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Située dans la préfecture de Lola, à près de 900 kilomètres de Conakry, la grotte Blindée, encore appelée Blanda, demeure l’un des sites naturels et historiques les plus mystérieux de la Guinée forestière. Jadis, ce lieu singulier servait de refuge aux populations locales lors des guerres tribales, protégées par des phénomènes qui, aujourd’hui encore, alimentent les mythes et interrogent les chercheurs.
Composée de pierres phylactiques, entourée d’une végétation clairsemée et dominée par une chute d’eau surnommée le marigot blanc, la grotte Blindée aurait offert à ses occupants une protection inexplicable. Selon la tradition, les tirs ennemis restaient sans effet : les fusils ne répondaient pas et les balles ne pénétraient jamais la grotte. Un mythe bien ancré dans la mémoire collective.

Jérôme Kolié, guide local qui accompagne les visiteurs, revient sur l’histoire du site.
« Cette grotte était là depuis l’arrivée des colons et servait à beaucoup de choses pour la population locale. Les habitants la connaissaient depuis toujours, mais elle n’était pas encore identifiée par les chercheurs. Ce n’est qu’en 1949 qu’elle a été découverte par le Directeur de l’ex-IFAN. Les villageois lui ont alors expliqué que ce lieu servait de refuge pendant les guerres tribales et que les galeries abritaient non seulement les hommes, mais aussi leurs instruments et plusieurs mythes », raconte Jérôme Kolié et de poursuivre « Pendant les conflits, les familles se réfugiaient ici. Même s’ils faisaient la cuisine, l’ennemi ne voyait jamais la fumée. Lorsqu’un adversaire s’approchait par hasard et tentait de tirer, soit le fusil ne fonctionnait pas, soit la balle n’entrait pas dans la grotte. Même les chasseurs, lorsqu’ils visaient un animal près du site, leurs tirs n’atteignaient jamais la cible. C’est ce mystère qui entoure la grotte Blindée ».

Des fouilles archéologiques révélatrices
En 1951, l’ethnologue Jean-Luc Tournier fait venir une équipe d’archéologues pour confirmer les récits selon lesquels la population aurait vécu dans la grotte. Les opérations d’exploration commencent alors.
« La grotte que vous voyez faisait presque 10 mètres de hauteur. Lorsque les archéologues ont entrepris de déblayer la terre pour comprendre ce qui se trouvait dans les galeries, ils ont retrouvé des fragments de poteries et des haches en pierre taillée. Toutes ces pièces ont été transportées au musée national de Paris », précise Jérôme Kolié.
Le guide touristique explique également que le cours d’eau se trouvait autrefois tout près de la cavité. Les fouilles ayant déplacé d’importantes quantités de terre, le marigot s’est éloigné de l’ouverture principale. Aujourd’hui, la cascade visible à quelques mètres porte le nom « marigot blanc ». Quand à l’appellation Blanda, cela provient de la langue könö, parlée dans la région . « Blanda signifie l’eau qui est blanche. C’est le nom propre du marigot situé juste à côté de la grotte. Comme la grotte est attenante à cette eau, on l’a appelée grotte Blanda », explique le guide.

Mansaré Soumah Naby Moussa
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il y a 1 heur
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