Makanéra Kaké : ‘’pour que l’UFDG accède au pouvoir, il faut d’abord réparer les injustices’’

il y a 5 heures 28
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Alhoussein Makanéra Kaké ne fait jamais dans la demi-mesure. Et sa récente sortie sur Facebook en est une nouvelle illustration. Alors que l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) continue d’être perçue par ses partisans comme une alternative crédible au pouvoir, l’ancien ministre de la Communication estime que ce rêve ne pourra se concrétiser sans une profonde autocritique.

Dans un long message publié sur les réseaux sociaux, Makanéra n’a pas mâché ses mots. Il s’est attaqué aux véritables causes, selon lui, qui empêchent l’UFDG d’arriver au pouvoir : des injustices internes, une politique d’exclusion, et une culture de l’humiliation.

« Je voudrais dire à mes frères de l’UFDG : je ne dis pas que l’UFDG ne sera pas au pouvoir, mais il faut deux conditions. En tout cas, si Dieu existe et s’il est contre l’injustice, alors il faut d’abord demander pardon aux Bah Ousmane, à la famille d’Elhadj Toulell, à celle d’Elhadj Mamadou Samba et à tous ceux qui ont subi le même sort. »

Selon Makanéra, il ne s’agit pas uniquement de réconciliation symbolique, mais d’un impératif moral et politique. Il évoque notamment le traitement réservé à des commerçants n’adhérant pas à l’UFDG : « Deuxième injustice : tous les petits commerçants détaillants — si tu n’es pas avec l’UFDG, les grossistes ne te livrent pas. Tu n’es donc plus commerçant. Et ceux qui ne sont pas du parti sont boycottés socialement : mariage, baptême, décès… personne ne vient. »

Il dénonce aussi une stigmatisation des anciens ministres, traités en bloc comme des corrompus, sauf exception faite pour le leader du parti lui-même : « Troisième injustice : tous les anciens ministres sont traités de voleurs, sauf Cellou Dalein. Pourtant, il a passé plus de temps qu’eux dans le système. »

Plus grave encore, selon lui, l’UFDG aurait adopté une forme de gouvernance interne fondée sur la violence : « On a instauré la violence verbale et physique comme mode de gestion du parti : insulter, humilier, violenter. J’ai dit un jour que Dieu a dit : ‘J’ai créé l’homme et je l’ai honoré.’ Ce que Dieu a honoré, vous ne pouvez pas l’humilier et espérer que Dieu vous élève. »

Makanéra Kaké estime que l’arrivée du général Mamadi Doumbouya au pouvoir est une mission divine, destinée à empêcher ce qu’il considère comme un cycle de représailles politiques. Il revient sur les jours qui ont suivi la chute d’Alpha Condé, le 5 septembre 2021 :

« 70 % des Guinéens pensaient que Cellou viendrait au pouvoir. Mais dès qu’il s’est cru en position de force, il a publié une liste et mis la pression sur le CNRD pour faire arrêter tous les cadres du RPG et alliés, les accusant de crimes aussi graves que le massacre. Si Mamadi n’était pas venu, seul Dieu sait ce qui serait arrivé à la Guinée. »

Un appel à la révision profonde de la stratégie politique

Au-delà des accusations, Makanéra pose une question centrale pour l’avenir de l’opposition en Guinée :

un parti peut-il gouverner sans faire face à ses propres contradictions ?

Pour lui, tant que l’UFDG ne réparera pas les blessures du passé, elle restera enfermée dans une logique de rejet et de vengeance, qui serait, selon lui, incompatible avec l’exercice du pouvoir d’État.

Christine Finda Kamano

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