la formation. (…). C’est pourquoi le ministère du travail et de la fonction publique va se joindre au ministère en charge de l’enseignement technique et de la formation professionnelle pour faire en sorte que ces travailleurs puissent entrer dans un cadre, qu’on puisse les contractualiser. Et que l’Inspection générale du travail puisse veiller au respect de leurs droits. Ce sont des personnes qui ont les mêmes droits que nous, ce sont des sœurs, ce sont des frères. Nous comptons entièrement sur vous pour tirer le maximum de profit de cette formation parce que vous aurez la responsabilité de la démultiplier, vous aurez la responsabilité de contribuer à la professionnalisation de ces travailleurs domestiques. Ils sont nombreux, ces travailleurs de l’ombre. Ensemble, faisons en sorte qu’ils soient protégés. C’est ce qui va leur donner un avenir, c’est ce qui va leur donner une sécurité sociale », a-t-il invité.

Pour sa part, Julié Bongogo, Secrétaire général du ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a, au nom de la ministre Aminta Kaba, indiqué que « le travail domestique est omniprésent dans notre société. Il est présent, c’est vraiment le socle, essentiel pour notre société ».

Poursuivant, le Secrétaire général a affirmé qu’à travers cette initiative, son département entend changer la triste réalité du travail domestique.

« Doter notre pays de référentiels solides conformes à l’approche par compétence vise à professionnaliser le métier, à renforcer les capacités de vous qui êtes là, vous formateurs, mais surtout à donner de nouvelles perspectives vraiment à tous ces travailleurs du secteur et des métiers qui ont été identifiés. Ces actions ne sont pas des actions isolées. Ce sont des actions qui appartiennent à une famille d’actions qui a commencé depuis le 5 septembre 2021 et qui s’inscrivent vraiment dans les actions de la refondation engagée par le CNRD », a-t-il indiqué.

Entre autres modules développés par le formateur Adanhounzon Roger à l’endroit des 30 formateurs au cours de cette atelier, figurent la théorie des changements de l’OIT, les responsabilités et rôles des travailleurs domestiques, l’éthique et la déontologie dans le travail domestique, entre autres.

« Une brève incursion dans l’ingénierie pédagogique avec des notions sommaires d’ingénierie. Nous avons aussi abordé en dernier les formations par alternance qui permettent de transférer des compétences aux travailleurs domestiques », a précisé l’expert venu tout droit du Benin pour la circonstance.

MohamedNana BANGOURA