Lola : les éleveurs dénoncent l’abattage de plus de 700 têtes de bétail

il y a 4 heures 23
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La tension reste vive dans la préfecture de Lola, où les affrontements entre éleveurs et agriculteurs ont pris une tournure dramatique. En quelques jours, ces violences ont provoqué d’importantes pertes de bétail et entraîné une flambée des prix sur le marché local.

Selon plusieurs sources, le kilogramme de viande est passé de 40 000 à 45 000 francs guinéens, tandis que le litre de lait, autrefois vendu à 10 000 GNF, atteint désormais 15 000 GNF — quand il est disponible.

Mamady Bamba, chargé des conflits au sein du bureau local des éleveurs, estime que plus de 700 têtes de bétail ont été abattues par des habitants excédés, qui réclament le départ des troupeaux de leurs localités.

« Moi, personnellement, j’ai perdu 235 bœufs. Mamady Sacko en a perdu 230, et un autre éleveur 277. On ne sait pas encore si tous ces bœufs ont été tués ou s’il en reste quelques-uns », confie-t-il, visiblement éprouvé.

Face à cette escalade, le ministre de l’Élevage, Félix Lamah, s’est rendu sur place pour tenter d’apaiser la situation. Mais sur le terrain, les éleveurs affirment que les mesures concrètes se font toujours attendre.

« Jusqu’à présent, la visite du ministre ne change rien pour nous. Il est venu, mais on ne sait pas s’il est là pour nous sauver. Les dégâts continuent. Il nous a rassurés par des paroles, mais sur le terrain, c’est le contraire. Aujourd’hui, il est à Gama, pendant que les gens de Gonota se préparent à acheter des balles pour recommencer demain à tuer nos bœufs », déplore Mamady Bamba.

D’autres éleveurs décrivent une situation hors de contrôle : « s’il me reste encore des bœufs, je doute fort. Ils abattent nos animaux en brousse, puis les femmes viennent, torse nu, crier que les bœufs détruisent leurs champs. Nous appelons le gouvernement à nous venir en aide », témoigne un autre, la voix brisée.

Ces violences traduisent un profond sentiment d’abandon au sein des communautés d’éleveurs, qui appellent les autorités locales et nationales à agir d’urgence pour restaurer le calme, protéger les populations et préserver leurs moyens de subsistance.

La crise agro-pastorale que traverse Lola illustre, une fois encore, les fragilités de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs dans le sud-est de la Guinée, sur fond de pression foncière croissante et de raréfaction des ressources naturelles.

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