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L’artiste guinéen Abraham Sonty, alias Koundou Waka, vient d’être désigné Ambassadeur officiel de l’Afrique Festival 2025, prévu les 6 et 7 septembre au Parc des Princes à Paris. Dans cet entretien réalisé par notre rédaction, l’homme aux « pieds magiques » revient sur la portée de cette nomination, son style musical singulier et ce qu’il entend apporter à la Guinée à travers cette tribune internationale.
Mediaguinee : Que représente cette désignation pour vous, en tant qu’artiste et pour la Guinée ?
Koundou Waka : Ce que ça représente pour moi, c’est des occasions que nous avons cherchées depuis longtemps. Quand on dit Parc des Princes, le monde entier connaît. Y aller pour exercer mon métier et montrer ce que la Guinée a comme potentiel, ça me plaît énormément. Ce n’est pas seulement une nomination, mais une désignation comme ambassadeur. Quand je me suis demandé pourquoi, on m’a répondu : “Parce que ce que tu fais impression, ça a de l’impact”. Et quand un artiste ne peut pas impacter, il ne peut pas vendre ni être écouté. Ce choix, ce n’est pas seulement pour moi, c’est pour toute l’Afrique. Et puis cette fois-ci, je pars avec mon orchestre, pris en charge. Cela va donner une visibilité extraordinaire pour la Guinée, une visibilité qui n’a rien à voir. »
Mediaguinee : En quoi votre style musical contribue-t-il à ce rayonnement au-delà des frontières ?
Koundou Waka : Le style musical de Koundou Waka, c’est ça qui est le plus important. Sekou Bembeya lui-même a dit publiquement que j’étais le meilleur artiste scénique avec mon orchestre. Ce n’est pas en chantant reggae ou coupé-décalé que j’ai eu cette reconnaissance. Non. C’est parce que j’ai su maîtriser ce qu’on appelle percu dans soli. Avec les rythmes de chez nous — Mané, Yolé, Yankadi, Doundoumba — on peut prouver que la musique guinéenne peut rivaliser avec tous les styles du monde. La Guinée attend de ses chanteurs qu’ils imposent notre terroir partout où ils vont. Et moi, ma particularité, c’est le balafon et les percussions dans nos rythmes. »
Mediaguinee: Pourquoi, selon vous, avoir été choisi parmi tant d’autres pour représenter la Guinée à ce grand événement ?
Koundou Waka : Ce n’est pas parce que Koundou Waka est le plus fort. Non. C’est parce que j’ai un répertoire riche, forgé dans le travail. La nouvelle génération n’a plus ce temps de recherche. Moi, j’ai eu la chance de travailler avec un des plus grands groupes africains de l’époque : le groupe Standard. J’ai appris, j’ai été patient, courtois, respectueux. On ne peut pas être ambassadeur si on ne fait pas les choses guinéennes en guinéen. Moi, on m’a nommé parce que j’ai toujours défendu le made in Guinée. Depuis le début, je n’ai pas changé. Toutes mes sorties ont mis la Guinée en avant. Ce combat, ce n’est pas pour Koundou Waka seulement, mais pour que la Guinée soit culturellement parmi les trois premiers en Afrique.
Mediaguinee: Que peut attendre la Guinée de vous dans ce rôle d’ambassadeur ?
Koundou Waka : La Guinée a déjà confiance. Quand on parle de Koundou Waka, ce n’est pas pour aller chanter du coupé-décalé ou de l’afro-beat. Non. Moi je défends la culture guinéenne pour que le monde sente que la Guinée est la meilleure. Personne n’en doute. »
Mediaguinee: Certains estiment que vos chansons utilisent des termes parfois durs, voire déplacés. Que leur répondez-vous ?
Koundou Waka : Dans mes chansons, j’éduque. L’éducation est trop complexe pour être laissée à une seule personne. L’État, les parents, tout le monde doit s’y impliquer. Moi, ma part, c’est de rappeler aux gens ce qu’ils font. Quand je parle dans mes chansons de l’injustice, du manque de respect ou des comportements qui détruisent la famille et la société, certains disent que c’est déplacé. Mais je n’insulte personne. Je ne fais que dénoncer ce que les gens cachent.
Interview réalisée par Christine Finda Kamano/Robert Kourouma : 622716906
L’article Koundou Waka : « Être Ambassadeur de l’Afrique Festival, c’est une victoire pour toute la Guinée » est apparu en premier sur Mediaguinee.com.