Le MoDeL condamne la menace de fermeture des hôpitaux à Kankan 

Les réactions se multiplient après la sortie d’une professionnelle de santé de la région de Kankan, qui a déclaré que si le président de la transition ne se portait pas candidat dans les 72 heures, elle et ses collègues fermeraient les hôpitaux, laissant les malades à leur sort.

Ces propos tenus le 23 octobre dernier ont suscité une vive réaction au sein du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL).

Ce samedi 25 octobre 2025, les responsables du parti ont longuement condamné cette attitude lors de leur assemblée générale hebdomadaire.

« Je me demande parfois si ceux qui prennent de telles initiatives maîtrisent encore leurs actes, ou s’ils sont possédés, comme si un esprit leur parlait. Dans des conditions normales, un être humain sain d’esprit ne peut pas se permettre de jouer à ce jeu. Pensez aux conditions dans lesquelles nos malades sont hospitalisés : nous fermons souvent les yeux sur ces situations, en nous disant que c’est ainsi. Et voilà que le personnel, déjà en grande précarité, s’engage dans un jeu politique qui consiste à menacer d’abandonner les patients si un candidat ne se présente pas. C’est extrêmement dommageable pour notre pays », a fustigé d’emblée Moïse Diawara, porte-parole du parti, dénonçant « un niveau d’immoralité difficilement concevable ».

« Il est temps de revenir sur terre, de revenir à nous-mêmes. Nous sommes des êtres dotés d’intelligence et de bon sens. Il faut que ces qualités guident nos actions. Ce type d’initiative ne devrait pas rester impuni. Cela interpelle la conscience de tous ceux qui accordent de la valeur à la vie humaine », a-t-il poursuivi.

Présent à cette rencontre, Aliou Dalein Diallo, secrétaire chargé des implantations du MoDeL, a pour sa part estimé que les auteurs de ces propos se sont égarés et doivent être ramenés à la raison.

 « Nous ne ressemblons pas à ces personnes. Néanmoins, il est de notre devoir de ramener nos compatriotes égarés. Comme l’a dit Moïse, on a l’impression que certains sont possédés, ils ne sont plus eux-mêmes. Ce sont pourtant des médecins qui ont suivi tout le cursus et prêté le serment d’Hippocrate. Transformer ce serment en hypocrisie montre bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Pour autant, ce sont nos compatriotes : on ne va pas les abattre. Quand un enfant dévie, on le ramène, on l’éduque », a-t-il déclaré.

Aliou Dalein Diallo a invité les militants du MoDeL à adopter des attitudes apaisantes et pédagogiques envers leurs compatriotes, afin de les ramener à la raison par la conscientisation plutôt que par la confrontation.

Hadja Kadé BARRY